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Le sonnet des correspondances des fleurs du mal

Publié le 17/01/2022

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Le sonnet des Correspondances est le quatrième poème de l'oeuvre Les Fleurs du Mal intitulée Spleen et Idéal, de Charles de Baudelaire (1821-1867). A sa publication, le recueil des Fleurs du Mal fut condamné et six poèmes furent supprimés. Baudelaire représente un poète maudit, incompris de son temps, il fut très influencé par le romantisme et le Parnasse et s'imposa comme le chef de l'école symboliste, reconnu par Rimbaud comme le « vrai dieu «. Innovateur, il a ouvert des voies nouvelles comme la conception platonicienne de l'univers, le  symbolisme (pratique des correspondances). Ce poème est essentiel dans l'oeuvre car on en fait souvent le point de départ du Symbolisme. Comportant une des clefs de la poésie baudelairienne : la nature. Elle joue un rôle d'intermédiaire entre l'humain et le divin. Le poète livre une méthode, celle de la synesthésie, c'est à dire des équivalences sensorielles. Nous pouvons nous demander en quoi peut-on dire que la poésie de Baudelaire est une poésie des correspondances. Les deux quatrains énoncent la théorie des correspondances tandis que les deux tercets l'illustrent. Ainsi, en même temps qu'il expose sa théorie, Baudelaire la met en pratique. C'est pourquoi, l'on commencera par mettre en évidence l'évocation des sens, pour montrer ensuite comment l'auteur évoque l'homme et la Nature.

« l'Idéal mais toujours du côté de l'Idéal.

Baudelaire évoque l'impureté des femmes vénales aux parfums lourds et entêtants « l'ambre, le musc, le benjoin, l'encens » v.13.

La gradation « corrompus, riches et triomphants » v.11 vient rompre l'harmonie des sens.

Quatrièmement, le poète exprime l'unification des sensations par l'assonance en [on], voyelle sourde et nasale, dans le deuxième quatrain.

Les termes "ténébreuse" (pour le vulgaire) et "profonde" (pour le poète) sont identiques.

L'expression "profonde" montre que le poète comprend ces analogies, et les interprète.

Il unifie les sensations reçues par la "nuit" et la "clarté" car elles donnent un sentiment d'immensité, qui est souligné par le terme "vaste".

Enfin dans les deux tercets, les perceptions olfactives sont dominantes.

En effet, l'approche du monde par les odeurs joue pour Baudelaire un rôle essentiel.

La sensibilité et l'esprit, par l'intelligence, sont mis en éveil.

On peut penser que Baudelaire dresse ici une conclusion pessimiste mais il s'agît plutôt de montrer la correspondance entre deux mondes qu'il aime : la douceur des parfums légers et les odeurs envahissantes des femmes (ou prostituées). Une première lecture suffit à faire remarquer les sujets du poème, l'homme et la Nature.

Le lien entre l'homme et la nature se note par deux types de perceptions : les perceptions auditives ("confuses paroles") et les conceptions visuelles ("regards familiers").

D'entrée de jeu nous pouvons remarquer la prédominance de la Nature sur l'homme.

Au début la Nature est présentée comme rationnelle, minérale (« piliers » v.1).

L'évocation de « temple » et « piliers » offre un champ lexical du religieux et une description de la nature.

De ce fait, la nature apparaît comme un lieu privilégié de la communication mystique avec le divin. Puis, l'homme et la nature s'emblent appartenir au vivant et leur communication doit être possible (le terme de correspondances renvoie, chez les mystiques aux rapports entre les règnes) ce fait est illustré par un adjectif édifiant « vivants piliers », et grâce à la personnification : elle est en effet capable de paroles.

Par exemple, la reprise du terme "échos" par le terme "sons" au début du quatrain et le terme "répondent" à la fin soulignent l'existence d'un langage de la Nature.

Ce changement brutal créé une ambiance confuse. De plus, la Nature possède une majuscule alors que l'homme non, ce qui montre le caractère éphémère et passif de l'homme.

Ensuite, nous découvrons que la nature délivre des messages sibyllins et mystérieux, par l'emploi de la citation « Laissent parfois sortir de confuses paroles ».

Le rapprochement des termes "paroles" et "symboles" connote l'impossibilité du langage.

C'est une création poétique, à la fois cachée et curieuse.

Le poète déchiffre donc des signes. Les symboles sont à la base de la philosophie néo-platonicienne qui inspirait Baudelaire.

Cette philosophie cherche les moyens de rattacher l'Un au Multiple.

Le symbole par exemple, représentait un bâton qu'un hôte coupait en deux, il donnait une partie à son invité et gardait l'autre.

Lorsqu'il recevait, son invitait présentait son morceau de bâton et les deux bouts devaient concorder.

Tel est le rôle de poète dans l'humanité.

Il est le seul capable de comprendre la Nature et de rattacher le naturel au spirituel.

Ceci se nomme la correspondance verticale. Le poète est un Dieu et il se doit de faire comprendre aux hommes que chaque élément matériel représente une idée.

Le monde est un vaste orchestre dont l'harmonie est perceptible au poète. Nous pouvons noter une correspondance entre les idées évoquées dans ce poème et le titre du recueil : Fleurs du Mal qui est une allégorie du travail poétique.

En effet, la fleur est un poème duquel le poète extrait la beauté.

« Avec de la boue, je fais de l'or » citation de Baudelaire lui-même.

Rappelons que dans l'Albatros et Elévation , Baudelaire fait état de deux mondes parallèles : celui de "l'azur" qui correspond à "l'idéal", au céleste et celui des humain, terrestre fait de sensations.

Cette théorie, qui rappelle la théorie de Platon sur les idées, est reprise dans « Correspondances ».

Baudelaire analyse les moyens d'établir une communication entre ces deux mondes, rôle du poète.

Pour conclure nous. »

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