Le théatre
Publié le 04/02/2014
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Le théâtre s'appréhende généralement comme la rencontre de deux espaces : un espace à code unique ou scriptural (le texte) et un espace scénique à codes multiples que composent les voix, gestes et costumes des acteurs, le lieu de la représentation (théâtre antique, élisabéthain, salle à l'italienne, etc.) soutenu par des éclairages et des décors. La convergence de l'auteur, de l'acteur et du spectateur constitue ce qu'on appelle habituellement le théâtre. Il s'agit donc, pour une part, d'un genre littéraire aisément repérable, inscrit comme tel dans l'histoire générale de la littérature et, comme elle, divisible en périodes. Dernière forme de la littérature orale, le théâtre produit l'acteur, incarnation vivante des personnages imaginés par l'auteur et médium pour le spectateur. Le rôle de ce dernier se diversifie suivant les genres, les lieux, le contenu des pièces et l'époque. L'histoire du théâtre, dans sa volonté de faire apparaître les origines de cette forme spécifique de la représentation, ne retient pas toujours comme pertinente cette description. Ainsi, les partisans d'un théâtre se limitant au texte sont nombreux. Auguste Comte, par exemple, pensant que le théâtre est issu de la littérature (position classique depuis la Poétique d'Aristote), le considère comme une forme secondaire et provisoire de la poésie. Pour Stéphane Mallarmé, la multiplicité des lectures possibles d'une pièce s'oppose au cadre restreint que toute représentation impose en limitant les virtualités du texte à une vision unique. À l'inverse, des auteurs comme Antonin Artaud tentent de retrouver l'identité autonome du théâtre : les mouvements gestuels et la danse seraient les ancêtres du théâtre oriental et occidental. On trouve à l'origine du théâtre toutes sortes de rites et de danses magiques, ayant un rôle religieux, et qui subsistent encore chez certains peuples dits primitifs. L'emploi de la danse d'abord, avec ce qu'elle présente de défi à la temporalité, est à l'origine de la représentation. Certains peuples expriment par des danses rituelles la chasse, la fécondation, la fertilité. Le chant n'est qu'une manière d'exprimer, par un moyen autre que ceux de la communication courante, un état d'esprit, une prière. Ce mélange de sacré et de profane (cf. les orgies rituelles du culte de Dionysos) est à la source de toute représentation théâtrale. La comédie est née d'abord de la censure (les orgies deviennent des repas où l'on chante des chansons licencieuses), et c'est par dérision du sacré que l'emploi du masque comique s'est généralisé. Mais le sacré n'est pas pour autant absent de la comédie primitive dans laquelle des cornes symbolisent les forces de la nature ; plus tard, au Moyen Âge, la représentation du diable au moyen des cornes n'est qu'une survivance des satyres, animaux fabuleux, etc. Cette persistance du sacré se rencontre encore dans certaines fêtes populaires où la danse et le masque sont les deux facteurs essentiels. Ainsi la danse de la tarasque provençale et la représentation du cheval de Pézenas sont la survivance de vieilles coutumes rituelles d'origine purement religieuse. Peu à peu, la représentation en tant que telle commence à se détacher de son contexte religieux pour devenir une fête collective où chacun des participants peut exprimer son état d'esprit par le moyen du corps ou de la voix, en ayant toutefois recours à l'emploi d'un masque qui fait de lui non plus un acteur mais un personnage surnaturel. La tragédie naît de ce chant et de cette expérience du vécu, proposant aux assistants de réfléchir sur le sens de leur destinée, sur l'obscurité de leur avenir. C'est en se détachant de la liturgie, au moyen d'abord d'un canevas, puis d'un texte transmis oralement (chansons, légendes, etc.), que le théâtre devient une représentation où la psychologie des personnages mis en scène prend de plus en plus d'importance. Mais il existe toujours un théâtre proprement sacré, comme les représentations des prêtres hindous qui consistent, au moyen du faste théâtral, à enseigner aux fidèles les légendes brahmaniques et bouddhiques, faisant de la représentation théâtrale le moyen d'expression d'un dieu ou d'une destinée. Les origines du théâtre grec, né d'une lente évolution des légendes chantées, sont mal connues et l'on se borne à des hypothèses. Comme l'attestent des textes d'Aristote, il est probable qu'au début on ait représenté dans l'enceinte même d'un sanctuaire l'histoire d'un dieu. Ainsi, on montrait à la foule la passion de Dionysos, considéré comme le père de la tragédie ; Dionysos, dès son enfance, haï par les Titans, est, comme l'Osiris des Égyptiens, dépecé et jeté dans une urne d'eau bouillante. Mais son coeur gardé par Pallas le fait renaître, comme la vigne taillée et rabougrie qui ne cesse de donner le vin. De cette tragique légende de mort et de renaissance naît la tragédie grecque. La tragédie est le domaine du destin et des héros ; la comédie, elle, est le domaine du peuple. Son origine est parallèle à celle de la tragédie, et il semble qu'elle soit issue des fêtes agraires et des orgies en honneur de Dionysos. À partir du iie s. avant J.-C., l'action prend toute son importance, le choeur étant tout à fait postiche et atrophié et ne venant pas interrompre le cours de la pièce. D'autre part, on introduit dans la comédie le mime (voir pantomime), qui existait déjà dans les pièces d'Aristophane. C'est du théâtre grec qu'est né tout le théâtre de l'Europe occidentale. Le théâtre grec est né et s'est développé au cours des VIe et Ve siècles avant Jésus-Christ. Il s'agissait au début de cérémonies religieuses, célébrées en l'honneur de Dionysos (le dieu du vin et de la fête). Au début du théâtre grec, on jouait des "tragédies": pièces qui racontaient des histoires dramatiques. Ce n'est qu'à la fin du Ve siècle av. J.C. que les "comédies", pièces qui racontaient des histoires drôles, apparurent. Plusieurs auteurs les ont écrites, on parle aujourd'hui de trois auteurs célèbres : ESCHYLE, SOPHOCLE et EURIPIDE. Les personnages préférés étaient les bouffons, les esclaves et les serviteurs. Une troisième forme de pièce existait : Les dithyrambes, chants religieux. Le théâtre Grec était très religieux, à partir de 536 ou 535 av. J.C., des concours de tragédies ont été organisés, à l'occasion des Grandes Dionysies, les journées de fêtes consacrées, chaque printemps, à Dionysos. À la différence de la tragédie, avec laquelle elle fut à l'origine du théâtre moderne au xve siècle, la comédie est un genre dont les frontières sont insaisissables, comme celles du rire qu'elle cherche à provoquer par ses personnages caricaturaux, son intrigue à rebondissements et au dénouement heureux. Résolument allègre et débridée à ses débuts, elle va évoluer, à travers ses sujets pris à la réalité quotidienne, vers des situations de plus en plus dramatiques, voire tragiques. Le sens du terme « comédie «, particulièrement large à l'époque classique, s'est progressivement restreint, surtout à la suite de l'apparition, à la fin du xviiie siècle, du drame, un genre « sérieux « marqué par l'émotion et un ton pathétique. Ainsi, au xixe siècle, l'appellation « comédie « s'applique à des pièces dont le dénominateur commun est le rire, avant de disparaître presque complètement dans le théâtre contemporain, qui répugne à cataloguer les oeuvres par genres. Petite histoire de la comédie La comédie, de l'Antiquité à la Renaissance Née, durant l'Antiquité grecque, des processions burlesques (kômos) qui se déroulaient lors de fêtes de Dionysos - où des gens au visage barbouillé se lançaient, et adressaient en direction des badauds, des plaisanteries lestes, des apostrophes violentes, et improvisaient des batailles verbales sous la protection de leurs dieux populaires - la comédie se développe, à Athènes, au cours du ve siècle avant J.-C. D'abord violente et grossière, axée sur la satire des affaires publiques, la comédie attique évolue en trois étapes : la comédie ancienne, avec Cratinos et les neuf premières pièces d'Aristophane, est une satire de la vie politique, morale et philosophique d'Athènes ; la comédie moyenne, représentée par deux oeuvres de la dernière partie de la carrière d'Aristophane, l'Assemblée des femmes et Ploutos ; et enfin la comédie nouvelle (la néa) qui, avec Ménandre, évolue vers la comédie de moeurs et de caractères, avec une intrigue, le plus fréquemment autour d'un mariage compromis, et réserve une place importante à l'expression des sentiments. Cet héritage constitue le fonds du théâtre comique latin (la comoedia palliata, jouée par des acteurs portant le vêtement grec, le pallium), avec Plaute et Térence. La comédie consacrée à la peinture de moeurs romaines (comoedia togata, jouée en ...
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