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Le théâtre de 1939 à 1975 en France

Publié le 30/03/2012

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La cinquième République s'est voulu une politique théâtrale précise sous l'impulsion de Malraux. Le quatrième Plan ( 1961-65) projetait de développer la décentralisation culturelle en implantant en province vingt et une maisons de la culture. Les premières s'ouvrirent dès 1963 au Havre, à Caen, à Bourges. Le Théâtre de l'Est parisien s'installa à Ménilmontant. Ultérieurement, on mit en chantier les maisons d'Amiens, Thonon, Rennes. Saint-Étienne, Firminy et Grenoble. Les « M.C. «. incontestablement, provoquèrent un élan d'enthousiasme. Il faut surtout souligner le dévouement extraordinaire et l'ampleur du travail accompli par les animateurs. Cela dit, le budget des Affaires culturelles ne dépassa jamais 0,35 % du budget de l'État et le quatrième Plan culturel ne fut réalisé qu'à 42 %....

« Claudel) ou de nouveaux venus (Sartre).

Le « grand public » à la Libération éprouvait, face au théâtre, un sentiment de contentement quasi parfait : le Cartel avec ses grands animateurs assurait sa continuité ; on avait l'impression que beaucoup d'auteurs donnaient leur meilleure pièce: Antigone pour Anouilh, Renaud et Armide puis L'Aigle à deux têtes pour Cocteau ; Les Fiancés du Havre, pour Salacrou, et surtout Les Nuits de la colère.

On aimait que le théâtre privilégiât les grandes idées et les vastes problèmes qu'on abordait avec passion et espoir.

Des auteurs nouveaux trouvaient des parrainages illustres (Jouvet pour Jean Genet).

Des noms nouveaux circulaient ; on savait, par exemple, depuis 1943, que Jean Vilar était un metteur en scène merveilleusement intègre.

Nous avons vécu là l'apothéose d'un grand théâtre littéraire qui s'est doublé d'un théâtre des philosophes et d'un théâtre des poètes.

· Mauriac, Montherlant, Claudel : Asmodée { 1937) et Les Mal Aimés ( 1945), La Reine morte ( 1942) et Fils de personne ( 1943), Le Soulier de satin ( 1943), Partage de midi { 1948), ces écrivains prestigieux et consacrés, ces œuvres ont imposé au théâtre d'après guerre un caractère hautement littéraire.

Les deux premières pièces de Mauriac reçurent un accueil très favorable.

Mais, mal à l'aise dans des contraintes pour lui inacceptables (à commencer par la présence du metteur en scène), Mauriac revient dès 1951 à ses domaines de prédilection : le roman et la littérature polémique et.

politique.

Montherlant, au contraire, ne faisait que renouer en 1942 avec le goût manifesté dès ses premiers essais pour une dramaturgie, assez racinienne en son principe.

Un pessimisme aristocratique, l'exigence d'une authentique, mais impossible, grandeur marquent indifféremment tous ses personnages isolés volontairement dans un mépris motivé par la médiocrité morale de leur entourage.

Mépris très semblable à celui que professe Montherlant pour son temps et ses compatriotes.

Ce théâtre volontairement provoquant, voire exaspérant, a de vigoureux détracteurs qui dénoncent son faux stoïcisme, sa morale de carton-pâte.

Il faut le relire sans prévention: tenir pour voulue la recherche d'un langage moulé jusqu'au pastiche sur une langue et une pensée anciennes; reconnaître un comique de pamphlétaire corrosif, efficace ; et puis ces grands éclairs de tendresse et de souffrance vraies qui déchirent parfois un texte trop bien composé.

Tel n'est, pas du tout le cas de Claudel (voir tome V) dont, en 1943, Barrault fait triompher Le Soulier de satin et,. »

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