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Le vallon

Publié le 09/01/2013

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Poète et Paysage du romantisme à nos jours par Françoise CARMIGNANI Nous ne commencerons pas ce cycle de conférences par le plus facile mais, je l'espère, dans le plaisir : par la lecture de poèmes. En lire à haute voix. Et réfléchir ensemble à la façon dont les poètes (et avec eux l'ensemble des artistes) perçoivent les choses et nous les donnent à percevoir, autrement que par la logique, pas toujours avec la raison, et pourtant avec des mots. Pour ouvrir le thème de l'année 2005, nous feuillèterons la petite série de poèmes photocopiés (on ira plus vite sur certains, mais le dossier donnera un peu de matière à ceux qui souhaiteront relire!). Comme le dit l'un des poètes que nous allons croiser au cours de cette promenade, Yves Bonnefoy, c'est pour « lever les yeux de son livre « que l'o...

« soit de parler d'amour ? Pour répondre à cette question, repartons, avant la conférence de Christian Chochillon, vers la préhistoire, vers notre ancêtre, celui qui dessine sur les parois des cavernes, celui qui, dans 2001 Odyssée de l'espace jette l'os qui retombe outil : imaginons-le en train de lever le regard vers le ciel, vers les étoiles, il les contemple (activité poétique autant que religieuse) et médite (activité poétique autant que philosophique) ; cet être est maintenant doté de ce que le poète Stéphane Mallarmé appellera « l'instinct de ciel ».

Cet instinct de ciel, cela désigne, dans la créature finie que nous sommes, le désir d'infini.

Il y a toujours dans l'art cela qui est en jeu et que nous appelons l'esprit. Nous allons donc lire ensemble des poèmes qui sont des rêveries face à un paysage ; rêveries forcément un peu sentimentales, parce que l'amour, tout amour, nous fait rêver et trouver le monde plus beau, et penser avec émotion à notre condition d'homme : comme le dit un philosophe, nous pouvons alors « habiter en poète ».

Pour simplifier, cherchons seulement le paysage, même si l'amour n'est jamais loin dans le poème (Eluard, L'amour, la poésie) : Pourquoi en poésie parler d'un paysage, en quoi est-il sujet privilégié de la parole poétique ? 1.

pour décrire ce qui est beau, nous le donner à voir à travers des mots (la poésie est souvent, et longtemps, figurative) 2.

pour évoquer, indirectement, l'état d'âme du poète : une pensée intime, secrète, difficile à mettre en mots, alors on recourt à des images (le paysage est alors un support, un medium. 3.

pour suggérer qu'il y a dans les choses plus que les choses : les jardiniers le savent, qui sont toujours poètes, et les poètes parlent souvent de fleurs ! Les choses contiennent un mystère : mystère de leur beauté ; mystère d'être là = mystère de la présence.

On verra, chemin faisant, un peu d'histoire de la poésie : si l'instinct de ciel demeure le même, la façon d'agencer les mots ensemble, les images, la forme des poèmes, cela change. On verra enfin que la poésie reste bien vivante : il s'en publie et s'en écrit beaucoup.. »

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