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L'Écrivain Doit-Il S'Engager Dans Ses Oeuvres?

Publié le 27/12/2012

Extrait du document

que le fond. Bien loin de ce mouvement littéraire, Boileau indiquait déjà que "ce qui se conçoit bien /

S'énonce clairement" et appuyait l'importance de la forme. De même, Gustave Flaubert accordait déjà à

son style une importance capitale. Sans lui, point de message. Il travaillait et retravaillait la même phrase

jusqu'à obtention d'un résultat satisfaisant. Enfin, Valéry réitère ce discours sur la primauté du travail et

de la rigueur sur le fond pour faire de la poésie un "discours qui soit porteur de plus de sens et de plus de

musique que le langage ordinaire n'en peut porter" .

Enfin, d'autres n'imaginent pas s'engager en littérature car ce serait donner un note trop sérieuse à

l'écriture. La littérature peut être associée à la légèreté et au plaisir. Mallarmé, dans son "Sonnet en X ou

« en devoir de peur que la littérature n'en soit modifiée. L'engagement de l'auteur n'est pas un fait acquis.

Certains auteurs le refusent car ils ne veulent pas considérer la littérature comme un art utilitariste.

La poésie, par exemple, présente des émotions, des sentiments, des rêves ou des pensées.

Elle ne fait qu'exprimer sans chercher à argumenter.

Le poète devient ainsi voyant chez Rimbaud, prophète chez Hugo ou encore albatros chez Baudelaire.

Ce n'est donc plus le poète qui est engagé, il n'est que le messager ou le guide.

Le texte porte et révèle le message aux lecteurs.

Verlaine, dans son poème "Rêve familier" l'illustre assez bien.

Il emmène le lecteur dans sa rêverie où il parle d'une femme aux mille visages : vivante et morte, amante et mère "qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre." .

Certains textes cherchent à susciter des émotions chez l'autre : le comique ou le pathétique.

C'est le cas des pièces de théâtre.

Racine, dans Phèdre, évoque le tragique de cet amour de Phèdre pour Hyppolite, impossible, unilatéral et imposé par le destin.

Le message est celui de la douleur, du sentiment et de l'horreur.

On peut même pousser cette logique jusqu'au bout et observer le genre de l'éloge paradoxal.

Un texte peut être engagé sans que l'auteur le soit pour autant.

C'est la reconnaissance de l'écriture et du style qu'il recherche.Erasme, dans son Eloge de la folie, donne la parole à la Folie elle- même ce qui lui permet toutes les contradictions et toutes les audaces : la Folie peut tout dire, tout et n'importe quoi.

Erasme utilise l'univers carnavalesque. Ensuite, certains auteurs n'envisagent pas la littérature comme un engagement car ce serait détourner la littérature de son véritable objectif : être un art lié à la beauté.

Théophile Gautier, chef de fil de l'art pour l'art, dans sa préface de Mademoiselle de Maupin, évoque qu' "il n'y a de vraiment beau ce qui ne peut servir à rien.

" .

L'art sert avant tout à montrer la beauté de ce que l'on représente.

Le style devient alors primordial.

C'est ce que les parnassiens défendent : le style est presque plus important que le fond.

Bien loin de ce mouvement littéraire, Boileau indiquait déjà que "ce qui se conçoit bien / S'énonce clairement" et appuyait l'importance de la forme.

De même, Gustave Flaubert accordait déjà à son style une importance capitale.

Sans lui, point de message.

Il travaillait et retravaillait la même phrase jusqu'à obtention d'un résultat satisfaisant.

Enfin, Valéry réitère ce discours sur la primauté du travail et de la rigueur sur le fond pour faire de la poésie un "discours qui soit porteur de plus de sens et de plus de musique que le langage ordinaire n'en peut porter" .

Enfin, d'autres n'imaginent pas s'engager en littérature car ce serait donner un note trop sérieuse à l'écriture.

La littérature peut être associée à la légèreté et au plaisir.

Mallarmé, dans son "Sonnet en X ou sonnet allégorique de lui -même", expérimente les limites: "Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx, /Aboli bibelo d'inanité sonore, / (Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx /Avec ce seul objet dont le Néant s'honore)" .

L'auteur peut même considérer la littérature comme un jeu.

Ainsi, les surréalistes inventent le jeu du cadavre exquis, un jeu collectif qui permet de composer une phrase dont les différents éléments constitutifs ne sont révélés qu'à la fin.

Queneau crée l'Oulipo ( Ouvroir de Littérature Potentielle) et propose son oeuvre Cent Mille milliards de Poèmes dans laquelle il s'amuse à l'aide de bandelettes à proposer au lecteur de multiples poèmes à partir de 10 sonnets distincts.

George Perec, dans son roman La Disparition, s'amuse avec le roman lipogramme et fait disparaître la lettre "e". Les auteurs ne sont pas toujours les stéréotypes que l'on construit d'eux, des gens attachés aux livres et à l'expression.

Bien souvent, ils sont fantaisistes et attachants.

Ils ne visent pas à s'engager ou à défendre un message. En conclusion, l'auteur est le plus souvent un être engagé, soit dans son discours, soit dans son art.

Il ne peut rester indifférent au monde ou à sa propre pratique littéraire.

Son engagement est un acte personnel qui n'empêche pas le lecteur d'exercer son esprit critique.

Toute oeuvre littéraire peut être soumise à une réflexion critique.

Il n'en reste pas moins que l'engagement peut passer au second plan. »

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