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Lecture Analytique: Barbara, Jacques Prévert

Publié le 04/11/2012

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Lecture Analytique : PRÉVERT, BARBARA (1946) INTRODUCTION Jaques Prevert, dans son recueil Paroles, paru en 1946, exprime dans un lyrisme simple son amour de la vie et de la liberté et sa révolte contre tout ce qui peut y porter atteinte. Le poème « Barbara «, qui prend la forme d'une chanson, a été écrit peu après un bombardement sur Brest en 1944. Nous montrerons qu'a partir du souvenir lumineux d'une jeune fille croisée dans les rues de Brest, Prévert fait passer une violente dénonciation de la guerre qui détruit le bonheur, les êtres et le monde. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - BIOGRAPHIE Jacques Prévert est un poète et scénariste français, né en 1900, et mort en 1977. Après le succès de son premier recueil de poèmes, Paroles, il devint un poète populaire grâce à son langage familier et ses jeux de mots. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le monde francophone et massivement appris dans les écoles françaises. Il a également écrit des scénarios pour le cinéma. 1. UN HYMNE À L'AMOUR A. Un poème comme une chanson - Choix d'une forme extr&ec...
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« Ces deux amoureux  incarnent  donc, de façon  à la fois simple et path étique,  la   beaut é et la fragilit é du bonheur humain menac é par la guerre . C.

Un souvenir comme une incarnation Motif du souvenir  avec les deux imp ératifs,  « Rappelle­toi » et «N’oublie pas»   , qui  forment une sorte d’invocation , de litanie, comme si le souvenir heureux   pouvait  être un moyen de se pr émunir contre l’horreur du pr ésent de la   d évastation, comme si l’amour pouvait lutter contre la guerre et la s éparation   des amants. 2.

UNE GUERRE DESTRUCTRICE A.

Plan du texte Le po ème est s épar é en deux grandes parties , et le tournant est soulign é   par la double exclamation  « Oh Barbara / Quelle connerie la guerre ».  Cette rupture est rendue frappante  par le changement brutal du refrain qui   devient presque un cri et l’irruption d’un mot extr êmement familier.  Le texte joue sur l’effet de surprise  qui cr ée un contraste avec le climat   amoureux et nostalgique du d ébut : rien ne nous pr éparait  à passer du lyrisme   amoureux  à cette d énonciation  violente de la guerre ; le po ème est violemment   bris é, comme la ville de Brest.  Cette rupture s’appuie aussi sur la temporalit é , opposant fortement « ce   jour­l à» et « maintenant » : « ce jour­l à »   : pass é heureux, jour du   bombardement et pr ésent qui rend compte du desarroi et r évolte du po ète. La construction du po ème  exprime donc avec force la d énonciation de la guerre  en  opposant brutalement le souvenir heureux au pr ésent de la d évastation.

B.

L ’inversion des motifs •  Le motif de la pluie  parcourt tout le po ème et en soutient la d énonciation :   Pr évert renverse d’abord le clich é  en associant la pluie au bonheur  et  à la   rencontre amoureuse ,gage de stabilit é avec les parall élismes et anaphores   ( «Cette pluie », « heureux » /« heureuse », « Sur » ).  Mais apr ès la rupture brutale  le  motif se retourne  pour devenir  « cette pluie de   fer   ».

 Le motif se transforme encore dans la derni ère partie  « pluie de deuil   terrible et d ésol ée »  : la pluie retrouve sa connotation habituelle de m élancolie   et de tristesse, plus d ésesp érée et morbide  « cr èvent »  et  « vont pourrir   » .  Ce   n’est plus l’orage violent mais la d évastation, la mort lente dans la   pourriture. •  Le dernier motif   : la ville de Brest , ce nom propre fait  écho  à celui de   Barbara et  évoque la deuxi ème victime de la guerre : comme la jeune fi lle,   Brest  était, avant, une  « ville heureuse »  qui maintenant est  « ab îmé[e] ».  Le dernier vers sonne de fa çon terrible en se terminant sur le mot  « rien »   qui semble annuler tout l’effort du po ème  le souvenir m ême de Brest   semble avoir  été effac é. C.

L’émotion du poète Ce po ème frappe le lecteur par la  pr ésence de la destinataire , Barbara.

  Pr évert choisit de l’incarner dans cette  jeune fille  à qui il s’adresse   directement . Il cr ée ainsi une proximit é et une  complicit é émouvantes  avec   elle, soulign ées par une sorte  d’effet de dialogue  dans les imp ératifs, par le   tutoiement et les parallelismes. M ême le  jeune homme inconnu est dot é de pr ésence  par le cri qu’il pousse   au discours direct  «   Barbara   ». T oute  é nonciation directe dispara ît  dans la derni ère   : la  pr ésence humaine   a  été  an éantie  par la guerre, que l’expression des sentiments est devenue   impossible.. »

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