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Lecture analytique d'une charogne

Publié le 17/01/2022

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lecture
 
- référence à l’ode de Cassandre . ce poème est une déclaration d’amour et un éloge de l’art .
En quoi ce poème est une déclaration d’amour ?
Structure du poème :
   • Les deux premières strophes forment une seule phrase , adressée à la femme aimée .
   • Strophe 3,4,5,6,7,8,9 : discours descriptif
   • Strophe 10,11,12 : retour au discours adressé à la femme aimée .
 
   I. Un tableau choquant .
  1) Le choix du sujet/thème et le titre .
« Une charogne « titre assez large pour donner ouverture à des interprétations multiples . Cadavre animal ? ou cadavre humain ? De la strophe 2 à 9 ; se rappeler que la mort est là , tout près « mémento mori «
 
  2) Le discours descriptif .
Dominant dans le poème , dès la 1ère strophe au 2ème vers .Le discours descriptif apporte le cadre . Le cadre semble idyllique , romantique. Mais dès le 3ème vers « charogne infâme « , il y a un choc . {Baudelaire aime choquer, surprendre}
Contraste entre les 2 premiers vers (idylle) et les 2 derniers (pas de douceur ,on rentre dans le poème ). Après , la description se développe .
Strophe 2,3,4,5 ( vocabulaire sordide et très réaliste , vocabulaire assez concret et choquant. Ces éléments insistent sur le phénomène de décomposition .
Strophe 10,11,12( comparaison. La femme est comparée à ce cadavre. Champ lexical de la décomposition : sentiment de répulsion .
 
    3)L’ordre de la Nature .
Champ lexical de la nature très présent . « cailloux , soleil, grande Nature « .
La nature pour les romantiques = source d’inspiration . Idée que le poète souffre dans la société et le poète romantique va trouver un accord avec la nature , source d’exaltation . Idée que la nature est bonne , comme chez Montaigne , comme au 18e siècle. MAIS Baudelaire déteste la nature .
Il déteste la femme car elle est proche de la nature. Il n’aime que les femmes artificielles. Ici , Baudelaire est proche du romantisme noir , but de choquer le bourgeois . « grande Nature « ( les lois de la nature , une nature qui est créatrice , celle qui a préparé la vie . De la mort naît la vie : cycle de la vie (vers,larves ect..)
( Référence à Lucres , penser au lamento du jardinier . La mort permet la vie , la vie donne la mort .
 
   II. La transfiguration par l’art .
  1) Les contrastes
Tirer la beauté de la laideur. Esthétique du contraste .Contraste entre doux et cailloux ; ordure et nature .
 
  2) Tension Haut-Bas
Alternance entre éléments de l’air et de la terre .
4ème strophe : 2 premiers vers (haut
            2 derniers vers ( bas
Les mouches montent , les larves descendent .
Strophe 6 « descendait/montait « . Ils sont renforcés par les rimes alternées .
 
  3) Transmutation par l’art .
Strophe 6,7,8 .Le choc révèle la beauté cachée .
Strophe 4 « carcasse superbe « , le regard a changé .
Elle est superbe car elle révèle les lois de la nature .
Une fleur qui s’épanouit : un poème . Il dit qu’il regarde la charogne , et qu’il écrit le poème en même temps . Idée de création par le regard .
Strophe 6 : préparation à la musique pour la strophe 7 .
Strophe 8 : référence explicite au travail du peintre .
Strophe 3à8 : l’objet répugnant a totalement disparu au profit de connotations plus valorisantes .
L’art permet d’effacer tout ce qui est répugnant.
Strophe 9 : retour au réel . La chienne est encore dans les lois de la nature .
 
  III. Une déclaration d’amour paradoxale .
  1) L’énonciation .
« je «, «vous «, «nous « strophe 1,2,10,11,12 .
C’est un poème adressé à la femme aimée . Vocabulaire de clichés .Il parodie les vieilles phrases d’amour , qualificatif excessif .
« mes yeux « , « ma nature « , « j’ai gardé « , « nous vîmes « , « nous regardait «.
Au début et à la fin , l’appel au souvenir .
La notion de souvenir est essentielle chez Baudelaire .
La poésie est liée à la mémoire .
 
   2) Le temps et la mort comme arguments .
champ lexical de la mort . emploi du futur .
(Il veut rappeler à la femme aimée que la mort lui est promise. C’est un poème très réaliste .
( Même idée chez Ronsard , tradition de la playade : carpe diem .
 
3)La poésie comme défi au temps
dernière strophe . Il pensera à elle et ne l’oubliera pas , à travers la poésie et l’art .
 
Conclusion :
 
( éloge paradoxale et une définition de la poésie qui est une alchimie (voir l’épilogue « tu m’as donné ta boue , j’en ai fais de l’or «) il s’agit de sublimer le mal et la laideur par le travail poétique . L’art va transformer le réel et dépasse tous les conformismes . La poésie est un art , elle est là pour défier le temps , car l’art fixe ce qui est éphémère .
 
  Lectures cursives :
 
     • Pour l’ennemi ( Horloge
                        Poèmes du spleen
                        « La cloche fêlée .. « en spleen 1,2,3,4
 
     • Pour Une charogne ( remords posthumes
                                 Je te donne ces vers
                                 Paysage (création de l’art , comment on crée
                                 de l’art à partir du souvenir)
                                 Les phares
                                 L’hymne à la beauté
 

lecture

« Une Charogne , Baudelaire Provenant du recueil intitulé Les Fleurs du mal, Une Charogne , est un texte descriptif et lyrique peignant la découverte d'un cadavre en décomposition, par deux personnages (l'énonciateur et sa compagne).

Cette description, de l'ordre de l'horrible et du macabre, permet à l'énonciateur, à la fin du poème, de s'adresser à lafemme aimée pour la mettre en garde sur le temps qui passe et sur la tragique destinée de celle-ci. Il est intéressant de relever la métaphore dans la deuxième strophe « Sur un lit semé de cailloux » .

Dans ce quatrième vers, le « lit » , qui est le noyau de cette métaphore et qui renvoie au lit de mort de la charogne, amène une dimension plus douce, plus sensible, voire même érotique, qu'on pourrait sans crainte relier auxtermes « jambes en l'air », « femme lubrique »et « brûlante » qui se caractérisent tous par une isotopie, celle de la sensualité, porteuse de connotations sexuelles. Cette métaphore associée aux autres termes cités ci-dessus donne au cadavre une image sensuelle et permet un rapprochement entre le cadavre et la compagne del'énonciateur. Dans la quatrième strophe, l'énonciateur dit : « Et le ciel regardait la carcasse superbe » , « carcasse superbe » est un oxymore qui semble être porteur d'un caractère ironique.

Cependant, dans le poème on remarque que la charogne est soit décrite avec des termes érotiques (comme expliqué dans le paragraphe ci-dessus), soit elledevient objet de création, que l'artiste peint et « achève » au trente et unième vers, et de ce fait, elle est mise en valeur.

On peut donc voir le cadavre comme étant pourvu d'une forme de beauté.

Une fois de plus on peut faire remarquer l'isotopie de la peinture qui traverse cette strophe, « ébauche », « toile », « peintre ».

Il faut aussi remarquer que ce vers est suivi d'une comparaison dont le thème est « carcasse superbe », et le phore : « fleur s'épanouir ».

Ici aussi, le rapprochement entre la femme et l'animal est permis puisque ,en effet, la femme est souvent représentée comme une fleur ,en poésie, dont la période d'épanouissement correspond aupassage de l'enfant à la femme.

Ici, l'épanouissement consiste en l'apogée de la décomposition de l'animal.

Cette relation est aussi appuyée par le terme « épanouir » qui est le paronyme d' « évanouir » qu'on retrouve au seizième vers, lorsque l'énonciateur parle de sa compagne.

Cette construction rapproche très fortement la femme à la bête au point qu'il puisse y avoir confusion et ambiguïté.

Cette ambiguïté s'explique par le fait qu'à la fin de son poème, le narrateur réduira sa bien-aiméeau même sort que la charogne.

Il les voue toutes deux au même sort. Enfin, à la neuvième strophe, au trente cinquième vers, il y a présence d'une synecdoque de type Π : « squelette » pour représenter la charogne en entier, or, on remarque bien que c'est une figure de style puisqu'une charogne est encore composée de chair et que le corps n'a pas pu se décomposer aussi vite.

Aussi, cettesynecdoque sert à réduire l'animal a ce qu'il a de plus profond, de plus restrictif ; ça donne aussi une impression d'accélérer le temps et ainsi le processus dedécomposition.

De cette manière, l'énonciateur veut montrer que très vite, on n'est plus, on disparait.

De plus, ça permet une compréhension plus simple de la chiennemécontente d'avoir lâché son os.. »

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