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Lecture analytique : Un barrage contre le Pacifique-Marguerite Durras / Incipit

Publié le 03/04/2012

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Le début d'un barrage contre le Pacifique est un début in medias res, qui nous plonge directement dans la fiction, mais avec des éléments lacunaires. L'incipit raconte un espoir déçu, un échec (la mort du cheval), ce qui amène les personnages à prendre une décision qui va changer leur vie. C'est la narratrice qui donne les infos, le discours est prédominant.

 

I Un Incipit énigmatique

 

1) Un début in medias res

 

La première phrase est très courte et évoque 3 personnages de façon impersonnelle : « il leur avait semblé à tous les trois «, le narrateur est hors de l'histoire. C'est écrit au plus que parfait, ce qui marque l'antériorité,  cela donne l'illusion de rentrer dans un mode qui est réel, comme si ce n'était pas le début du roman. Il les évoque comme si le lecteur les connaissait, et parle du cheval comme si il en avait déjà parlé avant : « ce cheval «. 

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« 2)Une lutte pour la survie Le cheval est symbolique «il essayait de faire honnêtement son travail».

Il y a des verbes évoquant le travail de la terre «pousser», «faire sortir», «en extraire»...

«pouvait», «faire faire», «capable de» sont des verbes qui montrent qu'ils essayent d'avoir une action sur le monde.

Cet espoir se manifeste aussi par «encore» et «même si» : ils refusent d'être vaincus.

Cette action est dérisoire car elle est indéfinie «quelque chose»x2.

Il faut agir pour ne pas abandonner, ils font des tentatives d'actions. Beaucoup de restrictions sont présentes : «tout de même capable», «au moins»...

de négatives : «ça ne devrait servir qu'à», «qui n'avait pas été», «rien ne pousse», révélant le petit et le dérisoire.

La mort du cheval va les faire encore plus désespérer, ils sont dégoutés de ce monde hostile, c'est un coup final : «si dégoutés» (si=insistance), «amertume».

Ils ont atteint un point de non retour. III Une fatalité tragique 1)Une issue tragique Une perspective s'ouvre avec une anticipation et des éléments modificateurs qui peuvent amener une rupture et changer le cours des choses.

La narratrice nous jettent dans un futur proche, «le lendemain», «qui allait changer»...

l'importance de cet événement est marquée par l'insistance avec «et c'est».

Le présentatif donne un effet de solennité et est isolé dans un paragraphe bref.

La modification peut ramener à un élément différent : «qui ne serait jamais arrivé», le futur dans le passé donne de l'importance. 2)Ironie de la narratrice dès le début, «semblait» suppose qu'ils se sont trompés.

«d'abord» laisse croire qu'on va avoir une explication, mais à la place on trouve une tautologie (on tourne en rond) «cela dura 8 jours», c'est sommaire, les espoir de cheval, de cigarettes et de voir du monde sont vains.

«c'était ça, les transport» est une généralisation qui donne un contraste comique sur le cheval (le transport) qui va mourir.

Dans le dernier paragraphe, la première phrase est opposée à la dernière : la bonne idée se transforme en mauvaise.

Cela est surenchérit par l'adverbe «lamentablement», tout semble alors condamné d'avance.

Même si la rencontre va changer leur vie, on ne sait pas si ça va être en bien. 3)La mort L'échec de l'idée est concrétisé par la mort du cheval.

A travers cet animal on ressent sa vieillesse, son usure, sa lutte vaine et son désespoir.

Il est assimilé à la mère par l'âge «un vieillard centenaire». Il va mourir car il travail.

La phrase qui raconte sa mort est courte et brutale «puis il creva».

Le terme employé est familier, ce n'est pas pathétique, ça montre la brutalité du réel.

Comme la mère est assimilée au cheval, c'est un présage funeste pour elle. Il y a une ambiguïté entre les personnages et le lieu : les mêmes termes leurs sont attribués «saturé». C'est une symbiose. Bilan : Cet incipit ne rompt pas totalement avec la tradition du réalisme, mais il s'en démarque par ses informations lacunaires qui laissent de grandes zones d'ombre, la prépondérance du discours et l'ambiguïté de la voix narrative.

L'écriture est simple et marquée par la répétition. Ces élément suscitent la curiosité. En refusant un encrage spacio-temporel précis, l'incipit hésite entre le réalisme et le mythe. La suite du roman va révéler que l'incipit lance les termes essentiels du roman.. »

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