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L'éditeur de voltaire lui demande pourquoi le conte philosophique, répondez par courrier.

Publié le 28/02/2011

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voltaire

 Ferney, le 10 novembre 1770 A mon éditeur et ami Panckoucke,

intro

Cher ami, j’ai bien pris connaissance de votre lettre m’exposant vos interrogations quant à la forme de mon écriture. Pourquoi le conte philosophique ? D’une part afin de déjouer la censure et d’autre part d’attirer un plus grand nombre de lecteurs.

I Le conte philosophique me permet de contester et de critiquer l’injustice et l’intolérance (le pouvoir absolu, la politique, la morale traditionnelle, la religion …),soutenir la science et la raison et tout cela sous couvert de masques tel que le merveilleux, le sentimental ou l’exotique .Exotique car mes contes font souvent reference au Moyen-Orient. ce dépaysement a deux fonctions : d’une part, il répond au goût de notre XVIIIème pour l’exotisme ; d’autre part, il permet de faire la critique de la société française en évitant la censure. de la sorte, le lecteur est éclairé par mes lumières et il éveille par lui-même sa réflexion critique par rapport à ce qui l’entoure sans qu’il soit possible de prouver que l’on fasse références à nos propres institutions.

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« IILe conte philosophique me permet aussi de toucher un lectorat éclectique en permettant une identification plus facile aupersonnage et me permet de plaire à toutes sortes de lecteurs et de les instruire et de leur plaire sans les ennuyer par un ouvragethéorique et trop sérieux, tel que l'essai par exempleMon conte est proche du conte traditionnel de part sa structure en captivant le lecteur avec des récits merveilleux, des héros, desquêtes, des sentiments, qui suscite le plaisir de lire car, mon cher PANCKOUCKE, je vous l'affirme « tous les genres sont bons,sauf le genre ennuyeux.

»C'est cette idée même que j'ai exprimée dans une lettre à Paul Moultou datée du 5 janvier 1763 d'ailleurs, je vous la cite :« il faut être très court et un peu salé, sans quoi les ministres et Madame de Pompadour, les commis et les femmes de chambrefont des papillotes du livre.

«Dans l'ingenu au chapitre XVI, conte à la fois satirique et pathétique chacun peut s'identifier à madame de st-yves qui,en plusd'être belle, possède toutes les vertus, et reconnaitre l'hypocrisie des jésuites par le personnage du père Tout-à-tous (il porte bienson nom, ne trouvez-vous pas ?) Ce dernier, au lieu de rester fidele aux commandements de l'église en dictant à Melle de St-Yves de préserver sa vertu change de raisonnement, par une brillante démonstration en citant St-Augustin ,afin de se rallier aupouvoir de la cour, en lui conseillant de céder aux avances de St-Pouange.

Alors, je convaincs que le vice , incarné ici par lediscours du jésuite Tout-à-tous, est plus fort que la vertu.De le meme facon par mon dictionnaire philosophique, je denonce le fanatisme .En prenant à partie l'islam, c'est le christianisme que je vise .Je compare le fanatisme à la petite vérole , maladie frequente quetout le monde connait, dont le seul remède est la philosophie(« il n'est d'autre remède à cette maladie épidémique que l'espritphilosophique, qui , repandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes » CONCLUSION Cher PANCKOUKE,J'aime ce jeu avec le lecteur, l'inciter à lire de manière active, à décrypter le sens dissimulé sous le sensfiguré, à tirer la morale du récit qu'il vient de parcourir.

Le conte philosophique est, me semble t-il, efficace car le lieu et lapériode souvent indéterminés rendent la didactique transposable à toutes les époques, c'est efficace car intemporel et universelQue ce soit par le conte philosophique ou l'apologue, le recours aux charmes du merveilleux, du récit mouvementé et de l'intriguesentimentale est destiné à éclairer les nombreux lecteurs qui auraient été rebutés par l'aridité des essais ou des traités.

Comme ledit très bien Zadig(un de mes personnages) c'est un « ouvrage qui dit plus qu'il ne semble dire.

» Zadig, 1747. Votre ami et dévoué serviteur, Voltaire. »

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