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L'Encyclopédie des lumières : contexte, théorie et effets

Publié le 01/04/2011

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Le siècle des Lumières extrait son nom du mouvement intellectuel, culturel et scientifique métaphoriquement part l'allusion aux philosophes de cette époque qui considéraient le XVIIIème siècle comme un temps qui allait devenir de « plus en plus éclairé «, (Pierre Bayle, écrivain de cette période) et dont ils se devaient de guider le peuple à travers l'obscurité, d'où le surnom de Lumières. C'est pourquoi ce terme de Lumière est souvent utilisé en tant que synonyme du XVIIIème siècle européen, ou de Aufklärung en allemand, illuminismo en italien, ilustración en espagnol, qui démontre bien le passage de l'obscurité à une pensée rationnelle. Les philosophes ont donc joués un rôle primordial dans les événements qui se sont déroulés lors du XVIIIème siècle, notamment à travers leurs œuvres littéraires, leurs participation à des procès ou dans leur statut de conseiller de roi pour certains, mais également par leur investissement dans un projet qui a révolutionné son temps : le projet de l'Encyclopédie ou le Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. La question qui se pose alors est : En quoi le projet de l'Encyclopédie reflète-t-il le XVIIIème siècle ? Poser le contexte historique qui a été propice à la naissance de ce projet est donc nécessaire (I) tout autant que de savoir qu'elles sont idées conductrices, les principes et les théories de cette œuvres (II) mais également de montrer quelles traces ont été laissées par cette œuvre sur les consciences et quelles en sont les conséquences sur la Révolution Française de 1789 (III). 

« continuité de ce qui pourrait être qualifié de « marche du progrès » germent les académies au XVIIème siècle et cede manière plus significative au XVIIIème siècle.

En France, après les fondations monarchiques du XVIIe siècle(Académie française, 1634; Académie des inscriptions et belles-lettres, 1663; Académie royale des sciences, 1666;Académie royale d'architecture, 1671), naissent encore à Paris l'Académie royale de chirurgie (1731) et la Sociétéroyale de médecine (1776) En province, il y a neuf académies en 1710 contre 35 en 1789.

Il n'est cependant pasanodin de noter que ces sociétés provinciales regroupaient les élites intellectuelles des villes françaises.

Lacomposition sociale montre que les privilégiés y étaient majoritairement présents, notamment à Paris avec 37% denobles, 20% d'ecclésiastes, 3% de roturiers et seulement 4% de marchands et de manufacturiers.

Cetteémancipation des structures intellectuelles mais également les guerres qui assombrissent le tableau sont à relier à laphilosophie des Lumières et notamment au projet de l'Encyclopédie en ce qu'ils ont forgés la volonté de ses éditeursdans leurs intentions.Les objectifs et les théories de l'Encyclopédie Etablir l'origine et la composition du projet de l'Encyclopédie estprimordial dans la recherche des objectifs de cette œuvre mais les théories qu'elles dégagent, issues de celles desphilosophes des Lumières, l'est tout autant.La naissance de l'Encyclopédie et sa composition L'Encyclopédie est née du projet de la traduction de laCyclopaedia de l'anglais Chambers, publiée de 1728 à 1742, pour l'éditeur Le Breton en 1745.

Diderot travaillait alorssur ce projet en tant que simple traducteur pour une maison d'édition mais l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonnédes sciences, des arts et des métiers va prendre une ampleur inattendue sous l'impulsion de Diderot qui affichait sonambition de faire l'inventaire des acquisitions de l'esprit humain.

Il avait alors pour objectif de favoriser la diffusionde la philosophie des Lumières et va alors avoir recours à des écrivains et philosophes célèbres comme Montesquieu,Voltaire, Rousseau, Buffon, Du Marsais, Daubenton, le baron d'Holbach ainsi qu'à des auteurs inconnus.

Buffon étaitalors chargé de rédiger les articles relatifs aux sciences de la nature, Paul-Joseph Barthez pour la médecine etQuesnay accompagné de Turgot pour l'économie tandis que le chevalier de Jaucourt assistait Diderot dans denombreuses taches rédactionnelles et éditoriales.

L'Encyclopédie est avant tout marquée par l'intérêt particulier deDiderot pour la technique, quand bien même certaines planches étaient inspirées d'autres œuvres encyclopédiqueset que la conception de certaines d'entre elles semblaient relativement archaïques.

Cette œuvre a également pourobjectif de vulgariser les connaissances, c'est-à-dire que les destinataires étaient le peuple, même si la quasimajorité des souscripteurs était des gens cultivés, ecclésiastiques, nobles et parlementaires.

L'article"Encyclopédie", rédigé par Diderot et placé en tête du premier volume après le Discours préliminaire de d'Alembert,définit le programme d'ensemble de l'ouvrage : le projet de l'Encyclopédie était de rassembler les connaissancesacquises par l'humanité, et son dessein une critique des fanatismes religieux et politiques et une apologie de laraison et de la liberté d'esprit.

Diderot entreprit donc de lier le projet encyclopédique à la philosophie.

L'Encyclopédiedoit faire la synthèse et le tri des acquis humains de manière alphabétique et en de la création d'une table par motet par objet afin de faciliter la vulgarisation.

Le premier volume, tiré à 2 000 exemplaires, fut adressé auxsouscripteurs le 28 juin 1751.

L'Encyclopédie connut un succès européen en Suisse, en Italie, en Angleterre et enRussie.En 1752 parut le tome II, qui fit scandale, et la publication fut suspendue.

Diderot entreprit de se cacher.

En 1753parut le troisième tome qui fit l'objet d'une condamnation du Conseil du Roi.

Les tomes IV, V et VI parurentnéanmoins en 1754, 1755 et 1756.En 1757, l'Encyclopédie fit l'objet de 4 200 souscriptions.

En 1759, l'Encyclopédie est interdite à la publication etordre fut donné de rembourser les souscripteurs.

Pour les dédommager, Le Breton édita deux volumes de planchesséparées, qui bénéficièrent d'un privilège spécial et furent envoyés aux souscripteurs.

Diderot poursuivit seul, durantsept années.

En 1766 parurent les dix derniers volumes.

Un dernier volume de planches parut en 1772.

Laphilosophie que l'Encyclopédie diffuse n'est donc pas seulement limitée à la France car elle tend vers un caractèreuniversel car en effet les théories des philosophes touchent tous les Hommes et l'investissement de ses éditeursmalgré les tentatives d'obstructions témoignent du problème qu'elles soulevaient envers la religion et le pouvoirroyal, ce qui ne manqua pas d'attirer la curiosité du peuple.Les théories de l'Encyclopédie Deux grandes théories principales peuvent être dégagées de l'Encyclopédie.

[A relieravec l'annexe du devoir] La première définie la religion comme source d'immobilisme, soumettant les Hommes à desdéfinitions mystiques des choses, et ne pouvant donc pas concevoir et créer le monde autrement qu'il ne l'est dansles textes religieux.

La deuxième consiste en ce que le pouvoir royal absolu est source d'asservissement et qu'ilbafoue les droits naturels des Hommes.

Sur la question du religieux, l'analyse de l'article « prêtres » n'est passuperflue.Selon le baron d'Holbach, rédacteur de cet article, les prêtres sont comparés à de très bons orateurs et qui saventjouer de la persuasion afin que les hommes se soumettent à leurs paroles : « les prêtes surent mettre à profit lahaute opinion qu'ils avaient fait naître dans l'esprit de leurs concitoyens ; ils prétendirent que les dieux semanifestaient à eux ».

Mais cette soumission n'est pas sans conséquence « alors le sang humain coula à grandsflots sur les autels […] des milliers de victimes humaines tombèrent sous le couteau des sacrificateurs » et la foi estqualifiée de « superstitions les plus absurdes ».

Tous ces maux sont dus « à l'ignorance des peuples, de la faiblessedes souverains et de l'adresse des prêtres ».

Il réaffirme en outre qu' « il n'en est point ainsi des contrées éclairéespar les lumières de la raison et de la philosophe, le prêtre n'y oublie jamais qu'il est homme, sujet et citoyen ».Ainsi se diffusa l'idée que l'ignorance des hommes due à la religion ne peut que les freiner dans la marche du progrèset qu'il faut donc qu'il s'en détache afin de pouvoir définir le monde autrement que par le mystérieux.

L'analyse del'article « autorité politique » permet de caractériser l'état d'esprit des philosophes de cette époque concernantl'autorité royale absolue.Selon Diderot, aucune force naturelle « aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres »donne le droit de soumettre les Hommes à une autorité particulière sauf celle de la puissance paternelle.

Lasoumission est alors de deux ordres « ou la force et la violence de celui qui s'en est emparé, ou le consentement deceux qui s'y sont soumis par un contrat fait ou supposé entre eux et celui à qui ils ont déféré l'autorité ».

Diderot. »

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