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L'Ennemi de  Baudelaire (Commentaire composé)

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Les Fleurs du Mal, L'Ennemi
1 Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, 
Traversé çà et là par de brillants soleils ; 
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, 
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. 
5
Voilà que j'ai touché l'automne des idées, 
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux 
Pour rassembler à neuf les terres inondées, 
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux. 
10
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve 
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève 
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ? 

15 - Ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie, 
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cour 
Du sang que nous perdons croît et se fortifie ! 

L'Ennemi est l'un des poèmes du recueil le plus célèbre de Baudelaire qui s'appelle Les Fleurs du mal. Depuis l'âge de 20 ans, il écrivait des poèmes, dont quelques-uns furent publiés dans diverses revues. Enfin en 1857, Les Fleurs du mal sortent en librairie. L'ouvrage est divisé en 6 sections, de très inégale longueur. Les titres sont thématiques, constitués à partir d'un objet volontiers symbolique ( Le vin ), d'une attitude morale ou métaphysique ( Révolte ) ou d'une métaphore picturale, au réalisme trompeur ( Tableaux parisiens ). Baudelaire est pessimiste et il est soumis à la misère, à l'emprise du temps notamment. Selon lui le temps est le grand facteur de destruction et c'est un "obscure ennemi". Lors de la lecture on peut facilement constater ce que le poète veut dire par le mot "L'Ennemi". C'est le temps qui était, est et sera l'ennemie fidèle des hommes. 

« "ont fait" et une proposition de conséquence " Q'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils" et c'est le résultat d'une jeunesse orageuse.

Il existe aussi une métaphore, au quatrième vers, dans l'image du jardin, presque entièrement dévasté de ses productions et ici le poète veut parler de sa propre vie. Dans le deuxième quatrain le poète nous montre la dévastation et la nécessité de la réparation.

L'utilisation des mots comme "la pelle" et "les râteaux" et l'accumulation des images comme l'image "des tombeaux" font de cette strophe une illustration visuelle des désastres du temps qui annoncent la mort.

"Les terres inondées" sont selon le poète les pensées qui sont pleine d'idées et comme on voit au vers huit il existe une comparaison entre ces terres inondées et des tombeaux et cette comparaison est bien évidente à cause de l'utilisation de "comme".

On peut y voir que la vie et l'inspiration sont ravagées par le temps. Dans le premier tercet le poète suggère une hypothèse (" et qui sait ? " qui apparaît comme un signe d'espoir.

Les images de la strophe précédente dans le cycle des saisons, l'automne puis l'hiver suivi de la mort font espérer le renouveau du printemps ("les fleurs nouvelles").

L'enchaînement des symboles, c'est-à-dire des saisons qui sont les représentants symboliques des étapes de la vie, conduit à considérer " les fleurs nouvelles " comme le printemps des idées, c'est-à-dire un renouvellement de l'inspiration.

On peut y constater aussi que "les fleurs" évoquent le titre du recueil Les Fleurs du mal . Dans la dernière strophe ou bien dans le troisième tercet, le premier hémistiche du vers douze est un double cri de désespoir ("O douleur ! ô douleur !") qui veut montrer l'habitude du passage du temp.

Ici le temps est assimilé à un monstre et on peut y constater qu'il était omniprésent dans la métaphore des saisons.

Il est exprimé sous forme d'images réalistes et horribles comme "mange la vie" et "ronge le cœur" et il se nourrit des forces vives de l'êtres humain : "croît et se fortifie". Ce poème est révélateur du spleen baudelairien.

Mais ce qui est important est de trouver l'origine de ce spleen ! Peut-être son origine est une angoisse fondamentale de Baudelaire, c'est-à-dire le remords d'avoir perdu son temps et son énergie dans la jouissance et de n'avoir rien créé quand les forces étaient vives.

Ce qui m'intéresse beaucoup de ce poète est qu'il considère la mort comme le dernier espoir de trouver de nouveau et il ne pense qu'à la fuite du temps et la mort.. »

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