Devoir de Philosophie

Les auteurs qui choisissent une argumentation directe cherchent t-ils seulement à convaincre ?

Publié le 06/12/2012

Extrait du document

Dissertation: ______________________________________________ Problématique: Les auteurs qui choisissent une argumentation directe cherchent t-ils seulement à convaincre ? L'argumentation est direct lorsque son auteur présente ses idées (sa thèse, ses arguments) sans recourir à un récit de fiction. Il existe plusieurs genres de l'argumentation directe tels que : l'essai (article de presse, dissertation, lettre ouverte...), la maxime, la satire et les différents discours ( sermon, plaidoirie, réquisitoire...). De nombreux auteurs comme Voltaire, Montaigne, Pascal ou encore Zola ont utilisé l'argumentation directe afin de faire partager directement leur point de vue, de convaincre leurs lecteurs. Nous pouvons alors nous demander si une argumentation directe ne vise uniquement qu'à convaincre. Pour commencer nous verrons que cette argumentation a, en effet, cette fonction, puis dans un second temps, qu'elle permet également de persuader. L'argumentation directe permet à l'auteur qui l'utilise de convaincre. Pour cela il s'adresse principalement à la raison, aux capacités de raisonnement de son destinataire; il s'appuie donc sur des arguments rationnels, ainsi dans « Consolation à M. Du Périer « Malherbe s'efforce d'apaiser le chagrin de son destinataire à partir d'un constat: l'homme ne peut rien contre la mort. De toute évidence, argumenter directement, c'est évoquer directement une réalité, un problème et défendre sa propre opinion en recourant à tout ce qu'exige la logique. Dans une argumentation directe il s'offre à l'auteur deux choix de plans: le plan analytique et le plan dialectique. Le plan analytique répond aux sujets qui demandent une réflexion approfondie, c'est une démarche qui se présente comme scientifique et objective. Elle permet tout d'abord l'observation de la réalité puis l'énonciation des mesures à prendre. Camus dans « le Mythe de Sisyphe «, essai de l'absurde publié en 1942 qui énonce le problème du suicide, du choix entre la vie et la mort, utilise le plan analytique, en effet il commence par énoncer la justification de l'importance du suicide, dans un second temps il annonce la présentation des moyens de ré...

« davantage les conséquences de cette situation », dans le paragraphe suivant il énonce l'antithèse de la thèse précédente: «(...) une langue doit évoluer et qu'elle doit même s'enrichir de mots nouveaux (…) », puis il termine par donner son point de vue en soutenant la première thèse évoquée. Les arguments sont également indispensables pour convaincre, en effet ils ont pour but de démontrer une thèse.

Dans l'argumentation directe deux formes d'arguments peuvent être utilisées, les arguments logiques ou les arguments d'autorité.

L'argument logique repose sur un raisonnement cohérent, C'est un argument auquel on ne peut s'opposer, nous pouvons prendre l'exemple du slogan : « fumer tue », c'est en effet un argument irréfutable.

L'argument d'autorité consiste, quant à lui, à citer quelqu'un qui fait autorité (par exemple un « grand » auteur) pour faire valider une proposition, ce dernier donne alors de la véracité à ce que l'on avance.

Camus dans Le Mythe de Sisyphe recours à un argument d'autorité en citant Nietzsche ce qui donne du sérieux et de la consistance à ce qu'il met en avant.

Enfin, pour l'argumentation directe, deux démarches sont utilisables: la démarche inductive ou déductive.

La démarche inductive évoque d'abord un ou plusieurs cas particuliers puis en fait ressortir une règle générale: « L'âne, le mulet, le cheval vivent longtemps; or, ce sont là tous les animaux sans fiel; donc, tous les animaux sans fiel vivent longtemps », ici Aristote donne un exemple d'induction en partant de cas particuliers pour en ressortir une règle générale.

La démarche déductive emprunte un raisonnement contraire à celle utiliser pour l'induction, en effet, elle permet dans un premier temps d'énoncer une règle générale pour, ensuite, justifier des cas particuliers: « Les efforts finissent toujours pas payer; je continue donc à travailler ». Suite à ce développement nous pouvons donc dire que l'argumentation directe permet très clairement de convaincre, en effet elle repose sur des faits, une réalité, un raisonnement logique et une objectivité implacable.

Ainsi que sur des arguments irréfutables.

Cependant nous verrons que l'argumentation directe peut également permettre de persuader. Aucun style n'est neutre, aucun écrit n'est totalement objectif et innocent donc une argumentation directe vise aussi à persuader, grâce à toutes les ressources de la modalisation.

La persuasion consiste avant tout à agir sur les sentiments du destinataire, à l'aide de faits ou d'arguments qui visent à susciter l'émotion (colère, indignation, pitié, enthousiasme...) afin d'obtenir l'adhésion de l'interlocuteur.

Cette démarche peut même conduire à utiliser des arguments discutable, comme le fait le procureur dans l 'Etranger quand il recourt à la mauvaise foi pour faire condamner Meursault. Afin de persuader, l'auteur peut mettre en place une situation de communication dans laquelle il s'intègrera ainsi que le(s) destinataire(s) par le biais de l'apostrophe, qui consiste à s'adresser directement à une personne: « Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat, hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère! » Charles Baudelaire ( Les Fleurs du mal ) s'adresse ici au « lecteur », on observe également la présence de l'auteur par la répétition de « mon », il y a donc bien une invitation à la communication de la part du locuteur envers le lecteur.

Lorsque l'auteur choisit de persuader il utilise un vocabulaire spécifique, le vocabulaire de la persuasion: argumenter pour émouvoir.

Pour cela il peut utiliser un certain nombres de figures de styles (hyperbole, euphémisme, allégorie, personnification, paradoxe...).

De plus, dans son énoncé, un locuteur peut exprimer ses émotions, ses opinions, son jugement grâce à une des marques, explicites ou implicites, de ce que l'on regroupe sous le terme de « modalisation ».

Des verbes ou des adverbes comme: « évidemment, il faut, il se pourrait...

» sont des marques de modalisations explicites, tandis que « le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, (…) est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler.

» ( Candide ) est une forme de modalisation implicite: l'ironie.

Ici Voltaire est ironique, il formule ainsi un propos auquel il n'adhère pas et exprime une distance plus ou moins grande.

Enfin la ponctuation, tels que les points de suspensions « ...

» ou d'exclamations « ! », est également indispensable pour convaincre, elle permet de communiquer une émotion (indignation, surprise, colère...) ou d'établir une complicité avec le destinataire en jouant sur des sous-entendus (implicite): « Ô Beauté! Monstre énorme, effrayant, ingénu! » de Charles. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles