Devoir de Philosophie

Les Thèmes du mariage et de l'amour dans les fables de La Fontaine

Publié le 22/05/2014

Extrait du document

mariage
LE LION AMOUREUX 2643505257746500Sévigné, de qui les attraitsServent aux Grâces de modèle,Et qui naquîtes toute belle,A votre indifférence près,Pourriez-vous être favorableAux jeux innocents d'une fable,Et voir, sans vous épouvanter,Un lion qu'Amour sut dompter ?Amour est un étrange maître.Heureux qui peut ne le connaîtreQue par récit, lui ni ses coups !Quand on en parle devant vous,Si la vérité vous offense,La fable au moins se peut souffrir :Celle-ci prend bien l'assuranceDe venir à vos pieds s'offrir,Par zèle et par reconnaissance.Du temps que les bêtes parlaient,Les lions, entre autres, voulaientEtre admis dans notre alliance.Pourquoi non? Puisque leur engeanceValait la nôtre en ce temps-là,Ayant courage, intelligence,Et belle hure outre cela.Voici comment il en alla.Un lion de haut parentageEn passant par un certain pré,Rencontra bergère à son gré :Il la demande en mariage.Le père aurait fort souhaitéQuelque gendre un peu moins terrible.La donner lui semblait bien dur;La refuser n'était pas sûr;Même un refus eût fait possible,Qu'on eût vu quelque beau matinUn mariage clandestin ;Car outre qu'en toute matièreLa belle était pour les gens fiers,Fille se coiffe volontiersD'amoureux à longue crinière.Le père donc, ouvertementN'osant renvoyer notre amant,Lui dit :" Ma fille est délicate;Vos griffes la pourront blesserQuand vous voudrez la caresser.Permettez donc qu'à chaque patteOn vous les rogne, et pour les dents,Qu'on vous les lime en même temps.Vos baisers en seront moins rudes,Et pour vous plus délicieux ;Car ma fille y répondra mieux,Etant sans ces inquiétudes."Le lion consent à cela,Tant son âme était aveuglée !Sans dents ni griffes le voilà,Comme place démantelée.On lâcha sur lui quelques chiens :Il fit fort peu de résistance.Amour, amour, quand tu nous tiens,On peut bien dire : " Adieu prudence!" TIRCIS ET AMARANTE                J'avais Esope quitté               Pour être tout à Boccace :               Mais une divinité               Veut revoir sur le Parnasse               Des fables de ma façon ;               Or d'aller lui dire non,               Sans quelque valable excuse,               Ce n'est pas comme on en use               Avec des divinités,               Surtout quand ce sont de celles               Que la qualité de belles               Fait reines des volontés.               Car afin que l'on le sache,               C'est Sillery qui s'attache               A vouloir que de nouveau,               Sire Loup, Sire Corbeau               Chez moi se parlent en rime.               Qui dit Sillery dit tout ;               Peu de gens en leur estime               Lui refusent le haut bout;               Comment le pourrait-on faire ?               Pour venir à notre affaire,               Mes contes à son avis               Sont obscurs ; les beaux esprits               N'entendent pas toute chose :               Faisons donc quelques récits               Qu'elle déchiffre sans glose.Amenons des Bergers et puis nous rimeronsCe que disent entre eux les Loups et les Moutons.Tircis disait un jour à la jeune Amarante :Ah ! si vous connaissiez comme moi certain mal               Qui nous plaît et qui nous enchante !Il n'est bien sous le ciel qui vous parût égal :               Souffrez qu'on vous le communique ;               Croyez-moi ; n'ayez point de peur :Voudrais-je vous tromper, vous pour qui je me piqueDes plus doux sentiments que puisse avoir un coeur ?               Amarante aussitôt réplique :Comment l'appelez-vous, ce mal ? quel est son nom ?L'amour. Ce mot est beau : dites-moi quelques marquesA quoi je le pourrai connaître : que sent-on ?Des peines près de qui le plaisir des MonarquesEst ennuyeux et fade : on s'oublie, on se plaît               Toute seule en une forêt.               Se mire-t-on près un rivage ?Ce n'est pas soi qu'on voit, on ne voit qu'une imageQui sans cesse revient et qui suit en tous lieux :               Pour tout le reste on est sans yeux.               Il est un Berger du villageDont l'abord, dont la voix, dont...
mariage

« Sans quelque valable excuse, Ce n'est pas comme on en use Avec des divinités, Surtout quand ce sont de celles Que la qualité de belles Fait reines des volontés. Car afin que l'on le sache, C'est Sillery qui s'attache A vouloir que de nouveau, Sire Loup, Sire Corbeau Chez moi se parlent en rime. Qui dit Sillery dit tout ; Peu de gens en leur estime Lui refusent le haut bout; Comment le pourrait-on faire ? Pour venir à notre affaire, Mes contes à son avis Sont obscurs ; les beaux esprits N'entendent pas toute chose : Faisons donc quelques récits Qu'elle déchiffre sans glose. Amenons des Bergers et puis nous rimerons Ce que disent entre eux les Loups et les Moutons. Tircis disait un jour à la jeune Amarante : Ah ! si vous connaissiez comme moi certain mal Qui nous plaît et qui nous enchante ! Il n'est bien sous le ciel qui vous parût égal : Souffrez qu'on vous le communique ; Croyez-moi ; n'ayez point de peur : Voudrais-je vous tromper, vous pour qui je me pique Des plus doux sentiments que puisse avoir un cœur ? Amarante aussitôt réplique : Comment l'appelez-vous, ce mal ? quel est son nom ? L'amour.

Ce mot est beau : dites-moi quelques marques A quoi je le pourrai connaître : que sent- on ? Des peines près de qui le plaisir des Monarques Est ennuyeux et fade : on s'oublie, on se plaît Toute seule en une forêt. Se mire-t-on près un rivage ? Ce n'est pas soi qu'on voit, on ne voit qu'une image Qui sans cesse revient et qui suit en tous lieux : Pour tout le reste on est sans yeux. Il est un Berger du village Dont l'abord, dont la voix, dont le nom fait rougir : On soupire à son souvenir : On ne sait pas pourquoi ; cependant on soupire ; On a peur de le voir, encor qu'on le désire. Amarante dit à l'instant : Oh ! oh ! c'est là ce mal que vous me prêchez tant ? Il ne m'est pas nouveau : je pense le connaître. Tircis à son but croyait être, Quand la belle ajouta : Voilà tout justement Ce que je sens pour Clidamant. L'autre pensa mourir de dépit et de honte. Il est force gens comme lui Qui prétendent n'agir que pour leur propre compte, Et qui font le marché d'autrui.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles