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LES THÉORIES DE LA PLEIADE

Publié le 30/05/2011

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La réforme, ébauchée par Maurice Scève et les poètes de Lyon, va être hardiment menée par une école jeune et enthousiaste, celle de la Pléiade, dont Ronsard est le chef et Du Bellay le porte-parole. On ne saurait lui faire une trop grande place, ni surtout trop brillante, dans la suite de notre poésie. Elle a relevé la conception elle-même de la poésie, dont elle a pénétré la divine essence et inspiré le culte au poète. Et par le retour à l'antiquité considérée comme le modèle d'une perfection absolue et valant pour tous les temps, elle a renoué la chaîne de la tradition, créé l'humanisme et préparé la littérature classique.

« comme un art qui s'adresse à une petite élite de lecteurs et peut rester fermé à l'ensemble du public.

Ecole depoètes nés dans les rangs de l'aristocratie, la Pléiade transporte dans sa conception de la poésie l'orgueil et lesdédains aristocratiques.

Du Bellay conseille à l'écrivain de « fuyr ce peuple ignorant, peuple ennemy de tout rare etantique savoir n.

Se contenter de peu de lecteurs : aucun précepte n'a été plus souvent répété dans la Pléiade.

DuBellay écrit : Rien ne me plaît, fors ce qui peut déplaireAu jugement du rude populaire. Aucune tendance n'est aussi plus dangereuse.

La poésie, pour plaire à ces initiés, perdra sans doute ce qu'ellepouvait avoir de commun 'et de terre à terre ; mais elle risque en même temps de se priver de ce qu'elle devraitavoir de vivant et de profondément humain : elle devient factice, elle s'étiole. Ce qu'on lui doit. Ces réserves faites, il faut reconnaître que nous devons beaucoup aux écrivains de la Pléiade.

Nul avant eux nes'était avisé que, pour écrire en vers, il fallût un don spécial.

Nul n'avait su dire que ce don devait être confirmé,développé, cultivé par l'étude.

Les premiers ils abordent la poésie avec une sorte de terreur sacrée et se font deleur art une magnifique conception. « Qui veut voler par les mains et les bouches des hommes doit longuement demeurer en sa chambre ; et qui désirevivre en la mémoire de la postérité, doit, comme mort en soy mesmes, suer et trembler maintesfoys ; et autant quenotz Poëtes courtisans boyvent, mangent et dorment leur ayse, endurer de faim, de soif et de longues vigiles.

» Nous leur devons une éclosion de poésie lyrique telle qu'il faudra, pour en retrouver l'équivalent dans notrelittérature, attendre jusqu'au début du dix-neuvième siècle.Encore ne suffit-il pas de s'en tenir aux oeuvres elles-mêmes de Ronsard et de ses disciples ; il faut comprendre enoutre que cette réforme en consacrant chez nous l'avènement de l'humanisme a rendu possible la formation del'idéal classique.

Le XVIIe siècle, en médisant de la Pléiade, se montre ingrat et méconnaît ses propres origines.

S'ilse sépare de Ronsard et de ses amis sur quelques points, il reprend pour son compte leurs principauxenseignements.

Il a le même respect de l'antiquité ; il professe la même théorie de l'imitation ; et les genres qu'il aportés à la perfection sont ceux que Du Bellay souhaitait de voir ressusciter.

La date du manifeste de la Pléiade a,dans l'histoire de notre poésie classique, la valeur d'une date de naissance.. »

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