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LES TRADITIONS ESOTERIQUES EN FRANCE DE LA REVOLUTION A LA RESTAURATION

Publié le 30/03/2012

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Or, dès sa première tentative d'implantation en France, Dom Pernety avait tâché d'intégrer le swedenborgisme à la tradition des mystères anciens. L'ésotérisme pythagoricien avait en effet trouvé des adeptes bien avant la Révolution ; tendance qui va s'épanouir en même temps que le mouvement de renaissance de l'Antique, amorcé dès la deuxième moitié du 18e siècle, dans l'espèce d'explosion néo-païenne des années du Directoire et du Consulat. Il convient du reste d'être extrêmement prudent en usant de ce qualificatif de néo-païen car, dans le cas de Pythagore par exemple, c'est moins le père de la doctrine primitive qui est remis à l'honneur que le mage vu à travers les néo-platoniciens d'Alexandrie et de la Renaissance. De cette tendance au syncrétisme, déjà signalée, qui fait de Moïse un initié de Memphis ....

« trine une et originelle, esprit de la lettre des livres théogo­ niques de tous les peuples, et dont la connaissance exige une initiation, caractérise ces courants de pensée que l'histoire littéraire ne peut plus ignorer dans la mesure où ils expriment une certaine conception de l'homme et du monde.

Au cours de la période que nous nous proposons d'étudier et qui nous mènera jusqu'aux premières années de la Restauration, ils revêtent quelques aspects particu­ liers : dès la Révolution, se développe, au détriment des éléments proprement chrétiens, un courant d'inspiration antique, témoignant d'un déplacement de l'intérêt vers l'Orient, I'Egypte puis l'Inde, lequel ira s'accentuant sous la Restauration 1 ; en second lieu, les théosophes mani­ festent une attention croissante aux sciences et les points de contact de leurs doctrines avec le domaine scienti­ fique se multiplient; enfin, vu les circonstances histori­ ques, les problèmes politiques s'imposent à leurs médi­ tations et, ce qui est bien connu, c'est au début du 19e siècle que les traditions ésotériques commencent à exercer une action appréciable sur les écrivains et les artistes.

hésitant et sentimental.

en n'en retenant que les aspects fantastiques ou merveilleux, tout extérieurs.

Or, il s'agit là d'une étape de la pensée traditionnelle dont l'importance mé­ riterait qu'un véritable spécialiste entreprit d'en montrer le sens historique et la signifi­ cation philosophique.

comme l'a souhaité E.R.

Curtius.

Au surplus, la raison dialecti­ que, dont on ne saurait nier le rôle dans les spéculations des théosophes, s'oppose moins au • sentiments •, au • désir •, au • cœur•, qu'elle ne se dépasse, éclairée et vivifiée r.ar l'amour, pour s'accomplir en une sorte d In­ tuition spirituelle supérieure.

Délire de la raison ? Accès à la réalité d'une Raison vi­ vante ? Jamais Irrationalisme.

1.

Rappelons le succès du Séthos de l'abbé Terrason, de qui date, dès la première moitié du 18• siècle, la vogue des mystères d'Egypte, la tendance significative d'un non-théosophe comme Bailly à voir dans l'Asie le centre originel de la sagesse humaine (Lettre sur /'origine des sciences), les traductions d'An­ quetil-Du perron (Zend Avesta et Upanishads) dont se félicite Saint-Martin, le rôle de vulga­ risateurs de la littérature sacrée et de la métaphysique hindoues comme J.J.

Ampère, Eckstein, Barthélémy Saint-Hilaire, Pauthier, sous la Restauration, avant 1830.. »

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