Lettre fictive de Voltaire à Rousseau sur la question du mal
Publié le 25/04/2011
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J’ai pris connaissance de votre lettre sur la providence, et j’ai décidé de vous répondre pour vous montrer les défauts de votre raisonnement. Pope dit « what ever is, it’s right « ; si nous suivons cette théorie, le mal c’est bien, donc il n’y a pas de mal. Vous affirmez avec Pope et Leibniz que tout est bien, mais vous ne pouvez pas nier qu’il y a du mal sur terre, ceci est un fait incontestable. Cependant, si cet axiome est pour vous une source de réconfort, si l’illusion de la réalité vous apaise, libre à vous d’y croire. Mais pourquoi seriez-vous malheureux alors ? Vous me dites que l’optimisme vous console, que de vivre dans le meilleur monde possible soulage vos douleurs. Une théorie comme celle là me pousse au désespoir, car si nous vivons dans le meilleur monde possible, nous ne pouvons avoir l’espérance d’un avenir, d’un monde heureux et sans mal. Et le paradis, n’est-il pas lui le meilleur monde possible, où « tout est bien « ? Me dire quand je suis en deuil que « tout est bien « est cruel, n’y a-t-il rien de plus heureux que le deuil ou la douleur ?
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