Lettres portugaises, de Guilleragues.
Publié le 31/08/2014
Extrait du document
Écrites en 1669, Les Lettres portugaises sont l'oeuvre de Guilleragues, dont le recueil épistolaire se fonde sur son expérience amoureuse malheureuse avec un officier française.
Cette amoureuse éconduite, dont la troisième lettre est une poignante supplication't, témoigne, malgré les circonstances, d'un Am our intense envers son ancien amant et se sent dévorée par le remords. Elle est tourmentée, fataliste et prend au fil du texte la dimension d'un personnage tragique.
«
Chapitre 5 L'épistolaire
mais révolu.
Les deux occurrences du mot
«désespoir» révèlent également que le dis
cours de la religieuse n'a rien de faux dans la
tonalité 12 Apparaît également l'idée de Jalousie
dans
la tin de l'extrait («dégoût -éloignement
po(Jr to(Jtes choses» et «je vo(Jdrais bien ne
vo(Js laisser pas à {.)ne a(Jtre » ).
Ce besoin de
possession est révélateur 13 : elle l'aime tellement.
malgré
les circonstances ditticiles et pénibles.
qu'elle
ne peut supporter l'idée qu'il appartienne
à une autre femme.
Tous ces facteurs montrent
bien qu'elle lui témoigne un amour sincèreH
Mais cet amour est aussi particulièrement
intense et violent L'héro1ne commence son dis
cours par une exclamation («Ah 1 ») qui traduit
bien la torce et l'intensité de ses sentiments 1 5
On observe
également dans tout le texte une
surabondance des pronoms personnels «je» et
« vo(Js »16 La religieuse s'est en réalité enter
mée dans son monde.
excluant toute personne
extérieure.
et ne veut plus penser et considérer
que son
amour Elle s'est retirée de la vie réelle.
L'utilisation
de « vo(Js » devient de plus en plus
obsessionnelle
: l'hérolne est obnubilée par cet
otticier.
qui l'a lâchement abandonnée 17 Le pro
cédé de l'hyperbole correspond merveilleuse
ment18 bien à la force des sentiments de
l'hérolne.
«Je VO(Js l'ai dit mille fois» : la reli
gieuse
ne se lasse pas de proclamer son amour.
Pour accentuer l'intensité démesurée de l'amour.
l'auteur
a parsemé le texte du champ lexical de
la torce « série(Jsement - violent - difficile -
vivement -violence».
Le rythme ternaire vient 1 renforcer cette impression donnant ainsi de ·
l'ampleur
19 ( « Je vous ai vu partir ...
pardon » ).
Cet attachement laisse prévoir que l'héro·lne
vouera un amour éternel à cet otf'icier qu'elle
aime encore.
La phrase « en vous aimant que de
ne vous avoir jamais vu » reflète le paradoxe qui
tourmente l'héro1ne.
En etf'et.
l'emploi du partici
pe présent traduit la notion de continuité et
surtout de longueur 2° Cette première partie de
la phrase s'oppose totalement avec le groupe 1
12) Qu'en savez-vous? On peut
feindre le désespoir...
Formu
lation maladroite.
13) Bien.
Remarque essentielle.
14) Bien pour la conclusion par
ti elle.
15) Parlez de ponctuation expres
sive.
16) Oui.
Bonne remarque.
17) Analyse fine.
18) Bannissez 1 'usage des ad
verbes à valeur appréciative.
On
ne vous demande pas de juger le
texte et son auteur.
19) À quoi? Formulation à préci
ser.
20) Remarque intéressante.
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