L'EXIL DE jUVÉNAL

« par une allusion voilée (figurate), critiquer son époque.

Aussitôt, quoique octogénaire, il fut éloi­ gné de Rome sous couleur d'honorer ses services militaires, et envoyé comme commandant d'une cohorte tout au fond de l'Egypte.

Cette pénalité parut opportune, en tant qu'appropriée à une faute légère et qui tenait de la plaisanterie .

Mais fort peu de temps après, il mourut de chagrin et d'en­ nui.» B) On lit dans un poème de Sidoine-Apollinaire, qui écrit auve siècle, une allusion à l'exil d'Ovide, suivie immédiatement d'une autre allusion qui sem­ ble bien viser l'exil de Juvénal 1 .

« ••• Ni celui qui, au temps d'un heureux César, habita Tomi, sous le poids d'une éternelle accusa­ tion, ni celui qui, plus tard, par une malchance analogue, au souffie frivole d' un public bruyant [ou plutôt : à cause de la frivole manifestation d'un public bruyant] fut exilé par la colère d'un histrion .

» C) Jean Malalas, le chroniqueur byzantin, raconte ceci 2 : « L'empereur Domitien aimait un danseur de la faction des Verts, un nommé Pâris, ce pourquoi il était blâmé par le Sénat de Rome et par Juvénal, le poète romain, comme favorable à cette faction.

Cet empereur exila le même Juvénal, Je poète, dans la Pentapolis en Lybie.

Quant au danseur, il l'en- I.

Carmsn IX, 169 et s.

(Mon.

Germ.

Hist ., Amtores antiq.

t.

VIII, p.

224 ; dans l'édition MoHR, p .

303).

· 2.

Chron.

X, Ed.

DINDORF, p.

262.. »