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L'expression du lyrisme Dans Les Châtiments

Publié le 16/03/2015

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Le ton lyrique se signale par la puissance énonciatrice du Je poétique qui s'exprime sous la force du sentiment et qui s'adresse à un Tu (figuré ou non, pré­sent ou non) : « Ô saint prêtre ! grande âme ! oh ! je tombe à genoux ! « (« À un martyr «, Livre I, 8). Ici la force de l'attaque, la présence du vocatif, de l'apos­trophe tournée vers le destinataire, puis, dans le second hémistiche, l'interjection tournée vers soi-même et l'extase qui se marque par le biais de la posture pieuse, indiquent clairement l'énonciation lyrique : l'accent lyrique leste la parole d'un poids singulier, le mouvement de l'âme semble retentir dans le corps, le plier sous l'effet de la peine et de la souffrance (Livre VII, 9) ou au contraire l'exalter sous l'effet de la joie (« Lux «).

« E X P 0 S É S F C H E S Le lyrisme collectif Si J'œuvre des Châtiments est écrite par Je poète, elle a l'ambition de parler pour l'ensemble du peuple français resté fidèle aux idéaux de 1789 et de 1848, fi­ dèle à la République et à la Liberté.

La basse continue des Châtiments s'exprime ainsi à travers un lyrisme collectif, non seulement par Je biais de nombreuses chan­ sons qui émaillent le recueil, mais aussi grâce à de nombreux poèmes qui se pré­ sentent soit comme des déplorations collectives ( « Hymne des transportés », Livre VI, 3), soit au contraire comme des appels à la révolte ou au progrès (Livre 1, 9; Livre VII, 12; «Lux») .

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Il -LES VARIÉTÉS DU LYRISME La variété des thèmes Un ensemble de thèmes lyriques apparaît de manière récurrente dans Les Châti­ ments.

Animant la dimension collective, on remarque l'enthousiasme pour les héros simples (femmes, prisonniers, enfant), le souvenir de la patrie (thématique du proscrit: Livre VII, 6), et l'aspiration au bonheur pour l'humanité(« Lux»).

D'un autre côté : la dénonciation de l'injustice, la compassion pour les misé­ reux(« Idylles», Livre Il, 1), la révolte contre les condamnations inhumaines (Livre VI, 2).

Sur un autre plan, le lyrisme personnel reste ici plus étroit dans son inspiration thématique (Dieu, malédiction, colère ...

) mais il enrichit d'autres tona­ lités et se trouve, en retour, enrichi par elles.

La diversité du chant lyrique Dans plusieurs poèmes, on reconnaîtra la fusion du lyrisme avec le pathé­ tique:« je t'aime, exil ! douleur, je t'aime !ffristesse soit mon diadème./Je t'aime altière pauvreté( ...

)./ J'aime le malheur qui m'éprouve»(« Puisque le juste est dans l'abîme», Livre II, 5 ; voir aussi Livre VII, 8 et VII, 12).

Autre fusion, celle du lyrisme avec l'épique, en particulier dans l'adresse à la France: « J'accours, puisque sur toi la bombe et la mitraille Ont craché, Tu me regarderas debout sur ta muraille, Ou couché» ( « Au moment de rentrer en France » ).

Enfin, de manière constante, on rencontre la fusion du lyrisme avec la satire, le sérieux et le grotesque formant la dualité profonde des Châtiments : « Ô sœurs des corolles vermeilles,/Filles de la lumière, abeilles, Envolez-vous de ce manteau» (Livre V, 3).

Enfin le rapprochement de l'ironie et du lyrisme n'est pas rare et structure la composition de certains poèmes qui dévoilent leur portée réelle à leur chute ironique ( « Chanson », Livre 1, 10 ; « 0 soleil, ô face divine, Livre Il, 4) ou qui demeurent ironiquement ambigu comme dans la pièce qui met en scène « Le chasseur noir » (Livre VII, 3), lequel est aussi « L' Ange blanc vêtu de lumière ».

Conclusion.

Dans Les Châtiments, malgré un ensemble de thèmes moins vaste que dans les grands recueils romantiques, s'exprime un lyrisme d'une grande variété.

Ce souci de variété, qui apparaît comme une constante poétique de J'œuvre, se retrouvera par ailleurs à travers les formes poétiques et J' énonciation polyphonique.. »

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