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L'HOTEL DE RAMBOUILLET; LES PRÉCIEUSES; L'ACADÉMIE; LES PRÉCURSEURS DES CLASSIQUES

Publié le 11/12/2011

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Avant de poursuivre l'histoire de la poésie française au xviie siècle et de la montrer triomphante enfin au théâtre avec Corneille, il faut étudier l'influence exercée sur les lettres par la société polie et par quelques écrivains qui, formés en bonne partie dans les réunions mondaines et littéraires de cette société, en propagent l'esprit et en imposent les goüts comme une mode. Le premier salon que nous rencontrons au xviie siècle est l'Hôtel de Rambouillet.

L'influence ex-ercée sur les lettres par la société polie eut pour centre principal l' Hdtel de Rambouillet, qui fut une école de bon ton pour les écrivains et les gens du monde qu'elle a rapprochés; l'influence des femmes a eu pour résultat de détourner les écrivains de la grossièreté et du pédantisme et de les exciter à étudier spécialement le coeur humain. La préciosité, qui était en germe à l'Hôtel de Rambouillet, s'est développée dans plusieurs autres salons, celui en particulier de Mme de Scudéry (les Samedis). Au reste, les Précieuses ont rendu quelques bons services à la langue française, à la délicatesse de laquelle elles ont contribué.

« célèbre Hôtel.

De 1610 à 1630 1 environ, lesMteslesplus , · marquants sont Richelieu, le cardinal de la Val~tc, le duc de la Trémoille, le maréchal de Souvré, At·nauld d'Andilly, la princesse Charlotte de Montmorency, M 11• Paulet, la belle lionne, ainsi nommée à cause de la couleur de ses cheveux d'un blond hardi ei, encore que d'origine bourgeeise, très fêtée dans cette réu­ nion aristocratique, à cause de ses talents mondains et de ·son esprit.

Les auteurs de profession que l'on rencontre alors à Rambouillet sont Malherbe, Racan, Gombauld, Conrart, Vau~!as, Chap~Ïain et le cava­ lier Marini, poète napolitain qui va déposer à l'Hôtel le germe de la préciosité.

Cependant l'heure n'est pas encore venue pour Rambouillet de donner presque uniquement dans la littérature~ A cette époque, qui est proprement le règne de Catherine de Vivonne, per­ sonne de grand sens et nullement femme de lettres, l'Hôtel est avant tout un cercle d'honnêtes gens qui causent, se divertissent et s'enseignent mutuellement la politesse de la vie sociale.

C'est de 1630 à 1648 que l'Hôtel de Rambouillet a, jeté son plus vif éclat.

Aux hôtes aristocratiques de la première heure viennent s'ajouter Saint-Evremond, La Rochefoucauld, le duc d'Enghien, le duc de Mon­ tausier, M11•· de Bourbon, la future duchesse de Lon­ gueville, Mm• de Sablé, la princesse de Guéménée; ..parmi les littérateurs, Co!J!_eille, Rotrou, G.

de Scu­ déry, l'abbé Cotin, Sarrasin, Benserade, Ménage, Bal­ zac et les deux rivaux en influence de bel esprit : Go4eau u le nain »,de Ju!ie d'Ang~nnes, et Voiture «l'âme du rond ».Les causeries sérieuses et les diver­ tissements mon~ains sont toujours en honneur à l'Hô­ tel, mais les divertissements purement littéraires et les discussions de métaphysique galante y prennent de plus en plus d'importance : on est sur la pente de l'esprit précieux et plus d'une fois l'on y verse.

C'est le règne de Voiture et surtout de la fille aînée de la marquise, Julie, et de sa sœur Angélique.

C'est le mo- 1.

L'Hôtel ne fut reconstruit complètement qu'en 1617, mail Catherine 7 recevait bien avant cette date.. »

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