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LITTÉRATURE LATINE : L'épopée

Publié le 18/10/2011

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Le choix de ce sujet répond à une esthétique définie : rendre sensible la « finalité « à la fois de l'oeuvre, qui est orientée vers la réalisation de la grandeur romaine, et du déroulement de l'histoire Enée, dont la légende était déjà populaire en Italie à la fin du Ve siècle av. J.-C., · incarne les valeurs essentielles de Rome : d'abord la piété, c'est-à-dire le sens de ce que l'on doit aux dieux, en général aux impératifs moraux; il est prêtre avant d'être homme d'Etat, il est guerrier, mais sans joie, tristement; la guerre est une nécessité, la paix, les relations juridiques et humaines étant l'une des fins de la vie pour les cités et pour les individus.

« Anchise.

Celui-ci lui révèle le mécanisme des destinées humaines, en une vaste vision stolco­ platonici'enne.

Enée arrive enfin en Latium et, avec ses compagnons, bâtit le royaume nou­ veau, appuyé par des colons grecs qui étaient déjà installés sur le site de la Rome future.

Pour s'imposer en Latium, les Troyens doivent soutenir une grande guerre contre certains peu­ ples indigènes , notamment les Rutules, que con­ duit le roi Turnus, nouvel Achille, fils, comme lui, d'une déesse .

Mais ils sont aidés non seu­ lement par les gens de la Rome future (appelée alors Pallantée) mais le peuple étrusque.

L'épo­ pée s'achève sur la victoire d'Enée qui égorge Turnus après un long combat singulier.

Le choix de ce sujet répond à une esthétique définie .

·: rendre sensible la « finalité » à la fois de l'œuvre, qui est orientée vers la réali­ sation de la grandeur romaine, et du déroule­ ment de l'histoire Enée, dont la légende était déjà populaire en' Italie à la fin du v• siècle av.

J.-C., ·incarne les valeurs essentielles de Rome : d'abord la piété, c'est-à-dire le sens de ce que l'on doit aux dieux, en général aux impératifs moraux; il est prêtre avant d'être homme d'Etat, il est guerrier , mais sans joie, tristement; la guerre est une nécessité, la paix, les relations juridiques et humaines étant l'une des fins de la vie pour les cités et pour les individus.

Grâce au mythe du VI• livre (la des­ cente aux Enfers), Virgile peut voyager dans le temps, présenter le futur - la suite de ceux qui firent l'Empire de Rome - et lire l'his­ toire.

A cet égard, il est typiquement romain, Rome étant considérée comme voulue par une Providence qui mène le monde vers plus de justice et de fraternité humaine.

On dit sou­ vent que Virgile est un courtisan, un « propa­ gandiste » du régime impérial qui naît alors, parce qu'il fut l'ami de Mécène , le conseiller d'Auguste, et fut matériellement récompensé pour son activité de poète .

Il semble qu'en réalité Virgile ait aidé ses amis au pouvoir à prendre conscience de la réalité spirihielle du monde romain : le mythe se situe en avant du politique , il n'est pas à sa suite.

Il n'est pas étonnant de trouver , dans les ruines des villes antiques, des vers de l'Enéide griffonnés sur les murs , ce poème résumant l'âme romaine dans toutes ses aspirations.

Dans la dernière partie du Ier siècle, l'in­ fluence de Virgile s'exerce sur des poètes comme Silius ITALICUS , Valerius FLACCUS et STACE; le premier compose une Guerre punique , en 17 li­ vres, écrite en un style « noble », riche en allégories artificielles; le second des Argonauti­ ques (légende de Jason), où apparait, plus en­ core que chez Virgile, l'influence du stolcisme.

Stace a écrit une Thébafde (cycle thébain) et une Achilléide , qui resta inachevée.

OVIDE OVIDE , de Sulmona (43 av.

J.-C., 17 après), plus jeune que Virgile d'une génération, est surtout un poète lyrique; mais il a eu l'ambi­ tion de composer un chef-d'œuvre dans toutes les catégories poétiques existantes.

C'est ainsi qu'il fut amené à écrire des Métamorphoses, où se rassemblent plusieurs directions de la poésie antérieure.

Ces quinze livres, tous con­ servés, se rattachent, d'une part à la poésie scientifique (on cite, parmi ses sources directes l'Ornithogonie, de son aîné direct Licinius Macer, poème sur l'origine assignée par la lé­ gende aux espèces d'oiseaux, œuvre perdue) , et, de l'autre à l'épopée mythologique alexandrine.

Un cadre général est fourni par la doctrine pythagoricienne : les êtres se transforment les uns dans les autres, les âmes animent succes­ sivement plusieurs corps; les Métamorphoses montreront, dans la légende, l'application de ce principe , depuis la création du monde jus­ qu'à la dernière en date des métamorphoses, la mort et la déification de César.

Nous avons tendance, aujourd'hui, à ne voir que le jeu poétique dans ces épisodes plus ou moins adroi­ tement rattachés les uns aux autres; Ovide pa­ raît bien avoir été séduit par cette histoire my­ thique, qui révèle, dans les objets inanimés, rochers, rivières, arbres, plantes de toutes sor­ tes, des âmes enfermées : Niobé, sous forme de roche pleure sur le Sipyle la mort de ses enfants; Narcisse vit toujours dans la fleur qui porte son nom et se mire dans les étangs; la nymphe Echo a conservé la voix; Daphné , en­ racinée dans la terre, offre à Apollon son feuil­ lage pour qu'il s'en couronne, comme Syrinx, devenue roseau , chante sous le baiser de Si­ lène.

Ovide découvre ainsi une « sur-réalité » de l'univers , retrouve les sources mystérieuses de l'animisme.

Les légendes sont rangées selon une véritable chronologie, qui les classe par cycles, chacune étant traitée pour elle-même, comme un drame, et le poète sait faire alter­ ner les différentes formes dramatiques; en même temps, il dégage une sorte de morale, à grands traits, où s'esquisse une sorte de con­ ception de la justice divine : certaine s mé .ta­ morphoses punissent des impies, d'autres sont une forme d'éternité, ce qu'était, pour ses con­ temporains, l'immortalité astrale.

Le ciel lui­ même, ainsi, se peuple d'âmes, et l'on comprend l'intérêt persistant témoigné, au cours du Moyen Age , par les écrivains et les artistes, à cette immense « histoire naturelle » spiritualiste.

Le poète lui-même, exilé par Auguste, en 8 ap.

J.-C., pour une faute inconnue (sans doute la participation à des rites de magie), a mis dans cette épopée beaucoup de sa foi.

LUCAIN Après l'époque augustéenne, et son prolon­ gement dans l'épopée d'Ovide, le problème du genre épique se pose d'une façon aiguë.

Nous avons vu comment il fut résolu par Silius Ita­ licus et les autres .

Mais c'est LUCAIN , le neveu de Sénèque (né le 3 nov.

39, à Cordoue), qui a laissé, pour cette époque, le poème le plus original et le plus justement célèbre.

Enfant prodige, il s'ouvrit les veines à 25 ans, com­ promis, comme son oncle, dans la conjuration de Pison (65 ap.

J.-C.).

Il fut familier de Né­ ron et l'un des poètes de ce cercle jeune et amou-. »

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