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LITTERATURE: Le théâtre romantique

Publié le 26/10/2009

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Une révolution sans lendemain. «Il est bon que le public voie jusqu'à quel point d'égarement peut aller l'esprit humain affranchi de toute règle.« Ainsi s'achevait le rapport du comité de censure autorisant la représentation d'Hernani. A l'époque, cette nouvelle conception théâtrale était effectivement une véritable révolution, dont le «1789« fut la bataille d'Hernani, le 25 février 1830. En 1827 déjà, Victor Hugo, dans la préface de Cromwell (après Stendhal, dans son étude Racine et Shakespeare), fixait l'esprit qui devait animer le théâtre romantique. Il faut «mettre toute la vie dans le drame«, peindre la réalité des hommes et des choses dans sa complexité. Il faut, contrairement à la tragédie classique, se libérer des unités de temps et de lieu. L'action doit être située dans l'époque moderne (XVIe ou XVIIe siècle) et non dans l'Antiquité, dont se soucie peu le spectateur. Le décor, «personnage muet«, selon Hugo, cesse d'être figé. Il change, et les auteurs le décrivent avec minutie. La couleur locale est soigneusement respectée «dans le coeur même de l'oeuvre«. L'unité de ton tragique, chère à la tragédie classique, est bannie. Comme dans la vie, il doit y avoir coexistence des genres, grotesque et sublime, beau et laid, parfois dans le même personnage «car, de même que les plus vulgaires ont maintes fois leurs accès de sublime, les plus élevés paient fréquemment tribut au trivial et au ridicule«. Pour l'expression, le vers deviendra «libre, franc, loyal«; il déplacera la césure; bref, il rompra la monotonie de l'alexandrin et pourra être, selon Victor Hugo, «aussi beau que de la prose«.

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