LITTERATURE: Pierre Loti

Pierre Loti (1850- 1923)   Grand voyageur, Loti a cherché dans l'exotisme l'oubli de la condition humaine. Ses romans au style envoûtant ont fasciné plusieurs générations de lecteurs.  

• De la marine à la littérature.

Né à Rochefort et très tôt attiré par la mer, Loti suivit les cours de l'École navale avant de faire une carrière d'officier de marine, jusqu'au grade de capitaine de vaisseau (1906). Il passa la plus grande partie de son existence à voyager dans le monde entier. Mis à la retraite en 1910, il reprit du service pendant la guerre. Il termina ses jours dans le pays basque. En 1879, il publia son premier roman ; dès lors, le succès ne devait jamais se démentir (il fut élu à l'Académie française en 1891). Ses romans, dont l'intrigue se situe dans les pays lointains qu'il visitait et qui étaient très mal connus à l'époque, touchèrent un vaste public, surtout féminin. Ils narrent mélancoliquement les amours, toujours vouées à l'échec, d'un Français (autoportrait de l'auteur) et d'une jeune indigène, dans un cadre exotique. Les personnages ont peu de consistance, mais le décor est très varié : Turquie (Aziyadé, 1879), Afrique (Le Roman d'un spahi, 1881), Tahiti (Le Mariage de Loti, 1882), Japon (Madame Chrysanthème, 1887), etc. Écrits dans un style fluide, qui berce le lecteur, ils baignent constamment dans une atmosphère de nostalgie, tout comme les récits de voyage (L'Inde sans les Anglais, 1903, La Mort de Philae, 1909). Cette œuvre est quelque peu négligée aujourd'hui, à l'exception des récits consacrés à la vie rude des marins (Mon Frère Yves, 1893, Pêcheur d'Islande, 1886). Loti a laissé aussi quelques ouvrages autobiographiques.