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LITTERATURE ROUMAINE

Publié le 24/10/2011

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Après le reflux des Turcs, qui lèvent le siège de Vienne en 1683, la Transylvanie est reprise par les Hongrois mais l'Autriche s'inquiète, du point de vue religieux, de l'essor qu'ont pris là-bas le calvinisme et le luthéranisme. Du point de vue politique, elle redoute que les Roumains de Transylvanie veuillent s'unir à leurs frères de Moldavie et de Valachie. Ce double souci est à l'origine de la formation de l'Eglise unie c'est-à-dire d'une Eglise qui gardera les rites, la hiérarchie, les institutions de l'orthodoxie, -un clergé séculier marié, notamment - mais qui sera rattachée à Rome du point de vue du dogme et de la soumission à l'autorité du pape. Le clergé orthodoxe de Transylvanie accepte en majorité ce ralliement non sans en espérer un changement de statut à la fois pour lui, il obtiendrait l'égalité des droits avec les pasteurs des autres cultes, et pour le peuple tout entier, qui serait reconnu comme nation à côté des Hongrois et des autres minorités.

« ·saf , par exemple, ou les contes orientaux comme Ha­ lima -les Mille et une Nuits- ou encore les romans d'amour du type de l'Erotocrite, forment, avec les al­ manachs vendus par les colporteurs dans les campa ­ gnes un ensemble de textes qui nourrissent la culture des masses .

Les romances populaires, sentimentales , épiques ou quasi mystiques comme Maître Manole et Mioritsa -offrent une ressource de thèmes littéraires qu'utiliseront les poètes de la renaissance roumaine au XIXe siècle.

LES LATINISTES TRANSYLVAINS Après le reflux des Turcs, qui lèvent le siège de Vienne en 1683, la Transylvanie est reprise par les Hongrois mais l'Autriche s'inquiète, du point de vue religieux, de l'essor qu'ont pris là-bas le calvinisme et le luthéranisme .

Du point de vue politique, elle redoute que les Roumains de Transylvanie veuillent s'unir à leurs frères de Moldavie et de Valachie.

Ce double souci est à l'origine de la formation de c l'Eglise unie •.

c'est-à-dire d'une Eglise qui gardera les rites, la hiérar­ chie, les institutions de l'orthodoxie, -un clergé sécu­ lier marié, notamment -mais qui sera rattachée à Rome du point de vue du dogme et de la soumission à l'autorité du pape.

Le clergé orthodoxe de Transylva ­ nie accepte en majorité ce ralliement non sans en espé ­ rer un changement de statut à la fois pour lui, il ob­ tiendrait l'égalité des droits avec les pasteurs des au­ tres cultes, et pour le peuple tout entier , qui serait .

reconnu comme nation à côté des Hongrois et des au­ tres minorités.

Cette double espérance fut déçue à cause du conser ­ vatisme des Hongrois.

Les revendications politiques et sociales des Roumains de Transylvanie ne seront satis­ faites que bien plus tard.

Quant au calcul politique de J'Autriche, non seulement il échoua mais le résultat se montra contraire à celui qu'on avait escompté : l'Eglise transylvaine devenue catholique envoya ses sé­ minaristes et ses prêtres à Rome .

Là, tous ces intellec­ tuels -entrant en contact avec les antiquités romaines, redécouvrirent l'histoire ancienne de leurs pays, prirent une conscience plus claire de leur c latinité • et du ca­ ractère roman de leur idiome .

Revenu en Transylvanie chacun se faisait l'apôtre de ce « retour aux sources •· C'est ainsi que se constitue l'école dite « latiniste • qui exerça son action dans le domaine du langage, d'abord : la l_angue roumaine étant d'origine latine de­ vait se montrer de plus en plus latine, dans le domaine de la politique ensuite : la population rot~maine de Transylvanie était par ses ancêtres romains, d'une no­ blesse plus ancienne que celle des Hongrois , tard venus en Europe .

D'où une revendication de dignité reconnue , d'où aussi l'affirmation que tous· les Rou­ mains ; de quelque province qu'ils fussent , ne formaient qu'un peuple.

On peut dire, sans crainte de se trom­ per , que la formation de l'Eglise unie de Transylvanie et l'activité des c latinistes • transylvains - Samuel Micu (1745-1806) Gheorghe Shincaï (1754-1816), Petru Maior (1754-1821) qui publièrent les œuvres les plus importantes - ont joué un rôle considérable dans la formation de l'esprit public en Roumanie et aussi dans la genèse de la nation roumaine unifiée.

LA« RENAISSANCE ROUMAINE» La formule est admise mais elle appelle des réserve s.

D 'abord, cette «renaissance »- là n'a pas été précé­ dée d'un Moyen Age, comme en Occident, et puis elle a coïncidé avec le romantisme, l'étape du classicisme ayant été brOlée.

Il conviendrait de dire : « naissance d'une littérature • si l'on ne craignait d'être taxé de mépris injustifié envers les auteurs des siècles précé­ dents.

La dynastie des Vacarescu ouvre, par tradition, le chapitre inaugural des lettres roumaines modernes et l'on présente le père, Ienakhitsa (1740-1798) comme le fondateur du lyrisme roumain, un lyrisme un peu grêle, inspiré des poètes néo-grecs .

Même tendance chez ses deux fils Alecu et Nicolae, mais Iancu, fils d'Al ecu (1791-1863), imite avec bonheur les Italiens et les Allemands et compose des ballades de qualité.

Cependant les pays roumains sont pris bientôt dans la tourmente qui agite l'Est et le Sud-Est européen à partir de l'équipée d'Ypsilanti et la littérature rou­ maine porte, dès ses débuts, la marque de ces grands bouleversements.

La révolution de 1848 trouve là-bas des échos et suscite un état d'esprit défini en roumain par l'adjectif pashoptist .

-que l'on pourrait traduire par c quarante huitard t, sauf qu'il n'a pas la même nuance péjorative que le mot français.

Au contraire.

le « pashoptisme • est un ensemble de doctrine, de pro­ grammes et aussi d'attitudes actives qui gravitent au­ tour des idées de libéralisme, de justice sociale, d'unité nationale .

La littérature roumaine est alors combat­ tante et les écrivains se doublent de militants , tel Gheorghe Lazar (1779-1823) qui fonda , à Bucarest, la première école où l'enseignement fOt donné en rou­ main -dans toutes les autres il était donné en grec - tel aussi son disciple et successeur à la tête de l'école roumaine, lon Eliade Radulescu (1802-1872).

Romanti­ que, il traduisit Lamartine et publia une « Elégie sur les ruines de Targovishte • (1836), son chef-d' œuvre avec « Le Sylphe • (1843), Eliade Radulescu voulait que le roumain se laissât influencer par l'italien .

Ses initia­ tives et recommandations échouèrent et c'est le fran­ çais qui pendant tout le siècle et jusqu 'à nos jo urs marqua la langue ro umaine notamment du point de vue de la néologie .

A signaler en Moldavie cette fois, l'activité de Gheorghe Asachi, poète lyrique et auteur de récits his­ toriques .

Son mérite principal fut d'avoir publié la pre­ mière revue en roumain « L'abeille roumaine » en 1829, d'avoir ouvert, à l'instar de Ion Heliade Radulescu en Valachie , une école roumaine à Iashi, près de la fa­ meuse église des Trois Hiérarques et d'avoir enfin créé, dans la même ville, un théâtre roumain.

Il traduisit bon nombre de pièces étrangères mais composa lui­ même la première qui fut jouée : une idylle pastorale intitulée t M yrtil et Ch/~ 1 LES TALENTS ORIGINAUX Cependant l'école romantique roumaine est bientôt illustrée par des auteurs qui ne sont pas sans mérite, tel V asile Carlova (1809-1831), poète sensible et lamar-. »

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