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Littérature subversive à la Renaissance

Publié le 18/08/2012

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« De la même façon, un moine (je veux parler de ces moines oisifs) ne laboure, comme le paysan, ne défend pas le pays, comme l'homme de guerre, ne guérit les malades comme le médecin, ne prêche ni n’instruit le peuple, comme le bon docteur évangélique ou le pédagogue, n’assure pas les aises et les besoins de la collectivité comme le marchand. C'est pourquoi ils sont raillés et détestés par tous.  - Sans doute, dit Grandgousier, mais ils prient Dieu pour nous.  -Nullement, répondit Gargantua. Tout ce qu’ils font, c’est de déranger tout le voisinage à force de faire tintinnabuler leurs cloches. « (Gargantua 315)  Ici, il est clair qu’une voix est privilégiée par Rabelais, celle de la critique des pratiques religieuses désuète. D’autre mélange de voix se veulent moins critique et tout simplement plus humoristique et railleur, comme la série de livres au titre parodié dans Pantagruel au chapitre 7. De l’art de pété élégamment en société. Le dialogisme se joue également d’un chapitre à l’autre. Étant composé de multiples vignettes, sautant souvent du coq à l’âne, le ton et la voix peuvent changer radicalement selon les chapitre. Par exemple, celui des titre parodié est suivit d’une lettre de Gargantua à son fils. Construite impeccablement comme une pure déclaration humaniste et religieuse, elle traite du rôle de la conscience, de la connaissance et de la foi, sans aucune trace de parodie. Ce chapitre est suivi de la rencontre de Pantagruel avec Panurge, rencontre complètement éclatée et polyphonique, ce dernier s’adressant à Pantagruel en une dizaine de langue. 

« le renversement de sa Fortune à la page 37 : « Tout ce que j'ai fait de bien à toujours été pour moi une source de malédictions, et je n'ai été élevé au comble de lagrandeur que pour tomber dans le plus horrible précipice de l'infortune.

Si j'eusse été méchant, comme tant d'autre, je serais heureux comme eux.

» Toutes cesépreuves se jouent comme un anti-carnaval en fait, le héros cherchant tant bien que mal sa place dans le monde officiel qui ne le fait que souffrir.

Ce conte renfermemalgré tout une fin heureuse, ou sont punis les mauvais rois et ou Zadig, en homme juste, devient bon roi de Babylone.

Sa gouvernance utopique ressemble bien aumicrocosme inversé de la culture populaire : « L'Empire jouit de la paix, de la gloire et de l'abondance : ce fut le plus beau siècle de la Terre ; elle était gouvernée parla justice et par l'amour.

» (p.91)Ensuite, vient le grotesque qui est étroitement liée à la notion de carnavalesque.

Ce terme exprime autant l'abondance matérielle que la fertilité.

Un écrit grotesqueinsistera sur les partie dites inférieures de l'anatomie humaine, sur les diverses fonction biologiques qui y sont associées, digestion, excrétion reproduction, etvalorisera les protubérances corporelles, en interaction constante avec l'extérieur.

C'est effectivement le cas avec Gargantua et Pantagruel, personnages gigantesques,abondant, semblant pouvoir avaler l'univers et en créer un autre.

Dans le grotesque, le corps est, en fait, lié à l'univers et ne se retrouve pas seulement réduit à sesfonctions biologiques.

En opposition avec les idées de l'ordre établie, qui compartimente tout, le corps est ici cosmique, en constant renouvellement, en métamorphoseperpétuelle.

L'abondance et la fertilité sont extrêmement liées dans l'œuvre de Rabelais, particulièrement dans l'épisode des naissances.

Celle de Pantagruel, précédéd'une procession de mulets, chameaux et dromadaires, transportant d'abondantes provisions, en est un bon exemple.

En effet, cette naissance est associée aurenouveau, puisqu'à partir de ce moment, la vague de chaleur qui sévissait sur le pays cesse.

Gargantua nait lui aussi dans l'abondance et l'étrangeté, puisque sa mèrese gave de trippes juste avant de mettre bat et Gargantua se fraye un chemin jusqu'à l'oreille pour s'en extraire.

De plus, avec le grotesque, l'échelle du haut et du basest inversée.

Ainsi, une renaissance se vivra par une descente plutôt que par une élévation.

La descente du narrateur Alcofribas dans la gueule de Gargantua illustrebien, à la fois cette renaissance par un monde souterrain et également le corps cosmique, associé au grotesque, contenant d'autre univers.

À l'écrit, le grotesque semanifeste sous la forme du langage de la foire, que Rabelais utilise abondamment dans son œuvre.

C'est une manière d'intégrer la voix du peuple, en l'opposant à deslangages plus savants, créant ainsi un dynamisme entre différente voix dans le texte.Cette polyphonie textuelle, l'interaction entre les voix et l'interprétation qu'en fait le lecteur est connue sous le nom de dialogisme et fait partie intégrante ducarnavalesque puisque cette notion oppose la voix de la culture populaire à la culture officielle.

Un écrit produit pour ou par la culture officielle serait plutôtmonologique, standard et étoufferait tout discours autre que le sien, tandis qu'ici, avec Rabelais et Voltaire, de multiples voix se confrontent, opposant les intérêts etles valeurs qui y sont associées.

Dans Zadig, entre autre, s'oppose le discours des superstitions et des préjugés, à celui des nouveaux penseurs, prônant la raison et lefondement, ironisant le premier discours.

Aussi, celui d'un obscurantisme religieux à une vision plus libre et philosophique de la vie, n'excluant tout de même pasDieu, mais revenant simplement à une foi plus humaniste.

Le dialogisme chez Rabelais est une toute autre histoire.

Les différentes voix abondent et sont très souventparodiés dans son œuvre, la rendant riche et complexe.

Le fameux prologue de Gargantua en est un bon exemple.

S'adressant en langue populaire aux buveurs et auxgens atteints de syphilis, tout en confrontant à cet univers carnavalesque des références à plusieurs écrits de la Grèce antique, Rabelais mélange le haut et le bas,donnant dès le départ, un aperçu de la complexité de son œuvre.

Certains dialogues sont également très bien construits par rapport à l'enchevêtrement de différentesvoix et points de vue.

« De la même façon, un moine (je veux parler de ces moines oisifs) ne laboure, comme le paysan, ne défend pas le pays, comme l'homme de guerre, ne guérit lesmalades comme le médecin, ne prêche ni n'instruit le peuple, comme le bon docteur évangélique ou le pédagogue, n'assure pas les aises et les besoins de la collectivitécomme le marchand.

C'est pourquoi ils sont raillés et détestés par tous.- Sans doute, dit Grandgousier, mais ils prient Dieu pour nous.-Nullement, répondit Gargantua.

Tout ce qu'ils font, c'est de déranger tout le voisinage à force de faire tintinnabuler leurs cloches.

» (Gargantua 315)Ici, il est clair qu'une voix est privilégiée par Rabelais, celle de la critique des pratiques religieuses désuète.

D'autre mélange de voix se veulent moins critique et toutsimplement plus humoristique et railleur, comme la série de livres au titre parodié dans Pantagruel au chapitre 7.

De l'art de pété élégamment en société.

Ledialogisme se joue également d'un chapitre à l'autre.

Étant composé de multiples vignettes, sautant souvent du coq à l'âne, le ton et la voix peuvent changerradicalement selon les chapitre.

Par exemple, celui des titre parodié est suivit d'une lettre de Gargantua à son fils.

Construite impeccablement comme une puredéclaration humaniste et religieuse, elle traite du rôle de la conscience, de la connaissance et de la foi, sans aucune trace de parodie.

Ce chapitre est suivi de larencontre de Pantagruel avec Panurge, rencontre complètement éclatée et polyphonique, ce dernier s'adressant à Pantagruel en une dizaine de langue.En résumé, c'est surtout grâce à la notion de carnavalesque, ou s'oppose culture populaire et culture officielle que l'on peut le mieux voir de quel manière Rabelais etVoltaire critique l'ordre établi. En dernier lieu, ces écrits subversifs que sont Gargantua, Pantagruel et Zadig, en plus d'élaborer, par divers moyens, une critique des institutions, proposentégalement, en contrepartie, leurs idéaux et solutionsPour ce qui est de Rabelais, il semble avoir chez lui un soucie d'égalité et le désir d'une collectivité agissant comme un seul corps.

Cela est présenter, comme nousl'avons vu, sous la forme d'une utopie du nom de Thélème à la fin du roman Gargantua.

L'importance de la culture et de l'éducation, s'opposant à l'obscurantisme etaux superstitions est également bien illustrée dans ces deux œuvres par le parcours grandiose de chaque géant.Enfin, chez Voltaire, ce sont des idéaux de progrès, de justice et de liberté qui transparaissent du conte philosophique Zadig, dans le triomphe d'un roi juste et lapunition des mauvais rois. Pour conclure, il est évident que ce n'est pas avec autant de liberté qu'aujourd'hui que les auteurs de la Renaissance ont pu critiquer les institutions en place.

Que cesoit par l'entremise d'un roman polyphonique parodiant de nombreux genres littéraires médiévaux, et mêlant des éléments comiques et sérieux, ou à la manière d'unconte oriental ou se camoufle en fait un conte philosophique très critique, Rabelais et Voltaire ont su utiliser leur talent au service de la population, prônant unesociété plus juste et égalitaire.

En ce sens, il serait tout de même intéressant d'étudier l'influence directe de ces écrits sur la population de l'époque.

Je me demandepersonnellement à quel point Gargantua et Pantagruel ont été accessible, étant donné leur complexité, à la population en général, et si les lecteurs, à l'époque deVoltaire ont saisi le double sens camouflé dans son conte philosophique.. »

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