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LITTERATURE: Tristan Corbière

Publié le 26/10/2009

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Parmi ceux que Verlaine a qualifiés de poètes maudits, aucun ne mérite mieux cette épithète que Tristan Corbière, dont la brève existence fut marquée dès l'enfance par la souffrance et la maladie.  Le spectre de la mort. Edouard Joachim, dit Tristan Corbière, était le fils d'Edouard Corbière (1793-1875), marin, journaliste et écrivain, dont le roman Le Négrier avait été un grand succès. Né près de Morlaix, en Bretagne, Tristan était de santé déficiente; il eut une première crise de rhumatisme à 15 ans déjà, les premiers symptômes de la tuberculose à 17 ans, ce qui l'empêcha de terminer ses études secondaires. Installé à Roscoff à partir de 1863, il y mena une vie de lecture et de rêverie, et composa ses premiers poèmes. Son comportement excentrique scandalisait les "bourgeois", et son aspect émacié le fit surnommer "An Ankou" (le spectre de la mort). Il s'éprit d'une actrice italienne de passage et alla la rejoindre à Paris (1872), vivant à Montparnasse et côtoyant la bohème des artistes et des filles. En 1873, il publia à compte d'auteur son unique ouvrage, Les Amours jaunes, qui passa totalement inaperçu. Sa santé ne cessa d'empirer. Après un dernier séjour à Roscoff, il mourut à Paris, rongé par la tuberculose. Comme ce fut le cas pour Mallarmé, son nom fut tiré de l'ombre en 1884 par Verlaine, qui lui consacra la première partie de ses Poètes maudits, et par Huysmans dans A Rebours.

« Tristan Corbière (1845-1875) Les critiques et les auteurs d'anthologies ont longtemps fait de ce Breton un spécialiste de «marines» et de «pardons»; il a fallu attendre les dernières décennies pour qu'on le reconnaisse vrai poète: Tristan Corbière est avant tout ce jeune homme qui n'ayant guère plus de vingt ans, déclarait, aux environs de 1870, à un ami peintre : «On ne doit pas peindre ce qu'on voit; il faut peindre uniquement ce qu'on n'a jamais vu et ce qu'on ne verra jamais.

» C'était l'époque où Lautréamont et Rimbaud, de leur côté, méditaient une révolution totale, dans le domaine poétique et ailleurs.

Comme les autres «poètes maudits» (Verlaine, 1883).

il fait partie de cette génération qui, marquée par le romantisme, réagit contre lui avec violence.

En réalité, ce n'est pas l'esprit du« romantisme éternel» qu'il refuse; c'en est un certain avatar français caractérisé par un lyrisme indiscret, une éloquence verbeuse, une complaisance satisfaite pour ses propres faiblesses, une religiosité conventionnelle, le goût de la gloire à tout prix.

Aux Chateaubriand, Musset.

Lamartine («Inventeur de la larme écrite»), Hugo («garde national épique»), Corbière opposera sa pudeur, un langage haché, l'humour noir, l'athéisme, beaucoup de mépris pour la «littérature».

Il pose à l'antiromantique; mais sous les sarcasmes de l'ironie se devinent un mal à l'âme, une tendresse, une inquiétude qui font plutôt de lui un romantique à l'envers.

Son dandysme. »

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