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L'oeuvre de Compton-Burnett

Publié le 21/04/2012

Extrait du document

ROMANS

 

DOLORES (1911)

PASTORS AND MASTERS (1925) Pasteurs et maîtres

BROTHERS AND SISTERS (1929) Frères et sœurs

MEN AND WIVES (1931)

DES HOMMES ET DES FEMMES (1957)

MORE WOMEN THAN MEN (1933)

PLUS DE FEMMES QUE D'HOMMES (1950)

A HOUSE AND ITS HEAD (1935)

UNE FAMILLE ET SON CHEF (1954)

DAUGHTERS AND SONS (1937)

LES PONSONBY (1947)

A FAMILY AND A FORTUNE (1939) Une famille et une fortune

PARENTS AND CHILDREN (1941) Parents et enfants

ELDERS AND BETTERS (1944)

LES VERTUEUX AINÉS (1949)

MANSERVANT AND MAIDSERVANT (1947) Valet et femme de chambre

TWO WORLDS AND THEIR WAYS (1949) Deux mondes et leurs façons

DARKNESS AND DAY (1951) Ténèbres et jour

THE PRESENT AND THE PAST (1953) Le Présent et le Passé

MOTHER AND SON (1955) Mère et fils

A FATHER AND HIS FATE (1957) Un père et son destin

A HERITAGE AND ITS HISTORY (1959) Un héritage et son histoire

THE MIGHTY AND THEIR FALL (1961) Les Puissants et leur chute

« ,.--- ' i i Le véritable sujet de ces livres est double : les gens d'abord et la manière dont ils usent de leur terrible pouvoir les uns sur les autres et ensuite, avec cette force d'aliénation qui est l'essence de l'esprit, les liens de parenté qui existent entre les sentiments et les actions d'une part, et d'autre part, les pensées et les mots qui tentent (toujours plus ou moins en vain) soit de les gouverner, soit simplement de suivre leur trace.

Cette double sensibilité, à la fois à l'émotion humaine universelle et aux extravagances, ambiguïtés et disproportions inséparables de son expression, place lvy Compton-Burnett parmi les plus complexes, les plus subtils et aussi les plus généreux écrivains tragi-comiques.

Bien que, ou peut-être parce qu'elle ne semble pas avoir de convictions religieuses ou méta­ physiques, son œuvre est éclairée par une constante préoccupation d'ordre moral qui jamais n'étincelle ni ne vacille.

Bien qu'elles ne soient nulle part réellement définies, et bien que les récom­ penses et les châtiments derniers ne présentent pas un caractère de réalité ou d'intérêt pour un esprit stoïque comme le sien, les notions de bien et de mal apparaissent dans chaque page avec le maximum de solidité et de rigueur.

Les valeurs demeurent implicites mais fermes.

L'élément variable, distrayant, réside dans le rapport qui existe entre chaque mot, chaque aspiration et ces invisibles critères, lorsque chaque impulsion humaine se trouve liée d'une façon complexe dans les deux cas et au bien et au mal, et que mots et pensées embrouillent et compliquent chaque issue dès qu'elle se présente.

Pour traduire son complexe sujet, Ivy Compton-Burnett a mis au point un style d'une concentration et d'une souplesse tellement particulières qu'il arrive à former une sorte de langage personnel- langage qui est cependant accessible à quiconque apprécie la haute comédie.

«Je ne peux pas vous dire pourquoi j'écris ainsi, a-t-elle dit, car je ne le sais pas.

J'ai même essayé de ne pas le faire mais suis bientôt retombée dans ma propre manière.

» C'est moins un style qu'une VOlX.

Les romans sont presque entièrement menés en dialogue; narration, description et exposi­ tion en sont pratiquement absents.

Ces livres pourraient être joués (et ils l'ont d'ailleurs été au Troisième Programme de la B.B.C.) comme de simples pièces de théâtre; sans presque aucune modification.

Tout ce qui n'est pas parfaitement nécessaire est éliminé du vocabulaire et de la syntaxe, mais dans ce qui demeure, chaque effet verbal est à la fois exact, précis et complexe, de sorte que plus un mot est approprié, plus son effet est saisissant et plus il devient amusant et ironique dans son contexte.

Tous les personnages, y compris les enfants, pèsent minutieusement leurs mots, sauf quand ces personnages sont eux-mêmes stupides ou qu'ils se veulent délibérément faux.

Chaque phrase constitue un travail de précision ou bien une tentative pour échapper à cette précision.

Le contenu du dialogue varie entre ce que les personnages disent réellement et ce qu'ils auraient pu dire, et entre ce qu'ils pourraient vraiment eux-mêmes penser et ce qui pourrait éventuellement se penser dans leur situation.

Les gens peuvent parler d'une façon réaliste ou non réaliste, suivant le cas, en évoluant librement de l'une à l'autre comme dans la tragédie élizabé­ thaine.

Aucune formule ne saurait contenir tous les divers rapports qui existent dans ces romans entre ce qui se présente comme dialogue et les pensées et sentiments sous-jacents.

Il est évident que le style d'lvy Compton-Burnett, comme il en va pour tous les grands artistes créateurs, doit être admiré plutôt qu'imité.

Elle n'a elle-même rien imité, ni le monde, ni ses prédécesseurs, bien que, comme tous les vrais novateurs, elle soit redevable à la grande tradition dont elle est issue et dans laquelle on lui concède déjà une place indiscutable.

Plutôt que ses propres contemporains, c'est à Jane Austen, George Eliot, Dickens et Henry James qu'elle ressemble, dans la mesure où elle ressemble à quelqu'un.

Cette remarque qu'elle a fait sur elle­ même et Jane Austen peut résumer le problème : «Je ne pense pas que mes livres présentent vraiment une ressemblance avec les siens.

Il existe peut-être une ressemblance entre nos deux esprits.

>>. »

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