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LOUIS DE BONALD

Publié le 30/03/2012

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L'homme.

La vie de Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald, comporte plus de situations typiques que d'anecdotes piquantes. Né à Millau, dans le Rouergue, élève des Oratoriens de Juilly, mousquetaire du roi, nommé maire de Millau (1785), il fait partie de cette petite noblesse provinciale, autant de "robe« que d'épée plutôt ouverte aux réformes politiques. Aussi accueille-t-il avec satisfaction les nouvelles parisiennes de 1789 et se voit-il confirmé dans ses tâches de maire, puis élu président de l'assemblée départementale, grâce à une réelle popularité. Sa rupture d'avec le nouvel ordre date de la Constitution civile du clergé (1790). Fait notable : les motifs en sont plus religieux que politiques. Après la démission, l'émigration, la retraite, la dure vie d'émigré en Suisse. Dans la solitude il compose son ouvrage fondamental, La Théorie du pouvoir politique et religieux (1796), mis au pilon sous le Directoire. Le livre est tout de même lu par Fontanes, La Harpe, Chateaubriand, Sieyès et... Bonaparte.

« 162 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE faire partie du premier Grand Conseil de l'Université (1810).

Sous la Restauration, considéré comme l'oracle des ultra-royalistes, il rencontre plus de déférence que de faveur politique.

Nommé pair de France et académicien, il ne reçoit qu'un seul poste ingrat : la présidence du Comité de surveillance de la presse (1827).

Avec la chute de Charles X (1830) s'achève la carrière politique de Bonald.

Retiré ..

dans ses rochers,,, il boude la monarchie de Juillet, pour­ suit son œuvre écrite mais il ne peut la publier (d'où d'abondants inédits).

Homme de solitude autant que lutteur acharné et ce jusqu'à la fin de sa vie (1840), Louis de Bonald, par les voies de l'amitié person­ nelle et de la collaboration littéraire, aura néanmoins marqué des esprits tels que Haller, Lamartine et le jeune de Lamennais.

Le penseur social.

Louis de Bonald peut-il être considéré comme le premier des sociologues modernes ? Il n'a pas parlé de " sociologie " mais de " science de la société " ; Auguste Comte n'hésite pas à reconnaître à ce sujet l'influence bonaldienne.

En effet, Bonald Invente la notion d'homme social.

Dans quel esprit? Un esprit à la fois polémique et constructeur.

Le polémiste prend à partie Rousseau, Voltaire, les Encyclopé­ distes, les écrivains révolutionnaires, mais aussi les hommes de la Réforme (Luther, Calvin).

Il les amal­ game dans un seul système révolutionnaire et leur reproche d'avoir défait l'organisme social -indis­ solublement monarchique et religieux - en une masse d'individus sans consistance.

Il leur reproche ensuite d'avoir relié les hommes uniquement par un pacte dit ..

social"· A ses yeux, au contraire, l'homme est enraciné dans la vie sociale, il est " social ". »

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