Devoir de Philosophie

Lucien

Publié le 04/06/2019

Extrait du document

Lucien (lat. Lucianus, gr. Loukianos, v. 115 - après 180 apr. J.-C.). Né à Sa-mosate sur l’Euphrate en Syrie, auteur (en grec) de plus de quatre-vingts ouvrages en prose de formes diverses, essais, discours, lettres dialogues et histoires, la plupart de ton satirique. Sa langue maternelle était le syriaque, mais il reçut une bonne formation rhétorique grecque et devint d’abord avocat, puis, comme beaucoup de ses contemporains, conférencier itinérant, bien qu’il ait été satiriste plus que sophiste (voir SOPHISTIQUE, SECONDE). Les détails de sa vie ne sont connus que par ses propres œuvres; aucun contemporain ou successeur immédiat ne le mentionne. Il a voyagé en Asie, en Grèce, en Italie et en Gaule, mais, parvenu à l’âge mûr, il s’installa à Athènes et abandonna la rhétorique pour la philosophie. C’est peut-être après cela qu’il se mit à écrire des dialogues, forme (répandue depuis Platon) qui le rendit célèbre; mais il est difficile de dater ses œuvres avec cer

 

titude. Ses écrits étaient influencés par l’Ancienne Comédie (voir comédie 1, 3), les dialogues de Platon et surtout les satires du cynique Ménippe*, et il ne cesse, avec un humour cinglant* de dénoncer les folies de son temps. A la fin de sa vie il fut nommé à un poste mineur dans l’administration romaine d’Égypte.

 

1. Parmi ses écrits concernant des sujets littéraires ou quasiment philosophiques, on compte les suivants : 1. Le Songe ou La Vie de Lucien (Somnium ou Vita Lucianï), un chapitre de sa vie où il raconte comment il abandonna la sculpture (à laquelle ses parents le destinaient) pour l’étude; II. Nigrinos, qui contient une intéressante description de la paix et de la simplicité de l’Athènes de son temps, opposée à la vie turbulente et luxueuse de Rome; ni. À celui qui m’a dit: «tu es un Promé-thée dans tes discours» (Ad eum qui dixerat, «Prometheus es in verbis») où il décrit la nature de ses satires, un mélange de comédie et de dialogue platonicien ; iv. Comment il faut écrire P histoire (De historia conscribenda), une amusante critique des exagérations des historiens contemporains, suivie d’un exposé pertinent sur les qualités nécessaires à une histoire et à un historien; v. Demonax, sur le caractère de ce philosophe cynique, maître de Lucien, loué pour son austère vertu ; vi. Imagines (Eikones), un dialogue qui comporte d’intéressantes références aux principales œuvres de certains grands artistes grecs, Phidias, Praxitèle, Polygnote et Apelle; vu. L'Histoire vraie ( Verae Historiae), parodie des récits de voyage, y compris de L'Odyssée d’Homère et des Indica de Ctésias*, où Lucien commence par affirmer qu’il ne dit la vérité que lorsqu’il dit que tout est mensonge. Les aventures racontées dans cet ouvrage sont à la fois extravagantes et in

« génieuses, comportant un voyage dans la Lune et aux îles des Bienheureux, où les voyageurs rencontrent Homère et l'entendent condamner ses critiques et expliquer, entre autres choses, qu'il a commencé L 'Jliade par la colère d'Achille au hasard, sans avoir de plan préconçu.

Lorsque les voyageurs arri­ vent aux Enfers, ils y rencontrent Hé­ rodote et Ctésias de Cnide payant le prix de leurs faussetés.

Rabelais au xv1< siècle tout comme Jonathan Swift au xv1u•, ont puisé leur inspiration dans cette œuvre.

2.

Les dialogues satiriques de Lu­ cien sont nombreux et avec ses récits fantastiques forment la partie la plus caractéristique de son œuvre, montrant son esprit et son inventivité autant que sa haine de l'affectation, de l'hypocri­ sie et du fanatisme, surtout en matière de religion ou de philosophie.

Parmi les dialogues les plus connus, on compte les suivants: 1.

Dialogues des dieux (Deorum Dialogi) et Dialogues marins (Marinorum Dialogi), courts dialogues qui tournent les mythes en dérision, par exemple la naissance d'Athéna, les amours d'Apollon, le ju­ gement de Pâris et l'histoire de Poly­ phème et Galatée.

11.

Dialogues des morts (Mortuorum Dialogl), courts dialogues qui ont lieu aux Enfers, avec pour interlocuteurs des personnages comme Pluton, Hermès, Charon, Mé­ nippe, Diogène, Héraclès, Alexandre le Grand et Achille.

La mort fait appa­ raître la vanité et la prétention des vi­ vants (y compris celle des arguments philosophiques) et met en échec les in­ trigues des héritiers pleins d'espoirs.

L'ironie, aux dépens de toute l'huma­ nité, est amère, teintée de mélancolie et de résignation.

111.

Ménippe (ou la Nékyomancie); Ménippe, le philo­ sophe cynique, exaspéré par les contra­ dictions de la philosophie, visite les Enfers pour consulter Tirésias sur la meilleure façon de mener sa vie et s'entend répondre simplement de faire, avec le sourire et sans rien prendre trop au sérieux, ce qu'il a à faire.

Des thèmes semblables sont traités dans le Charon, où Charon, le passeur des En­ fers, vient sur terre visiter le monde des vivants pour voir à quoi ressemble la vie et ce que les hommes pleurent quand ils montent sur son navire (c.-à-d.

la vie vue du point de vue de la mort);, c'est le plus poétique des dia­ logues, de Lucien, où il compare les cités à des ruches attaquées par des guêpes et les vies humaines à des bulles.

Le tout est un tableau de la mesquinerie humaine; Charon lui même note que «cela est tout à fait ri­ sible».

IV.

Kataplous («l'arrivée aux Enfers », ou le Tyran) décrit un groupe de marts et leur comportement sur le navire qui les mène aux Enfers.

Seul le savetier Micyllos accepte avec em­ pressem ent sa convocation aux Enfers.

v.

Le Songe ou le Coq concerne à nou­ veau le savetier Micyllos; il menace de tuer un coq qui l'a réveillé alors qu'il faisait un rêve heureux où il était riche.

ile coq s'avère être une réincar­ nation de Pythagore (auparavant il avait été Aspasie*) et démontre que Micyllos est beaucoup plus heureux que bien des riches.

Pour le prouver, Micyllos et le coq, rendus invisibles grâce aux plumes magiques de celui­ ci, vont visiter la demeure de plusieurs hommes riches et en découvrent les misères et les vices.

VI.

Les Sectes à l'encan (Vit arum auctio ), texte amu­ sant où les chefs des différentes sectes philosophiques sont mis en vente, Her­ mès menant les enchères : Diogène le Cynique*, pratique comme chien de garde, est enlevé, pour deux oboles ; Héraclite est invendable; Socrate (ap­ paremment assimilé à la philosophie platonicienne), après avoir été tourné en ridicule, atteint le prix énorme de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles