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MALET Léon, dit Léo : sa vie et son oeuvre

Publié le 26/11/2018

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MALET Léon, dit Léo (né en 1909). Poète et romancier, né à Montpellier. Orphelin très tôt, il est élevé par un grand-père ouvrier qui le pousse à lire. Il est rapidement attiré par l’écriture puis par l’anarchie et à seize ans monte à Paris, où, pour vivre, il va tâter d’une multitude de petits métiers et côtoyer ainsi une humanité hétéroclite et pittoresque qu’il utilisera dans ses romans. Vers 1930, il découvre le surréalisme et rencontre Breton. Intégré dans le groupe surréaliste, il participera à toutes ses activités jusqu’à la guerre. De cette période, il faut retenir d’une part ses inventions plastiques (le « décollage » d’affiches et les « objets reflets », évoqués dans son poème « Miroir »), et une œuvre poétique trop peu connue : Ne pas voir plus loin que le bout de son sexe (1936), J'arbre comme cadavre (1937), Vie et survie du vampire (1939), Hurle à la vie (1940), le Frère de Lacenaire (1943) et autres textes rassemblés pour la première fois en 1975.

 

Textes automatiques, poèmes en vers ou en prose, parfois aussi brefs que des haïkaïs, servent de tremplin à une plongée dans un univers nostalgique et angoissé, traversé d’éclats libertaires et empli d’un érotisme fantasmatique, nocturne et désolé. Les thèmes récurrents du vampire, de la nécrophilie, des sous-vêtements féminins ou du sex-appeal des actrices, du meurtre et de l’asphyxie sous-tendent l’idée d’un désir inassouvi et impossible, qui ne peut que se dissoudre dans le sommeil ou dans la tentation doucereuse de la mort. Cette œuvre poétique, quoique mince, forme un ensemble lyrique et simple, d’une délicatesse troublante.

 

En 1941, on lui propose d’écrire des romans policiers « américains », sous pseudonyme, la France étant privée alors de ce genre en vogue. Devant le succès, Malet décide d’écrire un roman policier français, signé de son nom, mais qui resterait plus proche de Dashiell Hammett que de Gaston Leroux. 

« abandon à cet automatisme qui ouvre aux rencontres du hasard et dirige son action.

Comment s'étonner alors de son amour pour Paris, ses ruelles et ses passages ouverts sur Je quotidien et Je mystérieux où il se révèle, comme Nadja, «à portée d'interrogation des êtres»? Ainsi Burma s'affirme-t-il comme noyau vital de tous les évé­ nements et de tous les signes puisqu'en même temps il les attire, les rassemble dans l'histoire et leur donne vie par son discours.

Tl s'avère donc quasi impossible de découvrir, hors Burma, Je ou les coupables, malgré la logique de l'intrigue.

Cette rupture discrète et pourtant profonde avec le roman-problème est encore accentuée par la narration à la première personne, extérieure et descriptive, par une utilisation sans tapage de l'argot et par le sens de 1' âpreté de la vie.

Le vrai mystère, caché sous la désinvolture, devient celui du rouge et du noir, de l'amour et de la mort, non du meurtre.

Les cadavres sur lesquels bute Burma sont aussi les signes d'une énigme hors de sa portée tandis que 1' érotisme, fortement teinté de fétichisme, fait la part belle à tout ce qui dévoile partiellement mais cache l'essentiel.

Rien d'emphatique, d'insistant dans cette anxiété distillée, au rebours de nombre de thrillers, mais la sourde plainte des hommes aux prises avec un monde dur, éclairé spasmodiquement par le désir, celui des années 30 à 50, et qui rejoint par là son œuvre poétique.

Tl faut suivre Burma dans les Nouveaux Mystères de Paris (1954-1959, 15 vol.), hom­ mage empreint d'humour à une ville pleine de « souve­ nirs sanglants, voluptueux et sordides>>.

[Voir aussi ROMAN POLICIER].

BIBLIOGRAPHIE Enigmatika, no 18 (revue de l'ouvroir de, littérature policière potentielle) dirigée par J.

Baudou, Paris, Ed.

de la Bu tte aux Cailles, 1982.

On trouv era une bibliographie extrêmement riche ainsi qu'une bio gr ap hie et une filmographie dans les Œuvres complètes de Léo Malet, éd.

F.

Lacassin, Laff on t, « B ou quins », 1985-1989, 5 vol.

La Butte aux Cailles réédite les Poèmes sur­ réalistes, augmenté de 4 poèmes de 1983 (1983); v.

aussi les Cahiers du silence, Kesselring, !989.. »

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