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MANCHETTE Jean-Patrick : sa vie et son oeuvre

Publié le 24/11/2018

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MANCHETTE Jean-Patrick (né en 1942). Cet universitaire a commencé par traduire des récits américains (policiers, science-fiction) avant d’écrire lui-même, à partir de 1971, des romans noirs qui lui valent une place privilégiée parmi les auteurs de sa génération. Phénomène littéraire et sociologique, le genre policier, après la crise de 1968, semble le plus apte à manifester le scandale du quotidien, à traduire les aspirations nouvelles. Résolument moderniste, le roman noir de Manchette tire à vue sur les hommes, les idées et l’histoire, sur le genre aussi par le déploiement d’une écriture rigoureuse, protéiforme, soucieuse de son expression.

 

En effet, sur la base d’arguments délibérément conventionnels, il structure son récit par un jeu de correspondances, qui font éclater le sujet, sans jamais attenter à la fonction première de divertissement. On peut trouver son content dans ces intrigues socio-politiques, développées par une narration rapide, assez sèche, où ne manquent ni la violence ni l’humour. Il est aussi séduisant de répondre aux sollicitations de ces textes essentiellement référentiels : non par goût d’une connivence intellectuelle, mais parce que la quête d’une vérité menée par le lecteur passe par cette pluralité de lectures.

 

Honneur aux prédécesseurs, les références sont d’abord internes au genre (Hammett, Chandler...). Puis on multiplie les pistes : Baudelaire, Leiris, Reich sont les zones d’ombre et de lumière de Laissez, bronzer les cadavres (1971, avec J.-P. Bastid); la bourgeoisie d’affaires de Bléville (Fatale, 1977) a sa filiation dans celle du xvme siècle et le baron Jules renvoie au baron d’Holbach (1723-1789). La philosophie allemande est une clef de voûte de l’œuvre :

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Manchette, Jean-Patrick - littérature française. Manchette, Jean-Patrick (1942-1995), écrivain français. Né à Marseille, Manchette s’est adonné à de nombreux métiers avant de devenir écrivain à part entière : professeur de français en Grande-Bretagne, saxophoniste de jazz, traducteur et novélisateur (adaptation de films ou de téléfilms en romans).

En 1971, son premier ouvrage, Laissez bronzer les cadavres, écrit en collaboration avec Jean-Pierre Bastid et publié dans la collection Série Noire de Gallimard, lui vaut le titre de « pape du néo-polar ». C’est pour lui le début d’une carrière prometteuse.

Il s’inspire de la violence de certains romans policiers américains, mais il ne se contente pas de les imiter.

En effet, il renouvelle la littérature policière française en y insérant des préoccupations politiques et sociologiques, ainsi qu’une écriture sèche et rythmée ( l’Affaire N’Gustro, 1971 ; Nada, 1972 ; Morgue pleine, 1973 ; Que d’os, 1976). Tout en continuant de publier, il se consacre par la suite à d’autres activités : il devient critique de romans policiers (à Charlie mensuel, de 1977 à 1981), directeur de la revue BD, auteur d’une pièce inspirée de la musique rock (Cache ta joie), et scénariste.

Il adapte plusieurs de ses livres à l’écran : Ô dingos, ô châteaux ! (récompensé par le grand prix de la littérature policière et adapté au cinéma par Yves Boisset sous le titre de Folle à tuer ), Nada (réalisé par Claude Chabrol), le Petit Bleu de la côte ouest (film de Jacques Deray sous le titre Trois hommes à abattre ), la Position du tireur couché (film de Robin Davis sous le titre le Choc ). Lorsque la mort le surprend prématurément, Jean-Patrick Manchette est silencieux depuis plusieurs années déjà ; silence apparent qu’il met à profit pour rencontrer des écrivains comme Donald Westlake et John Le Carré.

Il nous laisse le début d’un cycle nouveau qu’il avait intitulé les Gens du mauvais temps, et dont le premier volume, la Princesse de sang, rompt par son style épuré avec le Manchette des années soixante-dix. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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