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Masques et déguisements

Publié le 15/03/2015

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Une mise en cause de l'arbitraire social

Comme en écho au titre de la comédie de Marivaux, l'héroïne du Barbier de Séville s'exclame : « La naissance, la fortune. Laissons-là les jeux du hasard... « (IV, 6). En aimant Lindor, Rosine met en pratique cette autre maxime placée par Marivaux dans la bouche de l'un de ses personnages : « le mérite vaut bien la naissance « (Le Jeu de l'amour et du hasard, III, 8). Masques et déguisements sont ici les moyens d'une mise en cause de l'arbitraire des conditions sociales.

 

Trouble et subversion

Pris au piège de leur propre stratagème, Dorante et Silvia découvrent qu'ils peuvent aimer un inférieur, et, par là même, que « le sort est bizarre «, puisqu'il pare les serviteurs des qualités qu'ils croyaient jusqu'alors être l'apanage des gens de leur classe (Le Jeu de l'amour, I, 7).

« E X P 0 S ~ S F C H E S ....

Ill -MORALE DU MASQUE Le déguisement de Rosine ...

Le travestissement a donc une fonction morale, d'un double point de vue.

li permet de découvrir la vérité secrète de celui qui l'endosse et il peut aussi servir à démasquer qui en est la dupe.

Dans Le Mariage de Figaro, Rosine, devenue Comtesse, exploite cette se­ conde possibilité pour confondre son infidèle époux.

Sous l'habit de sa servante Suzanne elle entendra le Comte lui expliquer combien trois ans d'union ont as­ soupi sa passion, et combien le charme piquant de la soubrette lui paraît plus dési­ rable que l'amour sans surprise de la Comtesse (V, 7).

«Quelle leçon», murmure en aparté cette dernière, avant de jeter bas le masque et d'infliger à son tour à son époux une leçon méritée ...

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et les travestissements de Marivaux Chez Marivaux aussi le déguisement sert à des fins morales : vêtus des livrées de leurs serviteurs, les maîtres de L'Îie des Esclaves font l'apprentissage de la dure condition de valet et prennent conscience de leur cruelle injustice vis-à-vis de leurs subalternes.

Le travestissement est une épreuve, pour les maîtres comme pour les valets, qui doivent savoir résister à la griserie du pouvoir dont les revêtent leurs ha­ bits d'emprunt.

Arlequin et Cléanthis, dans L'Îie des Esclaves, découvrent en eux, grâce à cet échange de rôles, des ressources insoupçonnées de générosité et de noblesse morale.

Quant aux domestiques du Jeu de l'amour et du hasard, remis à leur place au dénouement, ils ont la sagesse de se montrer « supérieurs aux événements », selon la formule de Figaro (Le Barbier, I, 2), en acceptant sans révolte leur méprise .

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IV -« LES JEUX DU HASARD » Une mise en cause de l'arbitraire social Comme en écho au titre de la comédie de Marivaux, l'héroïne du Barbier de Séville s'exclame:« La naissance, la fortune.

Laissons-là les jeux du hasard ...

» (IV, 6).

En aimant Lindor, Rosine met en pratique cette autre maxime placée par Marivaux dans la bouche de l'un de ses personnages : «le mérite vaut bien la naissance» (Le Jeu de l'amour et du hasard, III, 8).

Masques et déguisements sont ici les moyens d'une mise en cause de l'arbitraire des conditions sociales.

Trouble et subversion Pris au piège de leur propre stratagème, Dorante et Silvia découvrent qu'ils peuvent aimer un inférieur, et, par là même, que « le sort est bizarre», puisqu'il pare les serviteurs des qualités qu'ils croyaient jusqu'alors être l'apanage des gens de leur classe (Le Jeu de l'amour, I, 7)".

«Je ne sais plus où j'en suis», avoue Dorante (I, 8), tandis que Silvia s'inter­ roge avec angoisse: «qui est-ce qui est à l'abri de ce qui m'arrive, où en sommes­ nous? »(II, 7).

Le déguisement, qui ne semblait devoir n'être qu'un divertissement «sans conséquence», comme le dit Lisette (II, l), se révèle facteur de trouble, et capable de déstabiliser !'ordre établi.

On frôle ici une vérité que le dénouement oc­ cultera, mais qui fait lentement son chemin dans les esprits du temps.. »

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