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Méthodologie Commentaire

Publié le 28/04/2024

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« Méthodologie du commentaire Introduction: Le commentaire est une mise en forme synthétique, dynamique et problématique des observations tirées de l’analyse d’un texte.

C’est un exercice argumentatif où le commentateur doit avoir un axe fondamental de commentaire et se servir d’indices textuels pour prouver la pertinence de cet axe au lecteur. Méthode I.

Le travail préparatoire A.Les lectures du texte Il faut procéder à au moins 3 lectures du texte ! La 1ère lecture est une phase de découverte; elle sert à prendre connaissance du texte, elle sert à comprendre quel est le sens littéral du texte, c’est à dire, quel est son propos.

Elle ne doit avoir que ce but => on ne prend aucune note, on ne souligne rien, on lit pour rire. La 2ème lecture est une phase de validation: est-ce lorsque je relis le texte, je comprends bien la même chose que la 1ère fois ? - Si oui, je passe à la 3ème lecture - Si non, je recommence jusqu’à ce que je sois sûr d’avoir bien compris La 3ème lecture constitue l’approche « technique » du texte.

Elle peut s’effectuer en deux temps: Dans un premier temps, on promène sur le texte un regard global, en répondant à 7 grandes questions A.Quel est le thème du texte ? Que raconte-t-il ? Ex: « Ce texte traite d’un adultère sur fond de fait divers tragique » ou alors « Ce texte présente un renard qui flatte un corbeau pour obtenir ce qu’il veut de lui ». Il est préférable de répondre à cette question par une seule phrase courte ! B) A quel genre littéraire appartient-il ? (Roman, Nouvelle, Poésie, Fable, Théâtre…) L’identification du genre et sa prise en compte sont riches de conséquences car indépendamment de l’illustration qu’en fait tel auteur, il y a des invariants. Page 1 sur 13 Ex: Si on analyse un passage de roman, il est nécessaire de s’interroger sur le choix du type de narrateur, les choix de focalisation… Si on analyse un poème, il est nécessaire de s’intéresser aux choix de versification, aux figures de sonorité… et si ces invariants n’apparaissent pas, si l’auteur semble jouer avec cela doit amener le commentateur à s’interroger. C) A quel mouvement littéraire appartient-il ? La littérature, comme tous les autres arts (majeurs ou mineurs), se produit dans une époque, un contexte donné et est le reflet de cette époque même si le message profond est intemporel.

De fait, l’identification du mouvement littéraire auquel ressortit le texte est un élément à prendre en compte.

Ex: Un roman ou une tragédie classique sont très différents d’un roman naturaliste ou d’une tragédie moderne. D) A quel(s) type(s) de texte(s)/ discours ressortit-il ? (Narratif, Descriptif, Informatif, Explicatif, Argumentatif..) Là encore, l’identification du ou des types de textes aboutit à des procédures d’analyses bien différentes. D’autre part, un même texte peut ressortir à plusieurs types de discours: « Un jour sur ses longs pieds, allait je ne sais où, Le Héron au long bec emmanché d’un long cou.

=> Discours descriptif « Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom) Capable d’enrichir en un jour l’Acheron, Faisaient au animaux de la guerre.

» => Discours narratif « Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi; Vos scrupules font voir trop de délicatesse; Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce bien un péché ? Non, non.

Vous leur fîtes Seigneur En les croquant beaucoup d’honneur.

» => Discours argumentatif E) Le/les registre(s) littéraire(s) ? (Comique, Tragique, Pathétique, Polémique…) Les registres littéraires donnent aux textes une coloration particulière : on peut envisager une histoire qui serait toujours la même et qui pourtant serait très différente selon le registre auquel elle ressortirait.

Chaque registre implique des figures qui lui sont propres… F) Adjectifs pour qualifier le texte ? ( Moderne, Classique, Pictural, Sensoriel, Allégorique, Intime, Contrasté, Douloureux, Irréel, Réel, Apaisé, Antithétique, Imagé, Dramatisé, Poignant, Onirique, Page 2 sur 13 Caricatural, Euphorique, Idyllique, Austère, Morbide, Triste, Sordide, Mystérieux, Mystique…) Les adjectifs sont là pour donner une définition plus précise du texte, pour représenter les ressentis par rapport au texte. G) But de l’auteur ? Sert-il à informer ? Convaincre ? Influencer ? Divertir ? C’est important de caractériser l’objectif apparent de l’auteur, il est souvent à relier à votre problématique. La réponse à ces sept questions va faire gagner du temps dans l’analyse préparatoire du texte et largement nourrir l’introduction et le développement. Dans un second temps, une fois que l’on a répondu à ces cinq questions, on peut promener un regard de détail sur le texte.

Il est impossible de recenser un nombre exhaustif de procédures.

Les procédures incontournables - Repérage des figures d’images (comparaison, métaphore…) + effets - Repérage des figures de construction (anaphore, asyndète…) - Repérage des figures d’amplification/ atténuation (hyperbole, euphémisme, litote…) - Repérage des figures de sonorité (assonance, allitération) - Les champs lexicaux - Les valeurs temporelles A l’issue de ce travail préparatoire, on doit avoir une manière suffisante pour envisager le travail de rédaction. I. Le travail de rédaction Le commentaire a toujours la même structure tripartite : A.L’introduction B.Le développement C.La conclusion A.L’introduction L’introduction doit remplir 5 fonctions: 1- La phase d’accroche ou « généralité pertinente » 2- Présenter auteur et oeuvre 3- Situer l’extrait 4- Définir une problématique 5- Annoncer un plan Page 3 sur 13 1 - Généralité pertinente Elle s’ouvre par une phase d’accroche appelée « généralité pertinente ».

Disons que l’ouverture d’une introduction devrait toujours se faire par une généralité pertinente, c’est-à-dire une remarque à la fois générale et suffisamment intéressante pour que ce prétexte rende la mention du texte évidente. Après cette « généralité évidente », la mention du texte doit couler de source. Ce moyen fluide permet d’éviter la formule bateau du type: « le texte que nous allons commenter » qui assume le correcteur en guise de captatio benevolentiae ou « ce texte de Zola… » qui supposerait une connaissance du texte par le correcteur et rendait dès lors l’exercice caduque. La généralité pertinente peut être de 4 ordres: - thématique : on ouvrira l’introduction par une remarque sur le sujet du texte; si celui-ci est un poème romantique évoquant l’automne, on peut commencer par évoquer la fortune de cette saison dans la littérature. - générique : on ouvrira l’introduction par une remarque sur le genre auquel appartient le texte étudié parce qu’il illustre d’une manière particulière: évoquer le principe de bienséance dans la composition de la tragédie classique pour introduire le récit de la mort d’Hypocrite par Théramène dans Phèdre dans Racine. - historique : il existe un rapport ténu et continu entre la littérature et l’histoire.

En effet, la littérature est souvent le reflet du contexte historique dans lequel elle a été produite (rapport extrinsèque) et l’histoire, l’événement historique est souvent représenté dans la littérature.

L’évocation des difficultés de la fin du règne de Louis XIV peut-être une bonne ouverture pour l’introduction de la « Lettre au roi » de Fénélon. - biographique : même si l’homme et l’oeuvre sont deux réalités différentes il n’en demeure pas moins vrai que l’un produit l’autre et que cette production peut-être directement motivé par un élément de sa vie.

Ainsi ouvrir l’introduction du poème « Demain dès l’aube » de Victor Hugo en rappelant qu’il lui a été inspiré par la mort accidentelle de sa fille Léopoldine n’est pas inopportun. 2 - Présenter auteur et oeuvre Cette partie de l’introduction est la plus facile à réaliser puisque tous les renseignements qu’elle doit comporter sont fournis sur le sujet.

On reprécisera donc: - qui est l’auteur du texte - on peut préciser le mouvement littéraire auquel il appartient - donner une indication biographique, pertinente, là encore - le genre de l’oeuvre - le titre de l’oeuvre - sa date de publication Page 4 sur 13 3 - Présenter et situer l’extrait A.Présenter Ce travail a, en fait, déjà été effectué pendant la 3ème lecture, dans la phase de regard global dans la première question : « Quel est le thème du texte ? » A.Situer Si l’on connaît l’oeuvre intégrale auquel appartient le texte à commenter, il sera très apprécié qu’on puisse le situer dans l’économie de l’oeuvre.

C’est-àdire préciser brièvement ce qui s’est passé avant, ce qui se passe après; quel rôle ce passage joue par rapport à l’ensemble. Lorsque la princesse de Clèves rencontre le duc de Nemours lors d’un bal dans le roman La Princesses de Clèves de Mme de la Fayette, il est opportun de préciser qu’avant cette rencontre, l’héroïne a beaucoup entendu parler de cet homme et que le portrait qu’on lui en a fait, sa situation personnelle, son propre portrait physique tout coïncide pour créer les conditions d’une rencontre amoureuse dont la rencontre physique n’est que aboutissement. 4 - Annoncer une problématique La problématique est un angle d’étude du texte. Elle prend le plus souvent la forme d’une question. 5.... »

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