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MISTRAL Jean Étienne Frédéric : sa vie et son oeuvre

Publié le 25/11/2018

Extrait du document

mistral

Révolution de Juillet.  8 sept. : naissance de Joseph Étienne Frédéric Mistral, au Mas du Juge, sur la route qui conduit de Maillane à Saint-Rémy-de-Provence. Son père François Mistral, propriétaire agriculteur, a cinquante-huit ans; sa mère, Marguerite-Adélaïde Poullinet, en a vingt sept.

Mistral étudie à Saint-Michel-de-Frigolet.

Mistral étudie à Avignon.

Rencontre de Roumanille.

Mistral obtient son baccalauréat à Nîmes (« assez bien »).

Abdication de Louis-Philippe. Révolution.

Mistral étudie le droit à Aix-en-Provence, puis rentre au Mas du Juge.

Coup d’État du 2 décembre.

Second Empire.

Mort de François Mistral. Frédéric s’installe avec sa mère dans la Maison du Lézard (actuel musée Mistral), à Maillane.

Rencontre d’Adolphe Dumas.

16 mars : Mistral « monte » à Paris pour présenter Mireille. Il réside dans une chambre de la rue du Faubourg-Montmartre. Il rencontre Vigny, Lamartine, Sainte-Beuve, Daudet, Barbey d'Aurevilly, Leconte de Lisle...

Mistral est élu conseiller municipal à Maillane.

Mistral se rend à La Ciotat et à Cannes.  Mort d’Adolphe Dumas.  Voyage de Mistral à Béziers. Il rencontre Gabriel Azaïs et envisage un moment d’épouser sa fille, la brune Gabrielle.

Séjour de Gounod à Saint-Rémy.

Mistral séjourne à Paris. Il assiste le 19 mars à la première représentation de Mireille au Théâtre-Lyrique. Il s’intéresse beaucoup aux Parisiennes.

L’Empire fait la chasse aux patois.

Rencontre du Catalan Victor Balaguer, qui vient voir Mistral à Maillane et l’accompagne à Paris.  30 juill. : banquet d’Avignon en l’honneur des écrivains catalans qui offrent aux félibres de Provence une coupe d’argent. Au dessert Mistral entonne le Chant de la coupe.

Mort de Lamartine.  Idylle à Uriage avec Valentine Rostand. « Je pars samedi pour Uriage, écrit Mistral à Roumieux, moins pour prendre les eaux que pour me faire prendre » (cité par Pierre Rollet, Histoire d'un amour).

Guerre franco-prussienne.  Mistral est exclu du conseil municipal de Maillane.

La Commune. Troisième République.

Mistral reçoit Gaston Paris.

MISTRAL Jean Étienne Frédéric (1830-1914). Depuis plus d’un siècle, la critique s’est emparée de Mistral. Une critique souvent tendancieuse, au-delà même de la subjectivité courante, dans l’éloge excessif comme dans l’injuste dénigrement. Une critique prolixe, qui substitue sans scrupule son propre discours à celui de l’écrivain dont elle prétend parler. Ainsi peut-on soutenir, devant ces milliers de pages écrites à leur sujet, que Mistral et son œuvre — son œuvre surtout! — restent pour beaucoup des inconnus...

 

Naissance d'un homme

 

Fils du second mariage d’un agriculteur aisé, François Mistral, et de la jeune Adélaïde Poulinct, Frédéric reçut une éducation conforme aux aspirations bourgeoises de ses parents. Ses études le conduisent de l’école de Mail-lane au pensionnat de Saint-Michel-de-Frigolet, du lycée d’Avignon et de la pension Dupuy — où il rencontre Roumanille — à la faculté d’Aix-en-Provence, d’où, en 1851, il sort licencié en droit.

 

Certes, le jeune homme s’est très tôt penché sur la poésie provençale : quelques œuvres de jeunesse en témoignent (la première tentative poétique, en 1840, est une « berceuse »; le poème géorgique Meissoun, les Moissons, est de 1848). Mais le républicain farouche de 1848 écrit aussi en français des articles et des poèmes brûlant d’un même feu révolutionnaire, et il n’hésite pas, dans sa thèse, à défendre la France unitaire : « L’effort constant de tous les régimes qui se sont succédé en France a été la création de cette unité puissante qui fait aujourd’hui la force et l’orgueil de notre nation [...] Oui, sans doute, la centralisation nuit considérablement à l’in

 

dépendance locale, mais, disons-le, au grand avantage de la liberté générale » (cité par Jean Pélissier).

 

C’est peu de temps après, pourtant, que, selon ses propres Mémoires, Mistral rentre au Mas-du-Juge, où il est né, et se promet de devenir le premier défenseur et le premier illustrateur de la langue du peuple provençal et de sa culture, tenues enchaînées depuis des siècles par l’hégémonie française et parisienne.

 

Erreur de jeunesse, alors, ou opportunisme d’étudiant légitimement soucieux d’en finir au plus vite et au mieux avec l’Université? Peut-être! Mais peut-être aussi est-ce la première apparition d’une pensée mouvante et parfois paradoxale, que l’on retrouvera, sublimée, dans l’ode «Aux poètes catalans» (1861) lorsque, finissant de chanter l’antique gloire de la Provence indépendante, Mistral dira : « nous sommes de la grande France, franchement et loyalement ». Fédéraliste ou séparatiste — c’est de cela qu’on l’accuse à certaines époques —, Mistral ne fait pas fi de l’estime « franchimande »; patriote, républicain et antidreyfusard, il accepte ce rôle de demi-dieu que lui font jouer les diverses tendances du nouveau félibrige. Et n’échappe-t-il pas encore aujourd’hui à une conception unie de la personnalité ou de la pensée, lorsque le mythe créé autour de lui sert de flambeau, de garde-fou ou de garant inévitable aux poètes localistes et patoisants comme aux occitanistes les plus engagés dans la recherche de leur identité?

 

Longtemps après sa mort, la vie privée de Mistral reste encore mal connue. Tout a été mis en œuvre autour de Maillane, il faut le reconnaître, pour occulter, avec une même vigilance, les actes politiques, les angoisses et les incertitudes du penseur, les grandes amours et les menues fredaines de l’homme. A peine se raconte-t-on, entre provençalistes discrets, quelques anecdotes d’où surgit l’image d’un être tout de vitalité, poète, homme d’affaires et homme d’action, infatigable travailleur (il suffit de songer aux dizaines de milliers de lettres qu’il écrivit), « créateur » d’écrivains, marieur de jeunes gens, grand amoureux devant l’éternel et fier amant dès ses années aixoises...

 

Il épousa en 1876 Marie Rivière; elle avait dix-neuf ans.

 

Naissance d'une œuvre

 

On connaît mieux l’histoire de l’homme public, celui dont le génie s’est voué « aux pâtres et gens des mas » et qui leur dédie Mireille (Mirèio), mais aussi le maître du félibrige, l’« éditeur » de l'Armana prouvençau et de l’AZioli, le lexicographe du Trésor du félibrige, le préfacier d’une cinquantaine d’ouvrages, l’auteur de discours, d’articles et d’une autobiographie (Memori e raconte), autant que l’écrivain à qui l’on doit encore Calendal, les Iles d'or, Ne rte, la Reine Jeanne, le Poème du Rhône, les Olivades.

 

Ici, l’évolution est claire, autour d’une seule constante qui porte un nom magique : Provence. L’écrivain la découvre dans sa réalité humaine, géographique, historique, linguistique, littéraire. Il prend conscience des possibilités latentes d’une culture presque morte; il l’assimile, la repense et l’offre à ses lecteurs sous une forme neuve, avec des intentions précises.

 

Le didactisme des premières œuvres est partout apparent, qu’il soit niché dans quelque allusion culturelle, dans quelque mot « savant » et dans quelque symbole, ou qu’il s’étale dans les fameuses « notes » finales des poèmes mistraliens.

 

Mais ces signes importants qui véhiculent le message du félibre ne font que connoter le langage poétique. Et c’est peut-être là qu’apparaît avec le plus de force l’art de Mistral, dans cette ambivalence du signifié littéraire : si Mirèio décrit la vie paysanne en Provence, sans omettre la plus petite occasion d’attacher aux déplacements des héros la relation de l’une ou l’autre légende locale, elle reste, dans sa grandeur épique, une puissante et belle histoire d’amour et de mort, où peuvent aussi se lire les angoisses de l’homme éternel, ses obsessions, ses fantasmes, ses rêves.

 

En écrivant Mirèio, le jeune Mistral s’essayait à un mode d’expression, et il découvrit deux publics. On n’a jamais bien su quel fut, en Provence, le succès « populaire » de Mirèio, combien elle eut, dans ses vers provençaux, de lecteurs ou d’auditeurs paysans. On sait, en revanche, qu’elle apporta aux intellectuels du Midi, gagnés à la cause félibréenne, un encouragement fondamental, tandis qu’elle partait, coquette et infidèle, à la conquête de Paris et du monde.

 

Naissance d'un mythe

 

A peine fut-il reconnu comme écrivain de valeur que Mistral devint un mythe. Le « Quarantième Entretien » du Cours familier de littérature que lui consacra Lamartine y fut pour beaucoup. Le romantisme vieillissant, qui n’avait pas perdu le goût — ou l’illusion — de la création littéraire spontanée et populaire après la découverte de Jasmin, le perruquier d’Agen, par Sainte-Beuve, celle de

 

Dehin, le chaudronnier liégeois, par Béranger, celle de Burati, le vagabond vénitien, par Stendhal ou celle de Reine Garde, la servante aixoise, par Lamartine lui-même, croyait enfin tenir un témoignage irréfutable. Barbey d’Aurevilly eut beau insister, sans amertume, sur l’erreur qu’il y aurait à prendre Mistral pour un pâtre : le mal — ou le bien — était fait. La mise en opéra, par Carré et Gounod, peu fidèle à l’esprit de l’œuvre, ajouta encore à son renom : peu importait, après tout, à Paris, à Bruxelles ou à Londres, que les adaptateurs prissent les cigales pour des sauterelles...

 

Mistral n’eût-il plus écrit, après cela, sa gloire n’en aurait pas été ternie. A ce point de vue, en effet, on ne peut pas considérer ses œuvres postérieures comme les jalons d’une carrière. Ni Calendal, ni les Iles d'or, ni Nerte ne furent accueillis avec enthousiasme par la critique française. Le génie mistralien était depuis longtemps, et très simplement, une « évidence » que rien ne devait confirmer et que rien ne pouvait ébranler. L’attribution du prix Nobel (1904) et l’érection d’une statue de l’Artésienne sur le forum d’Arles (1909) ne firent que concrétiser un jugement porté trente ans plus tôt. Le long dialogue de Mistral avec les lettres françaises du XIXe siècle ne fut, en réalité, qu’un monologue que chacun approuvait sans vraiment l’écouter.

 

Ailleurs dans le monde, il semble que l’on ait été plus attentif à la voix de Mistral, partout où l’on cherchait à faire revivre les patois, partout où des ethnies cherchaient à devenir des nations. Le poète hongrois André Ady ne s’inspire-t-il pas, dans sa Légende de sainte Marguerite, du symbolisme patriotique évident, de « la Comtesse » (les Iles d'or) de Mistral? Et, en 1913, le nom du père de Mireille est assez connu au Chili pour inciter Lucila Godoy y Alcayaga à prendre le pseudonyme de Gabriela Mistral...

 

Naissance d'une sagesse

 

Dans le midi de la France, et particulièrement en Provence, l’évolution du mythe de Mistral est moins unie, moins harmonieuse qu’on a voulu le dire; mais elle est plus attachante, parce qu’elle répond aux réalités vivantes et aux aspirations des hommes.

 

Après Mireille, Mistral donne à la Provence, avec Calendal, l’épopée symbolique de son histoire et un projet pour son avenir. Nul doute que l’auteur ne rêve ici, comme dans certains poèmes des Iles d'or, de reconstituer l’unité occitane, en partant du comtat Venaissin, dans une Europe fédérée. Dans un même souffle, il entreprend de donner aux parlers occitans le dictionnaire qui leur manque pour que puisse leur être reconnu le statut de langue. Ce grand œuvre, Mistral va l’achever en 1886. Mais, entre-temps, troublé par la guerre de 1870, par la Commune, par les reproches de séparatisme qui lui sont faits, par les tendances contradictoires qui déchirent parfois le félibrige, le poète se sera réfugié dans une calme sagesse. Sans doute caressera-t-il encore l’« idée latine », mais il se tourne résolument vers une « histoire » qui ne lui offre plus désormais de leçon pour l’avenir, mais une méditation désengagée (Nerte, une nouvelle, la Reine Jeanne, une tragédie en vers assez médiocre) d’où surgira aussi l’ultime chef-d’œuvre : le Poème du Rhône.

mistral

« surgit l'image d'un être tout de vitalité, poète, homme d'affaires et homme d'action, infatigable travailleur (il suffit de songer aux dizaines de milliers de lettres qu'il écrivit), > d'écrivains, marieur de jeunes gens, grand amoureux devant l'éternel et fier amant dès ses années aixoises ...

Il épousa en 1876 Marie Rivière; elle avait dix-neuf ans.

Naissance d'une œuvre On connaît mieux l'histoire de l'homme public, celui dont le génie s'est voué «aux pâtres et gens des mas» et qui leur dédie Mireille (Mirèio), mais aussi le maître du félibrige, 1' « éditeur » de 1 'Armana prouvençau et de l'Aiàli, le lexicographe du Trésor du félibrige, le préfa­ cier d'une cinquantaine d'ouvrages, l'auteur de discours, d'articles et d'une autobiographie (Memori e raconte), autant que l'écrivain à qui l'on doit encore Calendal, les Iles d'or, Nerte, la Reine Jeanne, le Poème du Rhône, les Olivades.

Ici, l'évolution est claire, autour d'une seule constante qui porte un nom magique : Provence.

L'écrivain la découvre dans sa réalité humaine, géographique, histori­ que, linguistique, littéraire.

Il prend conscience des pos­ sibilités latentes d'une culture presque morte; il l'a ssi­ mile, la repense et 1' offre à ses lecteurs sous une forme neuve, avec des intentions précises.

Le didactisme des premières œuvres est partout appa­ rent, qu'il soit niché dans quelque allusion culturelle, dans quelque mot « savant» et dans quelque symbole, ou qu'il s'étale dans les fameuses «notes» finales des poèmes mistraliens.

Mais ces signes importants qui véhiculent le message du félibre ne font que connoter le langage poétique.

Et c'est peut-être là qu'apparaît avec le plus de force l'art de Mistral, dans cette ambivalence du signifié littéraire : si Mirèio décrit la vie paysanne en Provence, sans omet­ tre la plus petite occasion d'attacher aux déplacements des héros la relation de 1' une ou 1' autre légende locale, elle reste, dans sa grandeur épique, une puissante et belle histoire d'amour et de mort, où peuvent aussi se lire les angoisses de l'homme éternel, ses obsessions, ses fantasmes, ses rêves.

En écrivant Mirèio, le jeune Mistral s'essayait à un mode d'expression, et il découvrit deux publics.

On n'a jamais bien su quel fut, en Provence, le succès « popu­ laire » de Mirèio, combien elle eut, dans ses vers proven­ çaux, de lecteurs ou d'auditeurs paysans.

On sait, en revanche, qu'elle apporta aux intellectuels du Midi, gagnés à la cause félibréenne, un encouragement fonda­ mental, tandis qu'elle partait, coquette et infidèle, à la conquête de Paris et du monde.

Naissance d'un mythe A peine fut-il reconnu comme écrivain de valeur que Mistral devint un mythe.

Le «Quarantième Entretien» du Cours familier de littérature que lui consacra Lamar­ tine y fut pour beaucoup.

Le romantisme vieillissant, qui n'avait pas perdu le goût -ou 1' illusion -de la création littéraire spontanée et populaire après la découverte de Jasmin, Je perruquier d'Agen, par Sainte-Beuve, celle de Dehin, le chaudronnier liégeois, par Béranger, celle de Burati, le vagabond vénitien, par Stendhal ou celle de Reine Garde, la servante aixoise, par Lamartine lui­ même, croyait enfin tenir un témoignage irréfutable.

Barbey d' Aurevilly eut beau insister, sans amertume, sur 1' erreur qu'il y aurait à prendre Mistral pour un pâtre : le mal -ou le bien -était fait.

La mise en opéra, par Carré et Gounod, peu fidèle à l'esprit de l'œ uvre, ajouta encore à son renom : peu importait, après tout, à Paris, à Bruxelles ou à Londres, que les adaptateurs prissent les cigales pour des sauterelles ...

Mistral n'eût-il plus écrit, après cela, sa gloire n'en aurait pas été ternie.

A ce point de vue, en effet, on ne peut pas considérer ses œuvres postérieures comme les jalons d'une carrière.

Ni Calendal, ni les Iles d'or, ni Nerte ne furent accueillis avec enthou siasme par la criti­ que française.

Le génie mistralien était depuis long­ temps, et très simplement, une « évidence » que rien ne devait confirmer et que rien ne pouvait ébranler.

L' attri­ bution du prix Nobel (1904) et l'é rection d'une statue de l'Arlésienne sur le forum d'Arles (1909) ne firent que concrétiser un jugement porté trente ans plus tôt.

Le long dialogue de Mistral avec les lettres françaises du XIx• siècle ne fut, en réalité, qu'un monologue que chacun approuvait sans vraiment l'écouter.

Ailleurs dans le monde, il semble que l'on ait été plus attentif à la voix de Mistral, partout où l'on cherchait à faire revivre les patois, partout où des ethnies cherchaient à devenir des nations.

Le poète hongrois André Ady ne s'inspire-t-il pas, dans sa Légende de sainte Marguerite, du symbolisme patriotique évident, de «la Comtesse» (les Iles d'or) de Mistral? Et, en 1913, le nom du père de Mireille est assez connu au Chili pour inciter Lucila Godoy y Alcayaga à prendre le pseudonyme de GABRIELA MISTRAL...

Naissance d'une sagesse Dans le midi de la France, et particulièrement en Pro­ vence, l'évolution du mythe de Mistral est moins unie, moins harmonieuse qu'on a voulu Je dire; mais elle est plus attachante, parce qu'elle répond aux.

réalités vivan­ tes et aux aspirations des hommes.

Après Mireille, Mistral donne à la Provence, avec Calendal, l'épopée symbolique de son histoire et un pro­ jet pour son avenir.

Nul doute que l'auteur ne rêve ici, comme dans certains poèmes des Iles d'or, de reconsti­ tuer l'unité occitane, en partant du comtat Venaissin, dans une Europe fédérée.

Dans un même souffle, il entre­ prend de donner aux parlers occitans le dictionnaire qui leur manque pour que puisse leur être reconnu Je statut de langue.

Ce grand œuvre, Mistral va l'achever en 1886.

Mais, entre-temps, troublé par la guerre de 1870, par la Commune, par les reproches de séparatisme qui lui sont faits, par les tendances contradictoires qui déchirent par­ fois le félibrige, le poète se sera réfugié dans une calme sagesse.

Sans doute caressera-t-il encore l'« idée latine>>, mais il se tourne résolument vers une « his­ toire» qui ne lui offre plus désormais de leçon pour l'avenir, mais une méditation désengagée (Nerte, une nouvelle, la Reine Jeanne, une tragédie en vers assez médiocre) d'où surgira aussi l'ultime chef-d'œuvre : le Poème du Rhône.. »

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