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MURGER Henri : sa vie et son oeuvre

Publié le 24/11/2018

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MURGER Henri (1822- 1861). Le nom de Murger reste lié pour nous aux Scènes de la vie de bohème, à ses personnages, Mimi, Musette et Rodolphe, à l’opéra aussi qu’en tira Puccini. Et lorsqu’on relit ces chroniques rassemblées, on comprend vite la raison de leur succès : Murger nous y propose le tableau d’un milieu attachant, et surtout son livre est drôle, merveilleusement écrit. Le talent qu’il y déploie, à propos duquel on a pu citer les noms de Villon, d'Hoffmann et de Musset, réussit en effet à allier les qualités contradictoires de la fantaisie et du réalisme.

 

La bohème sans littérature

 

Rien ne semble, au départ, conduire le jeune Murger vers les livres et l’écriture. Il est le fils d’un concierge-tailleur venu de Savoie et établi à Paris, du côté de la chaussée d’Antin. Sa mère, qui veut lui faire une situation, le fait entrer comme saute-ruisseau chez un avoué. Il y rencontre des camarades qui ont l’ambition d’être peintres et qui vont le mettre en contact avec le milieu artiste. De son côté, Murger a, lui, envie d’écrire, encouragé peut-être dans cette vocation par Eugène Pottier, qui, très jeune, a été son maître. Lorsqu’il est renvoyé par son patron, Murger entre ensuite au service du comte Tolstoï, le soi-disant « correspondant du ministère de l’instruction publique de Saint-Pétersbourg ». Celui-ci alloue à Murger un maigre traitement de secrétaire qui lui permet de ne pas mourir de faim, et qui le met même relativement à l’aise par rapport à ses amis de la bohème. Murger fait en effet partie de ce milieu bizarre, constitué, pour l’essentiel, de jeunes artistes désargentés, talentueux ou non, révoltés de façon plus ou moins sincère et durable. Il y rencontre Chintreuil, Champfleury, Nadar, Barbara, Baudelaire, d’autres habi-

« tués du café Momus, ainsi que quelques maîtresses, dont la femme d'un malfaiteur : ce seront les modèles de ses Scènes de la vie de bohème.

Murger abandonne alors les vers, collabore à plusieurs journaux, dont l'Artiste et sunout le Corsaire, auquel il donne ses « sc ènes », réu­ nies plus tard en volume (1851) après avoir fourni la matière d'une pièce de théâtre (1849).

C'est enfin Je succès pour Murger, qui entre même à la Revue des Deux Mondes, oi1 il publie le Pays latin ( 1851 ), Adeline Protat (1853) et les Buveurs d'eau (1853-1854).

Pendant les dix dernières �.nnées de sa vie, il fera paraître les Scènes de la vie de jf-unesse (1851 ).

Propos de ville et propos de théâtre ( 1853), le Roman de toutes les femmes ( 1854), le Dernier Rendez-vous ( 1856), les Vacances de Camille ( 1857), le Sabot rouge (1860), deux comédies encore, avec le Bonhomme Jadis en 1852 et le Serment d'Horace en 1860.

Murger connaît désormais une vie plus tranquille qu'autrefois, une situation matérielle meilleure qui lui permet de s'installer à la campagne, à Marlotte, près de Fontainebleau.

C'est là qu'il rédigera ses derniers livres non sans difficultés, d'ailleurs, car son état de santé est précaire.

A moins de quarante ans, il mourra à l'hospice Dubois.

à Paris, emporté en quelques jours par la gan­ grène.

Tl venait de corriger les épreuves des Nuits d'hi­ ver, recueil de ses poèmes qui parut après sa mon.

La farce Le paradoxe de Murger tient à la manière dont il traite un sujet morose et sordide.

La vie d'artiste, telle qu'il nous la décrit, n'est autre chose que la misère : Je lecteur de Murger passe de grenier crasseux en café de second ordre, apprécie toute la valeur d'un habit sortable qu'on partage à plusieurs, il rit même des besognes alimentai­ res auxquelles l'artiste doit s'astreindre pour attraper cet animal farouche et fuyant qu'on appelle la pièce de cent sous.

Rodolph. »

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