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Ô mon Bien !

Publié le 17/01/2016

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Ô mon Bien ! Ô mon Beau ! Fanfare atroce où je ne trébuche point ! chevalet féerique ! Hourra pour l'œuvre inouïe et pour le corps merveilleux, pour la première fois ! Cela commença sous les rires des enfants, cela finira par eux. Ce poison va rester dans toutes nos veines même quand, la fanfare tournant, nous serons rendu à l'ancienne inharmonie. Ô maintenant, nous si digne de ces tortures ! rassemblons fervemment cette promesse surhumaine faite à notre corps et à notre âme créés : cette promesse, cette démence ! L'élégance, la science, la violence ! On nous a promis d'enterrer dans l'ombre l'arbre du bien et du mal, de déporter les honnêtetés tyranniques, afin que nous amenions notre très pur amour. Cela commença par quelques dégoûts et cela finit, — ne pouvant nous saisir sur-le-champ de cette éternité, — cela finit par une débandade de parfums.  Rires des enfants, discrétion des es...

Rimbaud a-t-il pensé, comme Baudelaire, que l'usage des alcools et des drogues était susceptible d'élargir le champ perceptif du poète ou d'augmenter son imagination par les rêves ou les hallucinations ? On peut donc douter que ce soit le fruit d'une création en état ivresse ou une vision due à la prise de haschisch. En tout cas \"l'ivresse\" a été un moteur de son aventure poétique. 

« traditionnel (extase puis sa retombée) et quelques détails qui rappellent ces textes d'auteurs célèbres que Rimbaud avait toute chance d'avoir lus.  Nous verrons donc les différentes représentation de son expérience et le shéma dit "habituel" d'une prise de drogue dans son récit. (descente: dissipation des effets de la drogue, montée: début des effets liés à la prise de drogue)  Le secret d'une extase. Dans ce poème Rimbaud suggère une description d'un monde parallèle grâce au lexique du merveilleux tel que "chevalet féerique", "corps merveilleux", "anges de flamme et de glace".

Ces termes indiquent une vision extraordinaire presque hallucinatoire de son expérience.

L'énumération de certains termes contradictoires comme "l'élégance, la science, la violence" (rythme ternaire) crée une confusion du sens, ainsi que l'antithèse "de flamme et de glace".

Le lexique de la fête ou de la musique tel que "fanfare", "fanfare tournant", "rassemblons", "amenons" nous indique soit une exaltation intense, soit une sorte de folie.

Rimbaud utilise aussi les noms "inharmonie" et "demence" qui rejoint l'idée de la folie.

Le texte est aussi parsemé d'allusions à de nouvelles perceptions telles que "une débandade de parfums", "dégout" "flamme" et glace" (chaud et froid). La "montée" et la "descente". Tout d'abord l'auteur décrit une extase pure du début de son expérience. Elle est montrée par une succession d'interjections et d'exclamations comme "Ô mon Bien ! Ô mon Beau !" ou "chevalet féerique"... L'expression "Où je ne trébuche point" nous indique un sentiment chez l'auteur d'aisance ou de surpuissance relative à la situation d'euphorie. La sensation de bien-être est aussi exagérée dans l'hyperbole "Hourra pour l'oeuvre inouïe et pour le corps merveilleux". Ensuite la "retombée" ou la "descente" avec une forte évocation de l'antériorité de son expérience avec le lexique du passé "hier", "souvenir", "veille". L'achevement de son extase est repris plusieurs fois avec un futur "finira par eux", et la répétition de "cela finit" repris trois fois.

Ainsi dans le texte il y a une alternance du verbe commencer et du verbe finir qui illustre bien le shéma "habituel" des effets de la drogue. Conclusion.. »

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