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obseques de la lionne

Publié le 03/10/2014

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Les Obsèques de la Lionne - Fables de La Fontaine VIII, 14 (huitième livre, 14ème fable) (1678) Le Classicisme, mouvement littéraire du XVIIème se propose de plaire et d'instruire et trouve son expression chez les moralistes de cette époque. Ainsi Jean de La Fontaine s'inspirant des textes anciens notamment les fables d'Esope, auteur du VIème siècle avant JC a publié en 1678 un recueil intitulé Les Fables, où il laisse libre cours à son récit alerte et vivant et, où l'art de raconter compte autant que la valeur de la moralité. Il s'agit autant d'instruire que de plaire. Dès lors, dans cet extrait consacré à la 14ème fable du livre huitième intitulée « Les obsèques de la lionne », Problématiques L'auteur ne parvient-il à conseiller dans cette morale quelque chose d'immoral ? Pour répondre à cette question, l'étude s'attachera La satire (I) l'auteur s'attache à mener Le blâme du roi (II) tout en procédant à une Mise en abyme de la fable (III) I/ Une fable satirique Par sa structure, la fable revêt une singularité puisqu'elle débute au vers 1 « la femme du lion mourut » par l'élément perturbateur. L'auteur veut la brièveté et entend aller à l'essentiel. C'est précisément cet évènement qui va donner l'occasion à l'auteur de mettre en place 1/ Le blâme du courtisan L'empressement des courtisans : adverbe temporel « aussitôt » : volonté de plaire aux puissants « chacun accourut » (v.2) exprime l'unanimité Délation des courtisans « un flatteur l'alla dire » « et soutint qu'il l'avait vu rire » (v.27/28) : dénonciation de l'hostilité et de l'opportunisme pour être proche du roi. Mensonge et cruauté de la personne délatrice L'auteur procède donc au blâme moral des courtisans mettant en relief la délation et le mensonge. Mais c'est également à la cour que s'attaque l'auteur 2/ Blâme de la cour L'auteur avec le « je » (v.17) s'implique et «...

« « jugez » (v.5) énonciation directe avec apostrophe à l’adresse du lecteur qui instaure connivence avec lui, qui va permettre à l’auteur de mieux dénoncer le caractère artificiel, hypocrite de cette cérémonie.

-Met en évidence la tyrannie du roi et le fonctionnement de la cour. - Présence de la contre utopie en décrivant un pays plein de défauts (enjeu de la fable) ; De même l’auteur procède au blâme du Roi II/ Le blâme du Roi - Il se caractérise tout d’abord par sa naïveté : La sentence donnée sur un ton péremptoire « vengez la reine ; immolez tous » « ce traître à ses augustes mânes » (v.37/38).

La sentence vient juste après le réquisitoire non argumenté--- justice injuste des vers 33 à 35 souligne la naïveté du roi.

- Le chef d’accusation du roi est double et se trouve inversé par rapport à ce qu’a dit le flatteur « tu ris, tu ne suis pas ces gémissantes voix ».

Le roi est choqué du rire.

- Le roi s’intéresse plus à sa personne qu’à la mort de la reine donc l’orgueil l’emporte sur l’amour.

« amusez les » fait référence au divertissement et « agréables », (mélioratif) lexique mélioratif » : hypocrisie est donc présentée comme un divertissement .

Association de « songes » et « mensonges », le contenu du discours devient plaisant.

Mais antithèse met en évidence la naïveté du roi (ce qui compte est le caractère plaisant). Mais tout naïf qu’il est, le roi n’en demeure pas moins autoritaire - Arbitraire du pouvoir royal « il fit avertir sa province » (v.6) : tyrannie du roi Vers 30/32 La Fontaine souligne l’arbitraire du pouvoir royal D’ailleurs ce qui le montre c’est la réponse du roi qui fonctionne non sur la raison mais sur la passion .

- Début d’une justice injuste mise en évidence par le contraste du roi avec Salomon (symbole de la justice).

Sous la plume de Salomon il s’agit ici de blâmer le roi car la satire montre qu’en fait le roi lion ne juge pas, il rend uniquement une sentence.

Vers 32, le roi est encore blâmé, sachant lire, n’applique pas les lois de Salomon . V.33 « monarque » changement de vocable pour désigner le roi pour accentuer l’arbitraire De même il s’adresse au cerf avec périphrase « chétif hôte des bois » (v.33) montrant son mépris social (sauvage Versus civilisé) et souligne sa supériorité politique chez les animaux.

Enfin, « venez », « vengez », « immolez » (v.36/37) traduit l’arbitraire associé à « loups » qui symbolise la cruauté en tant que bourreau.

De même « vengez la reine » souligne sa mauvaise foi car il s’agit de le venger Ce roi caractérisé par sa tyrannie , est également présenté comme un - Un pécheur « nos sacrés ongles » s’apparente à l’oxymore (v.36) oppose profanes au divin et fait ainsi allusion à la monarchie de droit divin - de même la rapidité de la sentence soulignée par les octosyllabes, la juxtaposition (parataxe : juxtaposition sans lien logique apparent).

Cette rapidité correspond à l’absence de justice. - Champ lexical de la religion de l’antiquité « immolez » et « mânes » : le roi substitue sa personne à celle de dieu.

Il y a ici une démesure de sa part.

Le blâme est mené à l’encontre du pouvoir, de la tyrannie et non de la monarchie 2. »

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