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olympe de gouge le préambule

Publié le 16/04/2022

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« Avec la Révolution française, les citoyens obtiennent des droits mais les citoyennes, qui ont combattu aux côtés des hommes pour l’égalité et la liberté, sont totalement oubliées.

A ce titre, en 1791, Olympe de Gouges réécrit la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, rédigée en 1789 et propose une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

A la fois texte juridique, pamphlet, discours, elle s’adresse à quatre interlocuteurs : la reine MarieAntoinette, les hommes, l’Assemblée nationale et les femmes.

Olympe de Gouges espère influer sur la rédaction de la Constitution qui exclut les femmes des droits civiques et politiques.

Son objectif principal est de permettre aux femmes d’obtenir une reconnaissance légale de leurs droits au sein de la société.

Ne pouvant, parce qu’elle est une femme, prendre la parole directement pour s’adresser aux députés, elle dicte à son secrétaire le discours qu’elle ne peut prononcer. L’extrait que nous allons étudier est le « préambule » de la Déclaration qui sert d’introduction aux dix-sept articles des droits et des devoirs de la femme et de l’homme.

De la sorte, nous nous demanderons en quoi ce préambule met en lumière le combat d’Olympe de Gouges pour l’égalité entre les sexes.

Pour répondre à cette questions, nous étudierons le texte selon trois mouvements : une déclaration avant tout féminine de la ligne 1 à 2, l’objet de la demande de la ligne 2 à 10 et la transition permettant d’introduire le premier article de la ligne 11 à 13. I/ Une déclaration avant tout féminine (l 1 à 2) - différence entrel’hypotexte (texte d’origine) : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et l’hypertexte (texte qui suit) : la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

En effet, le sujet de la première phrase n’est pas le même.

« Les représentants du peuple français » pour la DDHC, « Les mères, les filles, les soeurs » dans la DDFC.

Olympe de Gouges choisit un sujet également au pluriel mais qui place la femme au coeur de cette Déclaration : L’énumaration « mères », « filles », « soeurs » tisse des liens familiaux, fraternels entre les femmes et affirme l’existence d’une union féminine.

Olympe de Gouges apparaît comme leur porte-parole.

Le groupe nominal : « représentantes de la nation » (l 1) présente les femmes comme des citoyennes à part entière.

Parce qu’elles font, elles-aussi, partie du peuple français, elles formulent une volonté grâce au verbe de requête : « demandent ».

L’utilisation du présent montre que cette déclaration exige une lecture immédiate.

Enfin, il nous faut remarquer la conjugaison au féminin : « d’être constituées en Assemblée nationale » (l 1-2) qui exprime la revendication des femmes à jouer un rôle dans la vie politique française. II/ L’objet de la demande (l 2 à 10) La gradation qui ouvre ce deuxième mouvement : « Considérant …gouvernements » (l 2-3) est à observer.

En remplaçant : « droits de l’homme » par « droits de la femme », Olympe de Gouges présente la misogynie comme l’origine même des problèmes sociaux et politiques.

En effet, l’adjectif exclusif « seules » : « les seules causes » indique que les désordres de la société s’expliquent par la manière avec laquelle les hommes traitent les femmes.

Ainsi, c’est à cause de cette injustice, de cette inégalité que les femmes revendiquent leurs droits.

Le rythme ternaire : « les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme » (l 4-5) permet d’affirmer le principe d’égalité entre hommes et femmes et la négation lexicale, déjà présente dans l’hypotexte : « inaliénables » précise que ces droits ne peuvent être niés, retirés.

Il nous faut remarquer que cette deuxième phrase est extrêmement longue.

Trois propositions subordonnées circonstancielles de but : « afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs », « afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes (…) en soient plus respectés », « afin que les réclamations des citoyennes (…) tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous.

» dépendent de la proposition principale et montrent la dimension argumentation de ce préambule.

Nous pouvons remarquer que, dans ce deuxième mouvement, Olympe de Gouges procède à quelques changements par rapport à l’hypotexte.

« Le pouvoir des femmes et ceux du pouvoir des hommes » (l 6-7) remplace « du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif ».

L’écrivaine met en lumière la domination masculine via la répétition du. »

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