P. VALERY: PAR LA SURPRISE SAISIE ... (commentaire)
Publié le 30/06/2012
Extrait du document

Par la surprise saisie,
Une bouche qui buvait
Au sein de la Poésie
En sépare son duvet :
- 0 ma mère Intelligence,
De qui la douceur coulait,
Quelle est cette négligence
Qui laisse tarir son lait !
A peine sur ta poitrine,
Accablé de blancs liens,
Me berçait l'onde marine
De ton coeur chargé de biens ;
A peine, dans ton ciel sombre,
Abattu sur ta beauté,
Je sentais, à boire l'ombre,
M'envahir une clarté !
Dieu perdu dans son essence,
Et délicieusement
Docile à la connaissance
Du suprême apaisement,
Je touchais à la nuit pure,
Je ne savais plus mourir,
Car un fleuve sans coupure
Me semblait me parcourir ...
.../...
Dis, par quelle crainte vaine,
Par quelle ombre de dépit,
Cette merveilleuse veine
A mes lèvres se rompit.
0 rigueur, tu m'es un signe
Qu'à mon âme je déplus 1
Le silence au vol de cygne
Entre nous ne règne plus 1
Immortelle, ta paupière
Me refuse mes trésors,
Et la chair s'est faite pierre
Qui fut tendre sous mon corps
Des cieux même tu me sèvres
Par quel injuste retour ?
Que seras-tu sans mes lèvres ?
Que serai-je sans amour ?
Mais la Source suspendue
Lui répond sans dureté :
- Si fort vous m'avez mordue
Que mon coeur s'est arrêté 1
Charmes, 1922

«
Dis, par quelle crainte vaine,
Par quelle ombre de dépit,
Cette merveilleuse veine
A mes lèvres
se rompit.
0 rigueur, tu m'es un signe
Qu'à mon âme
je déplus 1
Le silence au vol de cygne
Entre nous ne règne plus
1
Immortelle, ta paupière
Me refuse mes trésors,
Et la chair s'est faite pierre
Qui fut tendre sous mon corps
1
Des cieux même tu me sèvres
Par quel injuste retour ?
Que seras-tu sans mes lèvres ?
Que serai-je sans amour ?
Mais la Source suspendue
Lui répond sans dureté :
-Si fort vous m'avez mordue
Que mon cœur s'est arrêté
1
Charmes, 1922
Commentaire du texte ---------------
Ce poème s'inscrit dans le recueil Charmes et en reflète parfaitement
la teneur : moins difficile d'accès que bien d'autres,
il nous parle des rela
tions du poète avec son
art- relations difficiles, exigeantes et précaires.
Un poème relativement facile d'accès
Comme toujours chez Valéry, ce ne sont ni le lexique ni la métrique
qui posent problème : le poème se présente sous la forme de vers
de 7
syllabes disposés en quatrains, et n'oppose
aucune résistance à la lectu
re.
Si, dans son œuvre, c'est en général la question de l'accès au sens qui
fait difficulté, ici
le poète a choisi une forme allégorique qui facilite le
dévoilement du sens (ou du moins
d'UN sens) ...
134.
»
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