parlil
Publié le 29/03/2014
Extrait du document
«
livres d'élégies» écrites pour célébrer le séjour à Naples et l'ardente figure de la Napolitaine qu'il appelait
«Elvire» et qui était morte poitrinaire en janvier 1815.
Or, la même année, en octobre, malade, plus de désoeuvrement que de maladie véritable (de vagues troubles
nerveux), il décida d'aller prendre les eaux d'Aix-les-Bains en Savoie.
Il s'installa à la pension Perrier, où était
descendue auparavant une jeune créole, Julie Bouchaud des Hérettes, épouse esseulée de Jacques Charles,
physicien célèbre et secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, de quarante ans son aîné.
Elle était à Aix
pour soigner une phtisie (ou tuberculose, la grande maladie des romantiques) déjà très avancée.
Le 10 octobre,
le destin ménagea aux deux jeunes gens une dramatique occasion de rapprochement : une tempête sur le lac
du Bourget la mit en péril, et il se trouva là pour la sauver de la noyade.
Aussi l'amour naquit-il entre eux,
irrésistible, flambée subite et dévorante, amour adultère mais aussi rencontre de deux êtres qu'unissait une
même sensibilité.
L'abbaye d'Hautecombe et la colline de Tresserves connurent les pas des deux jeunes gens,
unis dans une commune extase devant une nature qu'ils adoraient tous deux.
Ils firent de rêveuses navigations
sur le lac.
Mais Julie était gravement atteinte, et très vite cet amour dut se limiter à n'être qu'un amour
platonique, se sublimer, devenir purement idéal, spiritualisé par l'idée de «ce mystérieux aillleurs vers lequel
elle se sent glisser» (Henri Guillemin).
Et, après trois semaines, les «amants du lac» durent, le 26 octobre, se
quitter, Julie rentrant à Paris, Alphonse à Mâcon.
Cependant, une correspondance brûlante s'établit entre eux.
Le 8 janvier 1817, il réussit à s'échapper de Mâcon, et arriva à Paris où il séjourna jusqu'au début du mois de
mai.
Ils passèrent ensemble quelques semaines pleines de passion.
Le soir, il fréquentait le salon des Charles
où Julie ne manquait pas de présenter le jeune poète débutant à des gens qui pourraient lui être utiles et qui
l'étaient déjà, car on commençait à lire ses vers dans les salons.
En mai, ils durent se quitter en se promettant
de se revoir à Aix l'été suivant.
Le 6, Lamartine était de retour en Mâconnais.
Sur les instances de Julie, il se
remit à travailler à ''Saül''.
En juin, fatigué, ne tenant plus en place, il alla prendre les eaux à Vichy, puis, à la fin
du mois, se remit en route pour Aix-les-Bains où, espérait-il, Julie pourrait le rejoindre.
Mais il eut la douleur de
se trouver seul au rendez-vous : la malade, dont l'état s'était aggravé, était clouée à Viroflay.
Ce fut dans ce
climat d'attente fiévreuse, de tristesse, de souvenir et de nostalgie, leur bonheur étant déjà menacé, qu'attendri
par le spectacle du lac du Bourget, il écrivit un poème qui fut d'abord intitulé “L'ode au lac de.
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