PEIRE CARDENAL : sa vie et son oeuvre
Publié le 27/11/2018
Extrait du document
PEIRE CARDENAL (fin du xiie-début du xiiie siècle). Ce troubadour naquit probablement noble, au Puy-en-Velay. Il vécut à la cour de Toulouse dans les brillantes années qui précédèrent la croisade contre les Albigeois. C’est l’époque où, mondain, il chante l’amour. Il fréquenta aussi les cours des Baux, de Rodez, d’Auvergne et fut protégé spécialement par Jacques le Conquérant. Il mourut presque centenaire, ayant connu deux états successifs et contradictoires de l’Europe : une « Europe occitane », où règne la courtoisie, où la poésie est honorée, où les terres de Toulouse sont libres de tutelle, et une « Europe française », où l’alliance des clercs hypocrites et des occupants militaires a éteint la lumière de l’esprit.
Cette transformation à laquelle il assiste fait l'essentiel de son œuvre exceptionnellement abondante (96 chansons d’attribution certaine), moraliste et satirique, hautaine, sévère et brutale.
Une partie en est purement politique. Elle ressortit au genre du sirventès et se met au service du comte de Toulouse. Elle vibre de haine contre les Français. Elle est à joindre à la partie anonyme de la Chanson de la croisade et, comme celle-ci, s’inscrit dans le cadre d'une véritable « campagne » poétique soutenant la cause de Raimon VII.
Mais le patriotisme de Peire Cardenal, dans les sirventès, se passe rarement de vues morales et chrétiennes. Ce poète a visiblement, un siècle plus tard, la même culture que Marcabrun. Il retrouve en langue d’oc le même ton de sermonnaire, animé d’invectives où l’obscénité joue
un rôle décapant, soutenu de citations d’écriture et d’école. Mais il est d’une foi plus brûlante. Certains critiques, à cause de son hostilité à la croisade contre les Albigeois, ont voulu voir chez lui des traces de catharisme. Il est beaucoup plus évident qu’il appartient à ce renouvellement du catholicisme qu’animent les Franciscains, qui réussit dans le temps même de la répression en Occitanie conquise et qui manifeste en toute occasion son anticléricalisme comme une critique évangélique de l’institution romaine. Peire Cardenal participe de plus d’une dévotion mariale qu’on peut relier à son lieu de naissance, Le Puy « Sainte-Marie ».
«
PEIRE
CARDENAL
avaient peu subies, comme celle du Roman de Renard, et
qui confirment par le ton parodique la vigueur satirique.
Il y aura d'autres troubadours après Cardenal.
Mais
lui a clos la grande époque de la poésie occitane en
récapitulant les données d'une civilisation de la mesura
et de la rason, que, sous ses yeux, l'invasion a détruites.
Il est aussi important témoin que vaste poète.
[Voir aussi
TROUBADOURS).
BIBLIOGRAPHIE
Édition.
-René Lavaud, Poésies complètes du troubadour
Peire Cardenal (1180-1278), Toulouse,.
»
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