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PERRON (Jacques Davy Du)

Publié le 13/03/2019

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PERRON (Jacques Davy Du), cardinal et écrivain français (Saint-Lô 1556 -Paris 1618). Né dans une famille protestante, il reçoit une éducation humaniste poussée (il lit et écrit le latin, le grec et l'hébreu). Introduit à la Cour en 1576, il sait gagner la faveur d'Henri III, dont il devient le lecteur. Converti au catholicisme, il se fait prêtre et poursuit une carrière ecclésiastique brillante : évêque d'Évreux (1591), il reçoit en 1604 le chapeau de cardinal, avant d'être nommé par Henri IV grand aumônier de France. Son rôle dans le gouvernement de l'Église et du royaume est important : il participe aux conclaves qui élisent les papes Léon XI et Paul V, est membre du Conseil de régence durant la minorité du roi Louis XIII, et représentant de l'Église aux états généraux de 1614-15. Pour n'être pas de premier plan, son rôle littéraire n'est pas pour autant négligeable. Deux éditions collectives de ses œuvres parurent en 1622 et 1629. Celles-ci comprennent trois principaux versants. Un volet poétique d'abord (ses Œuvres poétiques parurent de son vivant en 1604) constitué de traductions (d'Horace, de Virgile et des Psaumes} et de compositions personnelles, les unes profanes, de banalité fréquemment pétrarquiste, les autres d'inspiration religieuse. Un volet critique, en second lieu, représenté par les Perroniana, collection de jugements et de commentaires sur la poésie du temps. Un volet oratoire, enfin, plus spécifiquement lié à la carrière d'homme d'Église de Du Perron. À l'exception, en effet, de quelques discours profanes (tel X'Éloge de Ronsard prononcé en 1586 au collège Boncourt en présence de toute la Cour), ce troisième volet de l'œuvre de Du Perron est essentiellement constitué de pièces d'inspiration religieuse : opuscules théologiques, sermons prononcés à l'Acadé-mie du Palais, dont Du Perron fut membre, et à la congrégation de l'Oratoire de la Vie-saine, œuvres de contro-
 
verse. Du Perron joua en effet un rôle de premier plan dans le mouvement intellectuel de la Contre-Réforme. Le plus célèbre débat auquel il prit part fut celui qu'il engagea en mars 1600, devant la Cour et le roi lui-même, avec l'écrivain protestant Duplessis-Momay. D'une manière générale, l'œuvre de Du Perron est marquée par l'esthétique baroque, et singulièrement par ceux de ses traits les moins propres, aujourd'hui, à nous séduire : la faconde, l'emphase, le goût immodéré des citations et des digressions. Lui-même d'ailleurs en convenait : « Au lieu que les autres sont en peine de rechercher la grâce et l'ornement des paroles, je suis obligé d'étudier, de tout mon pouvoir, à me départir de toutes les fleurs. »

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