Peut-On Dire Alors Que L'Écrivain Peut, Par Ses Oeuvres, Contribuer À L'Amélioration De La Société ?
Publié le 08/01/2013
Extrait du document
En tous temps les Pouvoirs économiques, religieux, politiques ont craint et surveillé les écrivains,
précisément
parce que ceux-ci critiquent facilement les puissants et peuvent menacer leur pouvoir s'ils entraînent le
peuple ou la
société à se révolter. C'est pourquoi le pouvoir politique et l'Eglise catholique ont très longtemps imposé
la censure en
France afin que les' oeuvres subversives ne soient pas publiées. Lorsque, malgré tout, l'écrivain parvenait
à berner les
censeurs ou restait dangereux, i] risquait la prison voire l'exil. Bien évidemment, tous ces procédés de
coercition limitaient
]e risque de voir des écrivains contester les pouvoirs en place et limItaient plus encore l'efficacité et
J'impact de leurs
oeuvres contestatrices, difficiles à se procurer et dangereuses à lire. La plupart des philosophes des
Lumières ont connu ]a
censure, ]a prison ou l'exi] forcé; Hugo, Zola ou VaI]ès aussi au XIXème; et les écrivains résistants ont
écrit dans la
clandestinité pendant ]a seconde guerre mondiale. Aujourd'hui encore, sous les régimes totalitaires, un
peu partout dans ]e
monde, les écrivaiijs chinois, cubains ou autres qui veulent
«
et l'échec de la grève.
Pour
beaucoup de lecteurs de l'époque, ce roman fut une révélation: il les obligeait à ouvrir les yeux, à
constater l'injustice
sociale et à agir pour y remédier.
Or il est certain que les oeuvres de Hugo, Les Misérables.
de Zola,
Germinal ou
L'Assommoir.
de Vallès.
L'Enfant ont contribué à faire prendre conscience que le travail des jeunes
enfants ou leur
maltraitance étaient inacceptables et que le gouvernement devait prendre des mesures pour protéger les
droits de l'enfant..
C'est ainsi qu'on a progressivement rendu l'école gratuite et obligatoire, limité l'âge et la durée du travai1
de l'enfant,
surveillé les familles maltraitantes.
Mais les écrivains se sont aussi attaqués aux.
institutions les plus puissantes de notre société :
institutions
politiques et religieuses dont ils ne supportaient plus les abus ou l'omnipotence.
La marche vers la
démocratie et la laïcité
fut longue, difficile et les écrivains y ont indéniablement joué un rôle majeur.
L'essentiel du combat s'est
joué au
XVIIIème siècle avec les philosophes des Lumières.
Tous ces philosophes vont constamment critiquer la
monarchie
absolue de droit divin parce qu'elle est contraire à la Raison.
Ainsi Montesquieu, dans L'Esprit des lois,
préconise la
séparation des trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) qui, seule, permet l'équilibre du Pouvoir;
Diderot ,dans
l'article "Autorité" de L'Encyclopédie, condamne le régime français car seul Dieu détient un pouvoir
absolu sur l'homme
et
ne le délègue à personne, pas même au roi; et Voltaire, dans Candide, propose une autre forme de
monarchie dans
l'Eldorado, un roi plus simple, plus accessible, plus libéral.
De même tous, et surtçmtVoltaire, critiquent
constamment le
fanatisme et l'intolérance religieuse qui sévissent de nouveau en France depuis la Révocation de l'Edit de
Nantes en 1685.
Ce long combat, politique et religieux, portera ses ftuits en 1789 avec la Révolution qui abolit
définitivement la
monarchie absolue et reconnaît défmitivement la liberté de croyance religieuse.
Personne, me semble-t-
il, ne peut nier que
ce furent des améliorations décisives de la société ftançaise et que la littérature y a largement contribué.
Mais ce combat
se poursuivit au XIXème siècle sur le plan politique avec Hugo lorsque celui-ci condamna le coup d'état
de Napoléon III
qui instaurait le Second Empire et fustigea ce régime dans Les Châtiments, ou sur le plan religieux avec
Zola lorsque
celui-ci dénonça l'antisémitisme à l'origine de la condamnation injuste de Dreyfus.
L'engagement et
l'impact de certains
écrivains pour rendre la société ftançaise plus juste et plus tolérante sont donc indéniables.
Cependant tous les écrivains n'ont pas joué ce rôle.
On peut d'ailleurs se demander si telle est la fonction de la littérature.Beaucoup d'écrivains et de lecteurs.
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