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PICHETTE Henri : sa vie et son oeuvre

Publié le 27/11/2018

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PICHETTE Henri (né en 1924). Toute une génération ignorante du théâtre dadaïste et surréaliste, tel qu’il s’était manifesté au lendemain de la Première Guerre mondiale, avait trouvé, au sortir de la Seconde, une œuvre qui pouvait en donner l’idée : les Epiphanies, d’un jeune inconnu né à Chateauroux de père canadien, nommé Henri Pichette, créées au théâtre des Noctambules, le 3 décembre 1947. Mis en scène par Georges Vitaly, champion d’un nouveau théâtre (Audiberti, Sche-hadé), ce poème amoureux et provocant était joué par la plus grande vedette du théâtre et du cinéma d’alors : Gérard Philipe, jeune, bouleversant, tel qu’il venait d’apparaître dans Caligula, ou dans le Diable au corps. Les deux autres principaux interprètes des Épiphanies ne le cédaient en rien à la gloire du jeune premier, puisqu’il s’agissait de Maria Casarès et de Roger Blin, le compagnon d’Artaud et de Barrault...

« Gérard Philipe, jeune, bouleversant, tel qu'il venait d' ap­ paraître dans Caligula, ou dans le Diab�e au corps.

Les deux autres principaux interprètes des Epiphanies ne le cédaient en rien à la gloire du jeune premier, puisqu'il s'agissait de Maria Casarès et de Roger Blin, le compa­ gnon d'Artaud et de Barrault...

La pièce, tout en images et métaphores éclatées, héri­ tées du surréalisme, contient, dans son obscurité voulue, de beaux morceaux sensibles et imaginatifs sur le plan verbal, qui pouvaient faire penser à un public, surtout attiré par la présence de Gérard Philipe, qu'il découvrait un nouveau Rimbaud.

De ces représentations se déga­ geait, dans un climat de scandale bien parisien, une colo­ ration érotique que développaient de longues litanies : «Je t'imprime- Je te savoure- Je te rame -Je te précède -Je te vertige -Et tu me recommences ...

».

Fort soignée, la première édition des Épiphanies (publiée chez « K ») reproduit d'ailleurs typographiquement ces rythmes que Pichette, étonnant acteur lui-même, avait su imposer à ses prestigieux interprètes.

Ces débuts éclatants d'un poète de vingt-trois ans devaient valoir à Henri Pichette une gloire rapide que cet autodidacte très doué a su fort bien exploiter alors.

Charmant et agressif, il publiait dans les revues, puis en volume, de� « lettres ouvertes >> (Leures arc-en-ciel, 1950) adressées à ses aînés, tels André Breton (auquel il reprochait d'a,oir négligé KafKa.

Joyce et Michaux) ou encore Max-Pol Fouchet, alors directeur de la revue Fon ­ taine.

Il publiait également ses Apoèmes ( 1948) qui fai­ saient dire à Gaëtan Picon, dans son Panorama de la nouvelle littérature française ( 1949) : «Voici un poète qui engage l'homme entier dans sa poésie et la poésie entière dans chaque parole : une conscience et un verbe l'un sur l'autre crucifiés ».

Célèbre, donc, dès ses premiers essais que suivit en 1950 un nouveau recueil, le Poinr Vélique, Pichette se voyait bientôt embarqué, grâce à Gérard Philipe, dans l'aventure du T.N.P.

de Jean Vilar.

C'est pour ce théâtre qu'il écrit Nucléa, première pièce à lancer le slogan : «Faites l'amour, pas la guerre».

Là encore, Pichette bénéficiait d'une éblouissante distribution : Gérard Phi­ lipe, Jeanne Moreau, Jean Vilar, et d'un admirable décor du père des « mobiles », Alexandre Calder.

Donnée à Chaillot le 3 mai 1952, Nucléa était sonorisée grâce à un procédé emplcyé pour la première fois au théâtre : la stéréophonie.

Rapide dam son évolution, Pichette avait fait retour, à cette occasion, à la poésie classique.

Nucléa, qui dénonçait les périls d'une future guerre atomique, était écrite en prose et en alexandrins.

Cinq ans auparav�nt, toute la Rive ga uc he avait répété la phrase clé des Epi­ phanies : « On a oblitéré les chardonnerets ».

On en était à présent à des vers qui semblaient pasticher Rostand­ ou Aragon : «J'aime d'amour un homme ému de ma nuit fière/Et le dire est si doux que la langue est lumière ».

Puis, peu après avoir fait rééditer ses premiers écrits (les Revendications, en 1958, aioutent aux « Apoèmes >> « les Armes de justice>> et « Evolution de la Révolu­ tion » ), Henri Pichette disparaissait brusquement de la scène parisienne pour s'installer au Canada (Odes à cha­ cun, 1961; Odes à la neige, 1967) et militer un temps en faveur de l'indépendance du Québec ...

De retour à Paris, on l'a vu, depuis, assidu à la Bibliothèque nationale où, en vue d'une grande œuvre, il compile tout ce qui a pu être écrit sur le rouge-gorge, en faveur duquel il a même lancé une association -qu'il souhaitait lucrative.

Célébré de temps à autre par ceux que touche la sincé­ rité des Épiphanies (ou des Apoèmes), Henri Pichette publie peu (P. »

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