Pierre ALBERT-BIROT: Cartonnage d'hiver

« campagne avec ses moutons et ses vaches...

et aussi sa bergère.

Essayez d'imaginer une de ses journées, à lasaison qu'il vous plaira. 2) Un jouet, même banal, pewf efre pour un enfant le support d'une vie imaginaire très mouvementée et souventmerveilleuse.

Evoquez une expérience de ce genre. 3) Pendant longtemps les paysans se sont sentis défavorisés et les jeunes surtout étaient attirés par la ville.Maintenant beaucoup de citadins rêvent d'un retour à la terre.

Après avoir exposé les avantages et lesinconvénients de la vie à la campagne, dites si vous seriez prêt à choisir ce genre de vie. conseils Sujet 1 • Prenons le sujet au pied de la lettre. Il ne s'agit pas d'imaginer la journée d'un poète à la campagne, mais celle du poète Albert-Birot dans sa campagne,celle du texte : une campagne merveilleuse mais factice, celle de la ferme en carton devant laquelle sonimagination...

«bat la campagne». • On ne doit donc pas raconter prosaïquement une journée à la campagne, ce qui n'aurait aucun intérêt. • Mieux vaudrait, sans doute, entrer véritablement dans le rêve du poète, c'est-à-dire imaginer une journée dupoète au sein de la ferme en carton, dans SA campagne.

N'ayez pas peur de l'invraisemblance : Pierre Albert-Birotest l'inventeur du mot «surréalisme». • Réjouissez-vous, au contraire, de pouvoir rêver dans un devoir de français, et, à partir d'un texte-supportpoétique, chose rarissime dans les annales! • Votre texte prendra ainsi les allures d'un conte.

Lisez, par exemple, le début de celui d'Andersen intituléL'Inébranlable Soldat de plomb.

On y trouve des images qui pourront vous être utiles ici. Par exemple, celle-ci : «Dehors, de petits arbres entouraient un petit miroir qui était censé représenter un lac...

» • En tirant parti de la naïveté avec laquelle sont représentés dans ces fermettes miniatures les personnages et lesobjets, peignez votre journée à la campagne aux couleurs de l'imaginaire : le lait de vos vaches ressemblera auxstalactites, l'arrosoir de votre bergère sera toujours plein d'une eau invisible, son chien tirera toujours sur sa laisse,jamais le vent ne réussira à émouvoir vos arbres pointus... • Puisque imprudemment nous vous avons parlé de surréalisme, notez bien qu'ici l'imaginaire est contenu dans leslimites d'une figuration réaliste : la ferme est de carton, mais c'est une ferme.

Les moutons peuvent avoir l'air de sesauver, mais ils ne volent pas! Imagination, oui.

Délire, non.

Ce petit monde se veut très ressemblant. Sujet 2 • Il s'agit en fait de transposer sur un autre jouet le mécanisme de l'imaginaire enfantin. • Vous-même avez peut-être (sans doute...) rêvé devant un château fort, une poupée, un train électrique, quevous étiez Du Guesclin, Candy ou le mécanicien d'une CC 40100. • Évoquez ce souvenir, en montrant de quelle manière, paradoxalement, le plaisir de l'enfant que vous étiez alors,reposait sur l'ambiguïté de la ressemblance : — c'est parce que ce train est une parfaite réplique des vrais que je peux y croire. — c'est parce qu'il est un jouet, et donc un faux, que je lui prête mille aventures plus ou moins extravagantes.Comme le poète Jean Cocteau, votre jouet pourrait affirmer : «Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité.

» • Toute la poésie de ces jeux de l'enfance vient de cette présence du rêve au cœur d'une réalité bien imitée, quidonne le change. Sujet 3 • Effectivement, dans la période où l'économie française a changé de physionomie, aux lendemains de la guerre,sous l'effet de l'accélération du processus d'industrialisation, on a vu partir massivement de leurs campagnes desjeunes, attirés par la ville et surtout désireux de trouver un emploi dans l'industrie. De 1950 à 1962, par exemple, plus de la moitié des jeunes paysans de quinze à trente ans ont quitté la terre.

On apu parler à ce propos d'exode rural.. »