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Pierre Bourgeade, un père pas tranquille

Publié le 05/12/2018

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Dans le Mystère Molinier, Bourgeade racontait sa rencontre avec le peintre bordelais. Cette grande figure de l’underground à la française, proche des surréalistes, mais venu après eux, symboliquement mort en 1950 mais vraiment suicidé en 1976, maniait aussi la mise en scène sexuelle comme une façon de refuser la tranquillité et la certitude. Celui qui tamponnait ses toiles de sperme et celui qui trempe sa plume dans les humeurs les plus inconvenantes partagent un refus de l’installation. Molinier, envers qui Bourgeade se reconnaît une dette a certainement apporté à ce dernier le goût d’un absolu intranquille. Mais la plume est serve disent les avocats. On ne fait pas de la langue, même la plus verte, le même usage que du pinceau ou de l’obturateur. Alors l’écrivain se lance, côtoie, risque sa plume jusqu’à des rivages licencieux ou périlleux.

On peut être et avoir été. La preuve, Pierre Bourgeade est un monsieur indigne après l'avoir toujours été. L'apparemment respectable récipiendaire du prix du roman populaire de la Société des gens de lettres, écrivain de soixante-douze ans et quarante ouvrages, vient de faire l’acteur dans un film érotique, d’écrire son premier polar et de publier à la fois un roman dans une petite maison d’édition du Sud-Ouest et un recueil de nouvelles dans la prestigieuse collection «L’Infini» de Gallimard.

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