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PlXERÉCOURT (René Charles Guilbert de)

Publié le 14/03/2019

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PlXERÉCOURT (René Charles Guilbert de), auteur dramatique français (Nancy

1773 - id. 1844). Il est, sinon le « père », du moins le maître incontesté du mélodrame auquel il sut donner son heure de gloire — une gloire difficilement concevable, participant plus du phénomène social que du seul succès littéraire. La vie de ce « Shakespeare des boulevards » est à la (dé)mesure de celle de ses héros et suit une structure en trois actes fort proche de la dialectique traditionnelle du « mélo ». Après une jeunesse aisée et paisible au sein d'une famille de notables, la Révolution française accumule sur lui les malheurs : son père, non content de lui avoir imposé l'exil, veut mettre fin à une liaison amoureuse qu'il désapprouve — Pixeré-court refuse de se soumettre, abandonne la lutte armée, rentre clandestinement en France au terme d'invraisemblables péripéties, s'y marie en dépit du veto paternel et s'installe à Paris, où il compte exploiter ses talents littéraires. Mais le destin s'acharne contre lui et il végète pendant cinq ans dans la plus profonde misère, contraint de s'adonner à divers petits métiers quand l'Ambigu consent à représenter l'une de ses comédies, les Petits Auvergnats (1797). D'autres théâtres lui ouvrent alors leur porte. Pixeré-court adapte pour la scène un roman noir de Ducray-Duminil, Victor ou l'Enfant de la forêt (1798) : c'est le triomphe, un triomphe que ne démentiront aucune des quelque cent dix pièces qui suivront (les Orphelins du hameau, 1801 ; le Chien de Montargis ou la Forêt de Bondy, 1814; le Château de Loch Leven, 1822 ; Latudeou Trente-Cinq Ans de captivité, 1834). Une telle fécondité, préfigurant celle d'un Dumas père, ne peut se concevoir sans « reprise ». De fait, Pixerécourt a employé pratiquement la même trame narrative tout au long de sa carrière ; de même, la typologie des personnages, fixée dès 1798 avec Coelina ou l’Enfant du mystère, ne sera sujette qu'à de très rares modifications. Dans de telles conditions, et quel que soit par ailleurs le talent avec lequel l'auteur diversifie époques et lieux des intrigues, un tel triomphe est inexplicable pour qui lit le théâtre de Pixerécourt. Mais Pixerécourt ne se vantait-il nas d'écrire « nour

« ceux qui ne savent pas lire >> ? ...

Il serait faux de croire que le public qui se p réci pitai t chaque soir sur le « Boule­ vard du crime » était exclusivement populaire.

Bien au contraire, le mélo· drame trouva une large audience auprès de la bourgeoisie libérale dont il véhi­ culait l'idéologie et qui désertait chaque jour davantage Je théâtre classique pour les pièces. »

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