Pourquoi va t on au théatre?

« risques, la même fin qui est pour Phèdre tragique, la mort. De la même façon, en tant que spectateur, le public peut, en quelque sorte, voyager.

Il est amener à voir ce qu’on ne peut pas voir, il est parfois le seul témoin de faits décisifs. Il est témoin de scènes intimes, des moments privilégiés entre des personnages, ou lors de monologue, ou le spectateur se sent destinataire des confidences d’autrui.

Cependant, il ne peut pas agir, il subit la tragédie et en ressort d’autant plus touché, en ressent d’autant plus d’émotions. Cette proximité entre les personnages et le spectateur, allant jusqu’à une omniscience, se fait ressentir dans le théâtre de Musset, notamment dans « On ne badine pas avec l’amour ».

En effet, tout au long de la pièce basée sur le badinage et les cachotteries, les personnages portent un masque, se cachent, et joue avec le feu.

Les actions publiques sont rares, le spectateur est souvent transporté dans un univers intime.

Il en sait plus que les personnages eux -mêmes, grâce à son recul, mais également grâce aux badinages des personnages entre eux, qui les conduiront à une fin dramatique, la mort dont le spectateur, qui n’a pas forcément l’occasion d’y assister, en ressentira l’émotion. Ainsi nous voyons que le théâtre permet de ressentir de fortes émotions, plus fortes que dans la réalité.

Elles sont variées : rire ou pleurer selon le genre, tragédie, comédie, drame ... Ces émotions sont parfois interdites ou impossibles dans la vie de tous les jours.

Le théâtre peut avoir également un effet de cathartique, servant d’exutoire aux passions qui ne sont pas autorisées par la société.

Elle le libère de ses passions en exécutant ce qu’il s’imagine faire. Par exemple, l’égocentrisme du personnage de Don juan est une vice que le spectateur se garde de développer pour des raisons de morale. En outre, ces raisons d’aller au théâtre permettent au spectateur de réfléchir sur lui -même.

Le théâtre est donc considéré comme une école de la vie.

Selon le personnage de Claudel, Lechy Elbornon, le public va au théâtre pour « entendre la vérité ».

Le spectateur peut chercher dans le théâtre un enseignement, une façon vivante et incarnée de « philosopher », moins fastidieuse que les essais ou la lecture. Le théâtre peut permettre de donner une image de la société ou de critiquer celle-ci.

Dans Rhinocéros de Ionesco, le dramaturge utilise l’absurde exprime par une métaphore une critique des systèmes totalitaires et des idéologies émergentes, le Rhinocéros étant en quelque sorte un témoignage du comportement humain face à un mouvement extrémiste : la peur, le rejet puis l’habitude, la passivité et enfin la conversion de tout un chacun qui s’y retrouve et peut y exprimer ses frustrations profondes. Ainsi, le théâtre permet ici de dénoncer un vice de la société, comme pour donner une leçon de moral aux spectateurs présents. Enfin, le théâtre peut permettre de lutter contre l’angoisse permanente.

Le spectateur assiste à une vie en accéléré ce qui lui permet de lutter contre ses angoisses.

Le spectateur est comme un Dieu par rapport au comédien, il est en dehors de la pièce, invincible.

La vie est accélérée, le théâtre ôte tout ce que la vie retarde, ce qu’elle a de trop languissant.

En effet, les œuvres classiques répondent à la règle des trois unités : temps, lieu et actions.

L’unité de temps, une journée, dure le temps de la représentation.

Le matin représente la naissance.

Tout au long de l’intrigue, la vie passe et s’achève le soir par la mort.

Pendant un instant, le spectateur connaît une positions privilégiée face aux personnages de la pièce.. »