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Présentation des Châtiments

Publié le 16/03/2015

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Le coup d'État et l'exil

 

Le coup d'État du 2 décembre 1851 décidé par Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, s'inscrit, selon Victor Hugo, dans ce mouvement réactionnaire de recul de l'Histoire. À l'origine président de la République, le prince-président se dresse progressivement contre l'Assemblée nationale où s'opposent royalistes et républicains, et tente d'imposer l'idée d'une révision de la Constitution permettant sa réélection ; son slogan (« Ni talons rouges, ni bonnet rouges «) le présente comme un sauveur au milieu du désordre : il s'opposera à la restauration monar­chique ainsi qu'aux républicains qui effraient le bourgeois. Avec des hommes sûrs, il prend le pouvoir sans avoir à faire face à une résistance organisée. Quelques jours plus tard, le 21 décembre, il est plébiscité par une majorité écrasante. Entre-temps, le 11 décembre 1851, Hugo quitte la France pour Bruxelles, entamant un exil qui durera jusqu'en 1870, date de l'écroulement de l'empire de Napoléon III.

« convulsions où la gauche défendait toujours les revendications de juin 1848 tandis que la droite aspirait à la monarchie : «Personne n'est plus rien.

Nous sommes tous déconcertés, la droite parce que la gauche lui a ôté la monarchie, la gauche parce que la droite lui a ôté la République » (Victor Hugo, cité par Guy Rosa).

Finalement Hugo rejoint idéologiquement les classes moyennes lorsque la droite menace les institutions démocratiques de la République.

L'image de la République Dans son intervention à la tribune de !'Assemblée nationale du 17 juillet 1851 (voir Note I de V.H.

dans Les Châtiments), le poète rappelle clairement que la République n'est rien d'autre que l'aboutissement d'un progrès des sociétés humaines:« c'est qu'elle est la somme du labeur des générations( ...

); c'est qu'elle est la forme absolue, suprême, nécessaire, du temps où nous vivons ».

Dans la note V des Châtiments, il célèbre cette même République à travers !'énumération inlas­ sable des bienfaits d'un tel gouvernement, et non sans un certain enthousiasme uto­ piste nécessaire pour indiquer la voie : « La République, c'est l'union, l'unité, l'harmonie, la lumière, le travail créant le bien-être, la suppression des conflits d'homme à homme et de nation à nation ...

» Malheureusement Hugo voit de toutes parts !'Histoire marcher à reculons (voir Livre I, 12, «Carte d'Europe») et remarque que « le principe absolutiste, le vieux principe du passé, triomphe par toute l'Europe» (ibid.).

Le coup d'État et l'exil Le coup d'État du 2 décembre 1851 décidé par Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, s'inscrit, selon Victor Hugo, dans ce mouvement réactionnaire de recul de !'Histoire.

À l'origine président de la République, le prince-président se dresse progressivement contre l'Assemblée nationale où s'opposent royalistes et républicains, et tente d'imposer l'idée d'une révision de la Constitution permettant sa réélection ; son slogan ( « Ni talons rouges, ni bonnet rouges ») le présente comme un sauveur au milieu du désordre: il s'opposera à la restauration monar­ chique ainsi qu'aux républicains qui effraient le bourgeois.

Avec des hommes sûrs, il prend le pouvoir sans avoir à faire face à une résistance organisée.

Quelques jours plus tard, le 21 décembre, il est plébiscité par une majorité écrasante.

Entre­ temps, le 11 décembre 1851, Hugo quitte la France pour Bruxelles, entamant un exil qui durera jusqu'en 1870, date de l'écroulement de l'empire de Napoléon III .

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Il -LA COMPOSITION DES CHÂTIMENTS De L'Histoire d'un crime aux Châtiments Dès les premiers jours d'exil, Hugo se met à rédiger l'histoire du Deux-Dé­ cembre, qui n'est autre que L'Histoire d'un crime; il voit dans cette rédaction en prose une mission citoyenne qui s'inscrit dans la continuité de son mandat de dé­ fenseur de la Constitution : « Il y a dans ma fonction quelque chose de sacerdotal : je remplace la magistrature et le clergé.

Je juge, ce que n'ont pas fait les juges; j'excommunie, ce que n'ont pas fait les prêtres» (cité par P.

Albouy).

Mais ce texte historique (publié bien des années plus en tard, en 1877) laisse finalement place à l'urgence et à la violence du pamphlet que sera Napoléon le Petit (août 1852).

Hugo, tout en précisant que pour lui « la passion de la vérité égale la pas­ sion pour le droit», y revendique précisément le droit à l'indignation et à la colère:. »

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