Présentation générale du drame romantique

« romans s'apparentent au théâtre et combien le théâtre a su emprunter aux analyses de l'espace narratif.

Leurs univers s'interpénètrent donc, le drame enviant au roman sa souplesse et sa fertilité, sa capacité à mettre en place une vaste intrigue aux multiples personnages, à traiter le temps et l'espace, à conjuguer linéarité et simultanéité, à décrire et à raconter tout à la fois, à user de la focalisation ...

Le drame s'est véritablement constitué en tant que forme spécifique à partir du XVIII< siècle, époque où s'essouffle l'alternance comédie/tragédie et où com­ mence à s'épanouir le genre romanesque, dorénavant ouvert à un public plus large.

Le drame romantique écrira une partie de son histoire dans ce rapport presque organique avec le roman, cherchant sans doute comme lui à trouver une identité profonde et problématique.

~ Il -LE CONTEXTE SOCIO-HISTORIQUE RÉVOLUTION ET CONSERVATISME, MONARCHIE ET RÉPUBLIQUE L'élan révolutionnaire Aux yeux de tout un chacun, la période concernée est celle de la liberté, née de la Révolution et de la promulgation des droits de l'homme.

Dès 1791, la liberté des théâtres est proclamée par l'Assemblée ; la même année, Beaumarchais fait une proposition de loi ayant pour objectif la création d'une société des auteurs.

Mais la France vit au rythme d'une grande instabilité politique.

À la Révolu­ tion et à la Déclaration des droits de l'homme succèdent bientôt lois et proposi­ tions, décisions, arrêts et jugements parfois sanglants.

Le roi est arrêté, la royauté, devenue indigne depuis la fuite de Varennes ( 1791 ), est remplacée par une monar­ chie constitutionnelle.

Louis XVI est exécuté en 1793, précédant de peu la reine Marie-Antoinette, mais aussi Philippe-Égalité, avant que ne les rejoignent Danton, puis Fabre d'Églantine.

La Terreur règne et n'épargne pas même Robespierre.

La réaction conservatrice Pourtant, une réaction conservatrice se fait sentir : elle installe le Directoire en 1794, applaudit aux succès d'unjeune général en chef qui répond au nom de Bona­ parte.

Trois coups d'État secouent la France entre 1798 et 1799.

C'est le troisième qui porte Bonaparte au pouvoir.

Nommé consul à vie en 1802, il est sacré empe­ reur en 1804.

Jusqu'en 1814, la France vit sous un nouveau régime, l'Empire.

Mais les victoires successives qui ont rythmé l'ère des conquêtes napoléo­ niennes touchent à leur fin.

L'Empereur est vaincu.

À l'Empire succède la Restau­ ration.

Malgré les espoirs issus du fameux retour de l'île d'Elbe, Napoléon doit abdiquer.

Waterloo consomme définitivement son destin en 1815.

La France réinstalle la monarchie en la personne de Louis XVIII et vit dans un conservatisme étroit.

Le gouvernement, après avoir vainement essayé de fonction­ ner avec la « Chambre introuvable » (dissoute en 1816), se contente de prendre des mesures libérales, pleure à peine la mort de Napoléon en 1821 et sans doute guère plus celle de Louis XVIII en 1824.

Commence alors -et pour 5 ans - le règne de Charles X.

L'enthousiasme révolutionnaire, ainsi que les rêves entretenus par l'Empire, se sont définitivement écroulés.

La crise agricole, les spéculations, les faillites, le chômage aboutissent à une dissolution de la chambre.

La même censure, qui avait été abolie en 1828, est rétablie et refuse en 1829 Marion Delorme, un drame de Hugo qui donne de la royauté une image trop peu flatteuse.

LE DRAME ROMANTIQUE :=12J. »